Multimedia
Audio
Video
Photo

La stratégie masculiniste, une offensive orchestrée contre le féminisme

Sisyphe, Thursday, May 8, 2003 - 15:24

Pierrette Bouchard

Plusieurs d'entre vous se sont bien rendu compte, en lisant les journaux ou en écoutant la radio et la télévision ces derniers temps, que le féminisme était passablement malmené. Qu'on pense, par exemple, à la sortie cet automne du texte de Pierre de Passilié, intitulé "Ça suffit!". Qu'on pense à l'émission de Denise Bombardier sur les pères séparés ou divorcés avec les militants masculinistes du groupe l'Après-Rupture, au film {Entre père et fils } de Serge Ferrand (un des activistes de ce groupe), à son passage en compagnie de Yves Archambault et de Benoît Dutrisac à {Indicatif Présent } (Dutrisac y a attaqué la crédibilité de la présidente du CSF), à la publicité dont profitent des livres comme {L'Homme battu} de Sophie {Torrent}, publié aux éditions de Yvon Dallaire (1) - lui-même auteur de {La violence faite aux hommes} et de {Homme et fier de l'être }. Ou encore au livre d'André Gélinas {L'Équité salariale et autres dérives et dommages collatéraux du féminisme au Québec.} Gélinas soutient que le discours féministe a été tellement dominant ces dernières décennies qu'il a fini par émousser le sens critique des Québécois. Bref, un véritable déferlement pour attaquer les acquis et les savoirs des féministes, sans compter le lancinant discours sur la discrimination dont les garçons seraient victimes dans le système scolaire.

Les concepts et l'analyse : les grandes lignes

Cette table ronde se déroule sur le thème de "ressac". Pourquoi ce concept? Je l'ai préféré à {backlash } (Faludi, 1992), souvent utilisé pour décrire le même phénomène. Le dictionnaire définit "ressac" comme "le retour violent des vagues sur elles-mêmes, après un choc, lorsqu'elles ont frappé un obstacle". Le terme {backlash} prête à confusion parce qu'il laisse supposer que deux forces égales se rencontrent dans une séquence d'action/réaction; la montée du masculinisme face au courant féministe, les forces étant égales; les hommes contre les femmes; les filles qui ont eu leur tour et qui doivent laisser la place aux garçons. Cette idée d'équivalence entre les deux groupes de sexe est celle sur laquelle repose la stratégie des masculinistes qui veulent faire croire que l'égalité est atteinte. Le concept de "ressac" rend mieux l'idée qu'il s'agit d'une volonté de resserrement du contrôle patriarcal sur le féminisme, ce dernier étant "l'obstacle" rencontré. Pour s'établir, le discours masculiniste répète que le mouvement des femmes a réalisé l'égalité des sexes et que, grâce à la lutte menée par les féministes, en quelques décennies les femmes ont rattrapé les hommes dans pratiquement tous les domaines. Elles seraient même allées trop loin, disent-ils, dépassant les limites de l'équité, pour reléguer les hommes au second rang, même dans les champs qui leur étaient traditionnellement réservés. Le climat actuel et les prétentions de notre progression fulgurante vers l'égalité, rendent de plus en plus difficile de parler ouvertement de la domination des hommes et de leurs stratégies de résistance au changement. Je donne au terme " masculinisme " le sens que lui attribue Martin Dufresne (1998)(2): " Les discours revendicateurs formulés par des hommes en tant qu'hommes ".

L'objectif de ma présentation est de répondre brièvement aux questions suivantes :

1. Qui sont les groupes derrière cette offensive orchestrée contre le féminisme?

2. Quels sont leurs thèmes de prédilection et leur programme politique?

3. Comment s'y prennent-t-ils pour diffuser leur message?

4. Doit-on s'en inquiéter?

La recherche sur laquelle je m'appuie

Les données sur lesquelles s'appuie ce texte viennent d'une recherche effectuée avec Isabelle Boily et Marie-Claude Proulx pour Condition féminine Canada. Le rapport, qui paraîtra d'ici la fin de mars, s'intitule {La réussite scolaire comparée selon le sexe : catalyseur des discours masculinistes.} Des revues, des journaux et des sites Internet canadiens, américains, australiens, français et britanniques ont été étudiés, entre 1990 et 2000, pour retracer les discours sur la réussite scolaire selon le sexe. L'équipe de recherche a été amenée, par la force des choses, à considérer les discours masculinistes sur d'autres thèmes parce que les auteurs des articles font constamment des amalgames. Il est ainsi question du taux plus élevé de suicide chez les garçons, de la prise de Ritalin, de la perte d'identité, du manque de modèles masculins, de la souffrance des hommes, du rôle non reconnu du père, de la violence des femmes à l'endroit des hommes, et j'en passe. Le corpus comprend 552 articles, 374 sont canadiens dont 187 francophones, et une trentaine de sites Internet. Il ressort entre autres de cette recherche que les attaques ouvertes contre le féminisme ont été précédés d'une décennie de déconsidération propagée autour d'un discours sur la victimisation des hommes et des garçons.

1. Qui sont les groupes masculinistes qui propagent ces discours?

Le phénomène de ressac n'est pas propre au Québec. Il est apparu au Danemark, en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Grande-Bretagne vers la fin des années 80, puis aux États-Unis et au Canada et, dernièrement, en France, en Suisse et en Allemagne.(3) La présence des regroupements d'hommes peut être retracée partout dans le monde occidentalisé y incluant en Argentine, en Afrique du Sud et en Israël. Mais c'est en Nouvelle-Zélande, aux États-Unis et en Grande-Bretagne qu'ils sont les mieux implantés et les plus virulents contre les féministes. Avec la mondialisation culturelle, en fait grâce à Internet surtout, ils partagent leurs analyses, tissent des liens entre eux et forment des réseaux. Le même processus est à l'oeuvre dans le monde journalistique. Ainsi, l'article intitulé " Tomorrow's second sex ", paru dans {The Economist } le 28 septembre 1996 (Lingard et Douglas, 1999 : 10) a fait le tour du monde occidental. Il a également été reproduit au Canada par le Globe and Mail du 5 octobre 1996. Cet article soutient que les hommes échouent tant dans le système scolaire, dans le monde du travail que dans la famille. Par ailleurs, le site de {SOS Papa} dirige vers un répertoire des {Associations de défense des droits des enfants et des pères} dans le monde, soit 117 sites (http://www.sospapa.net/). Et il y en a certainement beaucoup plus.

Voici des noms et des pistes de recherche explorées : {SOS Papa, SOS Divorce} (Europe), {DADS, DADI Dads Against the Divorce Industry}, (USA), {PaPPa} (Allemagne), {Men's Rights} ou {Father's Rights }(Royaume-Uni, Nouvelle-Zélande, USA, Canada), {Parental Equality} (Irlande, Canada), {Entraide pères-enfants séparés}, l'{Après-rupture, Groupe d`Entraide Aux Pères et de Soutien à l'Enfant }(Québec), {Mouvements de la condition paternelle}, {Mouvement pour l'Egalité Parentale }(France, Belgique), etc. L'accent mis sur le père est notable dans toutes ces appellations. Il s'agit en effet du point d'origine de la formation de plusieurs de ces associations d'hommes, mécontents d'avoir à se plier à des ordonnances de cour sur les pensions alimentaires ou du fait que les tribunaux confient la garde des enfants à la personne qui s'en occupe le plus, soit la mère.

Une typologie des groupes d'hommes

Plusieurs auteurs (4) ont proposé différentes catégorisations pour classer les associations d'hommes. La typologie de Lingard et Douglas (1999), des chercheurs australiens, en facilite la compréhension. Ils identifient quatre catégories : les groupes de défense ou de promotion des droits des hommes (men's rights), les groupes de thérapie de la masculinité (masculinity therapy), les groupes pro-féministes, et les groupes conservateurs. Leur classification ne fait pas de catégorie spécifique avec les groupes homosexuels.

Les groupes de défense des droits des hommes sont les plus actifs au sein du courant anti-féministe. Ils postulent qu'à l'ère du post-féminisme (leur point de vue), il y a symétrie des positions entre les hommes et les femmes. Leur analyse des rapports de pouvoir entre les hommes et les femmes est localisée au niveau individuel, avançant que le pouvoir est également distribué entre les hommes et les femmes (et que les femmes détiennent plus de pouvoir que les hommes dans certaines situations). Toute référence à des problèmes tels que la violence contre les femmes et les homosexuels sont replacés dans un registre symétrique, à savoir qu'autant les hommes que les femmes s'agressent mutuellement et également. Ce courant s'intéresse, on l'a dit, à la question des droits des pères et aux lois concernant le divorce et la garde des enfants mais aussi à la santé des hommes, aux réformes inspirées des revendications féministes contre le harcèlement sexuel ou pour les programmes d'accès à l'égalité. Des arguments comme ceux du pouvoir des hommes ou de leurs privilèges sont contrés par ceux de leur faible espérance de vie, leur plus haut taux de suicide, de maladie, d'emprisonnement, d'accidents ou de consommation de drogues et d'alcool. Toutes les problématiques vécues par les hommes et les femmes sont rendues équivalentes.

Concernant les difficultés scolaires des garçons, la position de ces groupes consiste à soutenir que le système scolaire discrimine les garçons. Ils demandent des mesures spécifiques, notamment des mesures ségrégationnistes comme la non-mixité scolaire, ou encore un plus grand nombre d'enseignants masculins. Ils réclament aussi des pédagogies centrées sur l'activité dont le niveau serait plus élevé chez les garçons. Ils invoquent l'argument de différences fondamentales entre les deux sexes pour réclamer la valorisation des garçons et de la culture masculine.

Les groupes de thérapie de la masculinité se sont construits sur la notion de la " souffrance des hommes ". Ignorant l'approche sociopolitique des rapports de pouvoir entre les hommes et les femmes, ils ont préféré centrer leurs analyses sur les hommes en tant qu'individus et leurs rapports à la masculinité. Ils s'intéressent à la croissance personnelle. Une grande partie de la scène masculiniste de l'intervention est occupée par leurs activités du type counselling (les groupes de guérison) de même que par les idées du mouvement mythopoétique de Robert Bly. Des thérapeutes, des psychologues, des conseillers ou des professeurs d'université animent une variété d'ateliers, de retraites ou de groupes de discussion pour les hommes (Lingard et Douglas, 1999 : 41).

Les groupes pro-féministes adoptent une perspective plus large. Ils intègrent la notion de rapports de pouvoir qui agissent à tous les niveaux de la vie personnelle et sociale. Ils ont formé des " collectifs contre le sexisme " dont les membres proviennent principalement de la gauche politique et des alliés des féministes. Plusieurs d'entre eux se voient comme une " aile " du mouvement des femmes. Ils lisent les travaux des féministes, et travaillent entre autres à faire changer les comportements violents des hommes. Ces groupes sont critiques du courant dominant au sein du mouvement des hommes parce qu'il évite de reconnaître le système patriarcal.

Alors que les prises de positions des trois groupes précédents se développent en réponse au mouvement des femmes, la caractéristique des groupes conservateurs est premièrement son absence de réponse aux revendications des femmes et, deuxièmement, son anti-féminisme ouvert. Comme défenseurs du maintien des rapports sociaux traditionnels entre les sexes, ils sont les promoteurs de l'idéologie de la complémentarité entre les hommes et les femmes, donnant la primauté à la famille comme noyau de base. Des mesures tels que les programmes d'accès à l'égalité, l'accès à la contraception ou des services de garde ne feraient qu'affaiblir le sens des responsabilités familiales. Il revient aux femmes de reconnaître aux hommes leur statut d'autorité, en échange de leur rôle de pourvoyeur et de protecteur.

C'est dans ce courant que se situent les associations chrétiennes d'hommes (Christian men's movement et les Promise Keepers) composées de fondamentalistes qui croient que la société contemporaine a causé la crise de la famille et mené les hommes au désengagement. (5) Ce courant est bien implanté au Canada et aux Etats-Unis. Connell (1995 : 212-16 dans Lingard et Douglas, 1999 : 45) inclut dans le courant conservateur le lobby des armes qui supporte l'idéologie de la supériorité masculine, notamment en invoquant l'argument qu'ils veulent protéger " leurs " femmes.

2. Quels sont leurs thèmes de prédilection et leur programme politique?

L'impact des lois sur le divorce a constitué leur fer de lance et les masculinistes sont partis de cette base pour développer leur discours sur la discrimination contre les pères, la victimisation des garçons par le système scolaire et la soi-disant violence faite aux hommes. Dans la recherche portant sur l'analyse du discours sur la réussite scolaire selon le sexe, la question de l'éducation, soit les difficultés, les retards ou l'abandon scolaire des garçons, est une des principales thématiques couvertes par le discours. Elle est soulevée à 283 reprises, dans les 552 articles, et elle occupe le premier rang des préoccupations dans tous les pays sauf aux États-Unis. Elle y est placée quand même au second rang alors que la première place est occupée par le thème de la paternité ou de la garde des enfants.

Le deuxième sujet en importance traité dans la presse canadienne anglaise et australienne touche la violence. C'est aussi le troisième dans la presse américaine. Ce thème est repris 110 fois dans les 552 articles. En France et dans la presse canadienne francophone, ce sont les thèmes de la masculinité (ou de l'identité) et de la paternité (ou de la garde des enfants) qui occupent les deuxième et troisième rangs.

L'analyse de contenu fait ressortir les idées principales suivantes. Le féminisme aurait renversé " les valeurs essentielles et fondamentales qui concernent la famille " ({La Presse}, 24 octobre 1991). Depuis leur émancipation, les femmes auraient dépossédé les hommes de leur rôle parental et de leur rôle de pourvoyeur (6). Dans les cas de divorce et de séparation, le père serait privé de son droit de paternité pour ne devenir " qu'un géniteur et une machine à sous ", les mères s'acharnant à éloigner les enfants avec la complicité des juges ({La Presse}, 15 février 1995). Sous la pression du féminisme, disent-ils, les lois ont changé au détriment des hommes, et bien des hommes seraient accusés faussement de violence et d'abus, et privés injustement de leurs droits. Les juges ont tendance à croire les femmes et, malgré toute la bonne volonté des pères, ils décident toujours en leur faveur, privant les hommes de leurs droits parentaux. Pour un homme, la bataille judiciaire serait perdue d'avance. Les masculinistes aimeraient bien que la famille retourne aux valeurs traditionnelles et que l'homme y retrouve la place qu'il y occupait jadis.

Lorsqu'elles définissent la violence, les féministes charrient, affirment-ils. Elles confondraient la force et l'agressivité " naturelles " des hommes avec la violence. Même le crime de Marc Lépine est traité comme "exagération" (7). Les hommes et les femmes seraient aussi violents les uns que les autres. Selon leur point de vue, les hommes - accusés de violence conjugale - sont présumés coupables et deviennent les victimes d'un " véritable terrorisme judiciaire fondé sur le sexisme " ({Le Devoir}, 16 septembre, 2000). Le refus du gouvernement d'accorder les mêmes ressources aux hommes en détresse psychologique qu'aux femmes victimes de violence conjugale est considéré comme une mesure sexiste et appuie l'idée d'un complot féministe.

Le déclassement social des hommes débuterait au sein de la famille et se transporterait aussi dans le champ des études. À l'université, par exemple, il n'y a qu'au doctorat que les hommes ont encore une avance sur les femmes, ces dernières étant devenues majoritaires aux deux premiers cycles. Devant le constat de la bonne performance des filles, certains y vont de leurs commentaires, comme dans l'article " La misère scolaire des garçons " publié dans {La Presse }: " Où sont les femmes parmi les grands inventeurs, les grands architectes, les grands philosophes, les grands explorateurs? Il faut admettre qu'elles brillent par leur absence dans tous ces domaines " (25 octobre 1999). Des propos qu'on pourrait qualifier à tout le moins de mesquins. Ce qui inquiète en fait les masculinistes, c'est que les succès scolaires des filles - ils font la généralisation à tout le groupe de sexe - risquent de leur mériter les meilleurs emplois : dans un contexte de rareté, ce sont ceux et celles qui auront les meilleurs diplômes et la meilleure formation qui seront avantagés. Les masculinistes rendent la féminisation du système scolaire responsable de la menace du chômage.

Poursuivant leur stratégie de victimisation, ils laissent entendre que si les femmes ont tellement de succès dans tout ce qu'elles entreprennent, c'est que toute l'attention, au cours des dernières décennies, a été tournée vers les filles à qui l'on a pavé le chemin de la réussite. Soit que les mesures en faveur des filles avaient un effet démobilisateur sur les garçons, soit qu'on ne faisait absolument rien pour s'occuper d'eux.

Les premières responsables du prétendu recul des hommes seraient ainsi les femmes. Qu'elles soient mères, épouses, ex-conjointes, enseignantes, administratrices ou intervenantes, elles seraient individuellement et collectivement responsables. Mais pire encore que " les femmes ", il y a les féministes. Les groupes masculinistes soutiennent l'idée d'un " complot " contre les hommes, de connivence avec l'État, les juges, les policiers, l'école et les médias. Au bout du compte, le programme politique qui permet à ces groupes de se donner une cohésion, c'est l'anti-féminisme.

Ils ont développé des théories très controversées (surtout américaines) et dont les bases empiriques restent nébuleuses soit le syndrome d'aliénation parentale, le syndrome de la mère malveillante, le syndrome des faux souvenirs et des fausses allégations.(8) Bien que largement contestées, ces théories sont aussi soutenues par certains universitaires.

Ils utilisent un nouveau vocabulaire pour discréditer les féministes. Ils les traitent par exemple de " vaginocrates ", de "fémininazies" ou de "féminihilistes", "fémino-centristes".(9) Leurs revendications se modèlent à l'identique sur les moyens utilisés par les femmes (Lingard et Douglas, 1999 : 55). S'il y a une Journée internationale des femmes, il réclame une Journée internationale des hommes, un Secrétariat à la condition féminine - un Secrétariat à la condition masculine, un Conseil du statut de l'homme et ainsi de suite. Aucune réflexion propre.

Comme ils sont incapables de penser "la masculinité" en tant que construction sociale, ils ne développent pas de connaissances nouvelles sur les hommes. Ils se refusent à penser qu'il y a plusieurs types de masculinités qui se construisent selon les milieux et les cultures. Préoccupés de retrouver les valeurs traditionnelles de la famille patriarcale, ils cherchent à rassembler les hommes autour d'une notion ancrée dans la biologie et le mythe, " la " masculinité, et ils prétendent parler au nom de tous les hommes. Mais qu'en est-il exactement?

3. La diffusion de leur message

Les groupes masculinistes savent profiter au maximum de l'espace que leur offrent les médias. Une utilisation accrue, selon un porte parole d'un groupe québécois, pourrait " signifier l'émergence d'un mouvement social ou au moins d'une prise de conscience face à un féminisme exacerbé et antimasculin " ({La Presse}, 31 janvier 1997). Très conscients du pouvoir de persuasion détenu par la presse écrite, dans un monde où le savoir et l'information se transmettent au public de plus en plus par la voix des médias, ils sèment le doute. Les garçons seraient-ils effectivement discriminés par le système scolaire? Les juges seraient-ils biaisés en faveur des mères? Le féminisme serait-il allé trop loin? Dans une autre recherche sur les dynamiques familiales et la réussite scolaire, (10) la moitié des pères de l'échantillon croyait que c'était le cas. Sont-ils principalement alimentés par les médias pour construire cette représentation du féminisme? C'est la question qui sera posée au personnel enseignant et de direction dans une autre recherche débutée en septembre 2002.(11) Et les décideurs politiques sont-ils eux et elles aussi influencés par ces représentations? Il ne faut pas minimiser non plus l'influence du lobby des pères - qu'on pourrait appeler plus justement le lobby masculiniste (12) - très actif dans ce milieu.

Le courant masculiniste dans son ensemble pourrait progresser d'une part grâce à une certaine méconnaissance sur ses véritables objectifs, mais d'autre part grâce à la complaisance de certaines personnes. Bien qu'il ne représente pas toutes les tendances, ni tous les hommes malgré sa prétention, très peu d'entre eux ont osé prendre la parole pour le dénoncer ou pour demander à s'en dissocier. L'impact du mouvement repose sur cet agrégat de courants qui combine à la fois méconnaissance, complaisance et silence dans un contexte de montée de la droite et de l'extrême-droite.

Rappelons à ce propos que les individus, groupes extrémistes ou autres porte-parole de droite ou d'extrême-droite, qu'ils soient racistes, suprématistes ou hétérosexistes, utilisent abondamment Internet, tout comme le font les groupes masculinistes. Internet est un moyen de diffusion accessible, largement répandu, et qui permet de dire et de montrer à peu près n'importe quoi. S'il est aisé d'y trouver des informations, il l'est tout autant d'en diffuser, que celles-ci soient véridiques ou non. Les masculinistes ont des affinités avec la droite et l'extrême droite, comme le révèlent leur prises de positions pro-vie (ce qu'ils placent sous la notion de "droits à la reproduction" des pères) et leurs positions contre l'homosexualité. Les sites de l'organisation DaDi et SOS-Papa sont particulièrement instructifs à cet égard.

Une analyse du contenu de ces sites Internet montre qu'ils diffusent de la propagande contre les femmes et incitent à la haïne. Ils invitent au harcèlement, s'attaquent à la crédibilité et à l'intégrité des féministes et manipulent les données et les statistiques dont il font état pour appuyer leurs démonstrations. Le site de BC Fathers, consulté le 24 février 2003, liste ainsi une bibliographie commentée de 95 recherches qui montreraient que les femmes sont plus violentes que les hommes, ou qu'il n'y a pas de différence significative entre les sexes. Chaque recherche est ramenée à un paragraphe. Il n'y a aucune contextualisation, aucun mot sur la définition de violence ni sur les items qui font partie des questionnaires.

Le site du {Fathers' Rights Groups and Support in Canada on the Canadian Lawyer} invitait au harcèlement contre Martin Dufresne du Collectif masculin contre le sexisme en suggérant à ses lecteurs de lui téléphoner à frais virés, de préférence à 3h du matin. Ses coordonnées personnelles étaient publiées sur le site. L'{Après-Rupture} a également publié la liste de tous les codes postaux des Maisons d'hébergement pour femmes, accompagnés du montant des subventions qu'elles avaient reçues.

4. Doit-on s'en inquiéter?

Le mouvement de ressac nie de façon entêtée que les femmes vivent encore des inégalités. Les masculinistes se gardent bien de parler des écarts de salaire qui persistent entre hommes et femmes, de la pauvreté plus marquée de ces dernières, des ghettos d'emplois féminins, de la détresse psychologique des filles ou encore des filières de formation qui leur sont présentées. Ils oublient le partage inégal du travail domestique, la quasi-absence des femmes dans les institutions civiles, religieuses et politiques, tant sur le plan national qu'international; ils oublient aussi l'analphabétisme dans le monde, situation toujours plus désespérante pour les femmes et les filles. Dans l'ensemble de la planète, il est assez difficile de soutenir, par exemple, que le sexe masculin est discriminé en éducation puisque parmi les 130 millions d'enfants qui ne fréquentent pas l'école, les 2/3 sont des filles. L'égalité n'est pas atteinte et les forces sont loin d'être égales.

Voilà pourquoi je parle de ressac plutôt que de {backlash}. Le ressac, c'est une offensive patriarcale pour affaiblir ou faire perdre aux femmes certains acquis maintenant garantis par des politiques et auxquels ont été consacrées des ressources : les programmes d'accès à l'égalité, les politiques contre le harcèlement sexuel, les maisons d'hébergement pour femmes violentées, la loi sur les pensions alimentaires, la loi sur la garde des enfants, la mixité scolaire, etc. Il ressort de nos analyses une ligne de fond claire, la volonté de revenir à une société patriarcale traditionnelle, que ce soit par le contrôle de la cellule familiale (loi sur le divorce, fausses allégations, violence sur les femmes), ou encore sur le marché du travail (réussite scolaire des filles, programmes d'accès à l'égalité). L'impact du discours masculiniste commence à se faire sentir avec le retour à des formules ségrégationnistes comme la non-mixité en milieu scolaire.

En conclusion

Il reste à espérer que des groupes d'hommes qui ne sont pas d'accord avec ces positions le diront ouvertement. Il reste surtout à se mobiliser à nouveau, chacun et chacune dans son domaine d'expertise et d'intervention, pour contrer cette vague qui nous éclabousse tous et toutes.

Notes


1. Éditions Option Santé

2. Recherches féministes (11 (2) : 126)

3. Epstein et al, 1998; Lingard et Douglas, 1999; Kruse, 1996; Messner, 1997; Foster, 1996.

4. Connell 1995, Clatterbaugh 1997, Messner 1997, Skelton 2001.

5. Voir http://www.promisekeepers.org et pour une critique féministe du groupe : Sunshine for women>/a> et NOW : National Organisation for Women .

6. Cette dernière idée montre bien les contradictions au sein de ce discours alors que le rôle de pourvoyeur a été critiqué par les hommes des générations précédentes excédés d'avoir à tout payer; il est maintenant réclamé par un certain nombre de masculinistes. Yvon Dallaire cite ce mot de Richard Cloutier à l'occasion d'une rencontre d'hommes et pères sur la condition paternelle : "Il est noble de pourvoir" http://www.optionsante.com/fr/index.html, visité le 20 fev 2003.

7. Voir l'article de Micheline Carrier sur le site Internet Sisyphe.

8. Pour une perspective critique sur certaines de ces théories, voir Sisyphe pour les articles suivants : " Quand un spécialiste justifie la pédophilie "; " Une théorie inventée utile au lobby des pères "; "Conjoints agresseurs et stratégie masculiniste de victimisation "; " Face aux conjoints agresseurs… La danse avec l'ours "; " Limites et risques de l'intervention psychologisante auprès des batteurs de femmes "; "Le discours masculiniste dans les forums de discussion "; " Conjoints agresseurs et victimisation- témoignages "; "La violence et les lois sur la famille ".

9."Féministes intégristes", (Gilbert Claes, "Un masculiniste répond", l'{Après-rupture}, page visitée le 22 février 2003) ; "Féministes idéologiques " ( Paul Nathanson et Katherine Young, {Spreading Misandry}, éditions McGill-Queens. Cités par André Pratte dans "Prendre soin des hommes", {La Presse}, 17 novembre 2001); "Fémino-centristes" (Jack Kammer (traduit par Gérard Pierre Lévesque). . Si les hommes ont tout le pouvoir, pourquoi les femmes imposent-elles les règles? Document Adobe de 124 pages. Consulté le 24 février 2002.

10. Pierrette Bouchard, Natalie Rinfret, Claudine Baudoux, Jean-Claude St-Amant et Natasha Bouchard (2003), {Dynamiques familiales de la réussite scolaire au secondaire. Tome 1 et Les héritières du féminisme. Tome 2}, à paraître en mai, Chaire d'étude Claire-Bonenfant sur la condition des femmes, Québec : Université Laval.

11. Pierrette Bouchard, Natalie Rinfret, Claudine Baudoux, Jean-Claude St-Amant et Jacques Tondreau. CRSH 2002-2005.

12. Martin Dufresne rapporte que le Groupe d'entraide aux pères et de soutien à l'enfant (GEPSE) est en fait l'Association des hommes séparés et divorcés qui a changé de nom parce qu"il est toujours bon d'ajouter la thématique de l'enfant" pour obtenir des subventions. "Coupable d'être un homme" : un pamphlet de droite. Paru dans {L'Aut'Journal}, automne 2000.

Journal féministe indépendant
sisyphe.levillage.org


Subject: 
la pensée unique...
Author: 
Anonyme
Date: 
Fri, 2003-05-23 22:56

C'est toi qui parle de commentaires insultants. Tu as du te tromper et relire tes commentaires. La haine attire la haine, tu recolte ce que tu sème mon pat. Tu nommes commentaires insultants ce qui n'st pas de ton opinion étroite. Mais ton histoire d'adresse IP avec tes accusaton gratuites tu peux dire ce que tu veux. Mais on parleras pas de la tentative de faire fermer mon serveur en me faisant passer pour un spammer, hein PAT ? On parle pas non plus des 17 tentatives d'envoi de virus, hein PAT ? La solution facile ce serais de saccager le site de provenance de ces attaques, pour moi 10 minute et je raye le site du web, cela dévoilerait l'identité de celui qui veut faire le finfin. Mais ce serait priver d'autres utilisateurs de ce site. Regarde bien le IP de ce message tu m'en donneras des nouvelles il te viens d'ailleurs, un pc juste à côté de votre local et pourtant le IP sera le même, je pourrais même me servir d'autres IP.

L'informatique ,c'est tellement simple.

Alain Thomas


[ ]

Subject: 
"Le discours masculiniste dans les forums de discussion "
Author: 
Apokrif
Date: 
Sun, 2003-06-22 02:01

Au sujet de l'article «Le discours masculiniste dans les forums de
discussion» cité dans le texte ci-dessus, voir:
http://minilien.com/?f7Ml4UfmiK
http://groups.google.com/groups?selm=dfc75420.0302101801.62f63e41%40post...


[ ]

Subject: 
Une analyse tendancieuse, erronée et démagogique
Author: 
Anonyme
Date: 
Mon, 2003-06-23 11:32

L'article de Pierrette Bouchard sur les groupes antiféministes est bien documenté, mais l'analyse qu'elle nous propose me semble marquée par un auto-aveuglement qui surprend de la part de la titulaire d'une chaire universitaire.

Dans un premier temps, madame Bouchard emprunte à Lingard et Douglas (1999) une typologie qui distingue déjà très
grossièrement les groupes de revendications des hommes. Dans un second temps, plutôt que de développer cette typologie en la
redivisant en sous-groupes, madame Bouchard choisi de tout effacé ce qu'elle avait trop bien commencé. Dès le début de son
analyse des thèmes prédilection des groupes d'hommes, la titulaire tombe dans l'amalgame. Elle confond le discours des uns
avec les revendications des autres.

On comprend mieux l'erreur de madame Bouchard en prenant un exemple dans un autre registre. Prenons l'exemple des
anti-staliniens. On sait que les groupes néo-nazis sont ouvertement anti-staliniens. On sait aussi que les groupes de
défenses des droits de la personne et les libéraux fédéraux de Jean Chrétien sont tout aussi ouvertement anti-staliniens. Les
Libéraux et les groupes de défenses des droits de la personne sont-ils pour autant assimilables à des groupes néo-nazis?

Pourquoi madame Bouchard distingue-t-elle les groupes d'hommes pour ensuite les confondre? Qu'elle est la logique
d'une pareille démarche? La seule hypothèse possible est la tentative de "salissage par association". Une très bonne façon de
discréditer un groupe de revendications est de chercher à le confondre avec un autre groupe reconnu comme malfaisant ou
suspect. La droite américaine et sud-américaine a beaucoup utilisé cette stratégie en dénonçant comme "communistes" toutes
les formes d'initiatives populaires visant à une émancipation des travailleurs ou des petits agriculteurs. Il y a quelques décennies, le
communisme faisait peur et une pareille accusation avait tout pour soulever la méfiance face à des initiatives populaires qui auraient
autrement suscité la sympathie.

Ce qui alimente mon hypothèse est le glissement que subit l'argument de madame Bouchard juste avant sa conclusion.
Comme madame Bouchard ne parvenait pas à trouver de groupe d'hommes conservateurs assez répugnant pour soulever le
dégoût, elle pousse l'amalgame jusqu'à la démagogie en assimilant les groupes de revendications masculins à l'extrême droite raciste
et homophobe. Rien de moins!

Mme Bouchard écrit: "Rappelons à ce propos que les individus, groupes extrémistes ou autres porte-parole de droite ou
d'extrême-droite, qu'ils soient racistes, suprématistes ou hétérosexistes, utilisent abondamment Internet, tout comme le
font les groupes masculinistes.(...) Les masculinistes ont des affinités avec la droite et l'extrême droite ..."

Il est regrettable de voir que madame Bouchard se prête à de si misérables stratagèmes rhétoriques. Elle donne raison à ceux qui
estiment que certaines féministes sont des idéologues dogmatiques revanchardes et obtues. Il aurait été plus profitable
qu'elle analyse les revendications légitimes des groupes de revendications masculines pour en faire une critique intelligente.

Kraepelin


[ ]

Subject: 
("Comme madame Bouchard ne pa
Author: 
Apokrif
Date: 
Wed, 2003-06-25 17:18

("Comme madame Bouchard ne parvenait pas à trouver de groupe d'hommes conservateurs assez répugnant pour soulever le
dégoût, elle pousse l'amalgame jusqu'à la démagogie en assimilant les groupes de revendications masculins à l'extrême droite raciste
et homophobe")

Autre tactique habituelle des sexistes: prétendre que tou-te-s les antisexistes seraient des tueurs en puissance comme M.Lépine.

("Il est regrettable de voir que madame Bouchard se prête à de si misérables stratagèmes rhétoriques")

Notez que certain-e-s "masculinistes" font exactement la même chose,
en comparant les féministes à des nazi-e-s.

("Il aurait été plus profitable qu'elle analyse les revendications légitimes des groupes de revendications
masculines")

"Par définition", ces groupes n'ont pas de revendication légitime.
C'est rien que des méchants misogynes, ou même des pédophiles !

Quelques remarques sur le rapport de Bouchard et autres
(http://www.swc-fc.gc.ca/pubs/0662882857/200303_0662882857_3_f.html ):

[cit.] In light of the growing use of the Internet by masculinist groups to develop misogynist sites inciting violence and the growing number of discussion groups used to promote hatred of women, we suggest that a monitoring organization be established, similar to Hate Watch, but focussed solely on gender social relations. It would also be useful to maintain, publish, disseminate and update a list of misogynist groups. Given the proliferation and formation of international networks of these organizations, the Canadian Human Rights Foundation's proposal to establish international observatory centres is timely: "[They] would provide a sound basis for the analysis and evaluation of hate on the Internet and be a source of information to the human rights community. . . . would serve as watchdogs and collect data." (http://www.chrf.ca/eng/education/files/internet/misuses.htm: 4). [/cit.]

Il s'agit manifestement d'établir un parallèle entre le «masculinisme» (notion dont on ne sait pas trop ce qu'elle représente) et le racisme. Le procédé est aussi malhonnête que courant: dans le même genre, il est courant que les discours antisexistes soient qualifiés de «révisionnistes» ou «négationnistes». Notons que, dans ce passage, l'emploi simultané des termes «masculinistes» et «misogynes» semble être un procédé pour assimiler subrepticement le deuxième au premier. Bref, on baigne dans un charmant flou conceptuel qui ne sert qu'à faire le départ entre les bon-ne-s (ceux et celles qui se prétendent féministes) et les méchant-e-s (les «masculinistes»), et à insulter toute personne qui ne partage pas les préjugés des auteur-e-s. On lit ensuite que les auteur-e-s poursuivent, effectivement, le parallèle entre le racisme et le sexisme (qu'ils et elles prétendent équivalent au «masculinisme»):

[cit.] Along the same lines, studies should be carried out to put together files concerning section 319 of the Criminal Code. Mechanisms must also be developed to ensure the safety of those who publicly denounce hate messages against women, specifically action against electronic mail harassment practices, defamation and infringement of privacy through Internet sites. Since such action is limited to protecting an identifiable group within the meaning of section 318 of the Criminal Code ("'identifiable group' means any section of the public distinguished by colour, race, religion or ethnic origin"), and this section does not provide for the fact that a group distinguished by gender, such as women, may be subject to hate propaganda, we recommend that section 318 be amended to include women among the segments of the public distinguished by sex in the definition of "identifiable group." [/cit.]

A première vue, l'idée est tout à fait défendable: en droit français (d'après ce passage, la situation est semblable au Canada), si le fait de commettre une discrimination sexuelle ou sur l'ethnique constitue un délit (c'est d'ailleurs le même article du Code pénal qui réprime ces deux types de discrimination), en revanche, seule l'incitation à la haine raciale est réprimée: il n'existe pas de délit d'«incitation à la haine sexuelle», par exemple; le parallèle entre ces deux types de haine se trouve ainsi rompu, et on pourrait souhaiter que le sexisme (sous toutes ses formes) soit réprimé de la même façon que l'est le racisme. Pourtant, tel ne semble pas être le but réel des auteur-e-s: ils et elles écrivent, en premier lieu, qu'il faut «assurer la sécurité de ceux et celles qui dénoncent publiquement les messages de haine contre les femmes», puis, quand ils remarquent que la loi ne s'intéresse qu'aux critères ethniques et non au sexe, ils écrivent que cette protection légale doit s'étendre aux femmes. Le raisonnement surprend: puisqu'ils et elles écrivent que la loi ne prévoit pas le cas où un groupe déterminé *par le sexe* subit une propagande haineuse, pourquoi ne proposent-ils et ne proposent-elles pas, pour que leur parallèle tienne, que la loi réprime tout discours haineux dirigé contre un sexe particulier ? Au lieu de cela, ils et elles ne s'intéressent qu'à la répression des discours visant l'un des deux sexes - comme si la loi, au lieu de condamner le racisme dans son ensemble, ne s'intéressait qu'à certaines ethnies déterminées (notons d'ailleurs qu'en France les associations contre le racisme luttent contre *toutes* les formes de discrimination raciale; une association comme l'AGRIF, qui ne s'intéresse qu'au racisme anti-blancs, est généralement dénoncée, par les autres acteur-trice-s de la lutte contre le racisme, comme un groupuscule d'extrême-droite dont le but premier n'est pas la défense des libertés.) En bref, les auteur-e-s de ce document semblent prétexter un motif tout à fait louable (la lutte contre le sexisme) pour, en réalité, promouvoir un dispositif juridique qui ne viserait qu'à protéger la moitié de l'humanité, déniant à l'autre moitié les droits qui lui sont reconnus en vertu du principe d'égalité des sexes, consacré par les textes sur les droits humains. p. 67: «While men’s rights groups espouse the theory of gender roles and present essentialist arguments, pro-feminist groups have taken a broader perspective» Quelle est cette «perspective plus large», dans l'esprit des auteures ? Celle qui consiste à nier la réalité des violences et des discriminations sexuelles ? Singulière définition de la «largeur» ! Et voici un passage particulièrement fumeux:

«Some masculinist groups use the Internet as a vehicle for hate-mongering against feminists. This accessible and virtually universal medium gives them the opportunity to say and post almost anything. It is no accident that this medium is being used by those on the extreme right, pedophiles and pornographers.It lets them both hide and be found easily.»

Les «masculinistes» utilisent le web, l'extrême-droite et les pédophiles utilisent aussi le web, "donc" «masculinisme» = extrême-droite... Evidemment, ce n'est pas dit explicitement, car la manipulation serait trop voyante: le rapprochement est seulement suggéré au/à la lecteur-trice. p.70: on trouve une reproduction d'une petite BD qui est certes d'un goût douteux, mais qui n'est pas de la «littérature de haine» contrairement à ce qu'affirme le rapport. Pour renforcer l'accusation de parenté avec l'extrême-droite, les auteures parlent d'«images d'une extrême violence» au sujet d'un montage sur lequel figure une croix gammée: elles oublient cependant de préciser... que les auteur-e-s du montage ne se réclament nullement du nazisme, mais qu'au contraire, il-elle-s attribuent (à tort) cette idéologie à leurs adversaires ! Bref, une falsification grossière parmi tant d'autres...

Une réponse de Bouchard:
http://sisyphe.levillage.org/article.php3?id_article=531


[ ]

Subject: 
Une analyse tendancieuse, erronée et démagogique
Author: 
Kraepelin
Date: 
Tue, 2003-06-24 09:07

L'article de Pierrette Bouchard sur les groupes antiféministes est
bien documenté, mais l'analyse qu'elle nous propose me semble
marquée par un auto-aveuglement qui surprend de la part de la
titulaire d'une chaire universitaire.

Dans un premier temps, madame Bouchard emprunte à Lingard
et Douglas (1999) une typologie qui distingue déjà très
grossièrement les groupes de revendications des hommes. Dans
un second temps, plutôt que de développer cette typologie en la
redivisant en sous-groupes, madame Bouchard choisi de tout
effacé ce qu'elle avait trop bien commencé. Dès le début de son
analyse des thèmes prédilection des groupes d'hommes, la
titulaire tombe dans l'amalgame. Elle confond le discours des uns
avec les revendications des autres.

On comprend mieux l'erreur de madame Bouchard en prenant un
exemple dans un autre registre. Prenons l'exemple des
anti-staliniens. On sait que les groupes néo-nazis sont
ouvertement anti-staliniens. On sait aussi que les groupes de
défenses des droits de la personne et les libéraux fédéraux de
Jean Chrétien sont tout aussi ouvertement anti-staliniens. Les
Libéraux et les groupes de défenses des droits de la personne
sont-ils pour autant assimilables à des groupes néo-nazis?

Pourquoi madame Bouchard distingue-t-elle les groupes
d'hommes pour ensuite les confondre? Qu'elle est la logique
d'une pareille démarche? La seule hypothèse possible est la
tentative de "salissage par association". Une très bonne façon de
discréditer un groupe de revendications est de chercher à le
confondre avec un autre groupe reconnu comme malfaisant ou
suspect. La droite américaine et sud-américaine a beaucoup
utilisé cette stratégie en dénonçant comme "communistes" toutes
les formes d'initiatives populaires visant à une émancipation des
travailleurs ou des petits agriculteurs. Il y a quelques décennies, le
communisme faisait peur et une pareille accusation avait tout pour
soulever la méfiance face à des initiatives populaires qui auraient
autrement suscité la sympathie.

Ce qui alimente mon hypothèse est le glissement que subit
l'argument de madame Bouchard juste avant sa conclusion.
Comme madame Bouchard ne parvenait pas à trouver de groupe
d'hommes conservateurs assez répugnant pour soulever le
dégoût, elle pousse l'amalgame jusqu'à la démagogie en assimilant
les groupes de revendications masculins à l'extrême droite raciste
et homophobe. Rien de moins!

Mme Bouchard écrit: "Rappelons à ce propos que les individus,
groupes extrémistes ou autres porte-parole de droite ou
d'extrême-droite, qu'ils soient racistes, suprématistes ou
hétérosexistes, utilisent abondamment Internet, tout comme le
font les groupes masculinistes.(...) Les masculinistes ont des
affinités avec la droite et l'extrême droite ..."

Il est regrettable de voir que madame Bouchard se prête à de si
misérables stratagèmes rhétoriques. Elle donne raison à ceux qui
estiment que certaines féministes sont des idéologues
dogmatiques revanchardes et obtues. Il aurait été plus profitable
qu'elle analyse les revendications légitimes des groupes de
revendications masculines pour en faire une critique intelligente.


[ ]

Subject: 
Une analyse tendancieuse, erronée et démagogique
Author: 
Anonyme
Date: 
Thu, 2003-06-26 08:48

L'article de Pierrette Bouchard sur les groupes antiféministes est bien documenté, mais l'analyse qu'elle nous propose me semble marquée par un auto-aveuglement qui surprend de la part de la titulaire d'une chaire universitaire.

Dans un premier temps, madame Bouchard emprunte à Lingard et Douglas (1999) une typologie qui distingue déjà très grossièrement les groupes de revendications des hommes. Dans un second temps, plutôt que de développer cette typologie en la redivisant en sous-groupes, madame Bouchard choisi de tout effacé ce qu'elle avait trop bien commencé. Dès le début de son analyse des thèmes prédilection des groupes d'hommes, la titulaire tombe dans l'amalgame. Elle confond le discours des uns avec les revendications des autres.

On comprend mieux l'erreur de madame Bouchard en prenant un exemple dans un autre registre. Prenons l'exemple des anti-staliniens. On sait que les groupes néo-nazis sont ouvertement anti-staliniens. On sait aussi que les groupes de défenses des droits de la personne et les libéraux fédéraux de Jean Chrétien sont tout aussi ouvertement anti-staliniens. Les Libéraux et les groupes de défenses des droits de la personne sont-ils pour autant assimilables à des groupes néo-nazis?

Pourquoi madame Bouchard distingue-t-elle les groupes d'hommes pour ensuite les confondre? Qu'elle est la logique d'une pareille démarche? La seule hypothèse possible est la tentative de "salissage par association". Une très bonne façon de discréditer un groupe de revendications est de chercher à le confondre avec un autre groupe reconnu comme malfaisant ou suspect. La droite américaine et sud-américaine a beaucoup utilisé cette stratégie en dénonçant comme "communistes" toutes les formes d'initiatives populaires visant à une émancipation des travailleurs ou des petits agriculteurs. Il y a quelques décennies, le communisme faisait peur et une pareille accusation avait tout pour soulever la méfiance face à des initiatives populaires qui auraient autrement suscité la sympathie.

Ce qui alimente mon hypothèse est le glissement que subit l'argument de madame Bouchard juste avant sa conclusion. Comme madame Bouchard ne parvenait pas à trouver de groupe d'hommes conservateurs assez répugnant pour soulever le dégoût, elle pousse l'amalgame jusqu'à la démagogie en assimilant les groupes de revendications masculins à l'extrême droite raciste et homophobe. Rien de moins!

Mme Bouchard écrit: "Rappelons à ce propos que les individus, groupes extrémistes ou autres porte-parole de droite ou d'extrême-droite, qu'ils soient racistes, suprématistes ou hétérosexistes, utilisent abondamment Internet, tout comme le font les groupes masculinistes.(...) Les masculinistes ont des affinités avec la droite et l'extrême droite ..."

Il est regrettable de voir que madame Bouchard se prête à de si misérables stratagèmes rhétoriques. Elle donne raison à ceux qui estiment que certaines féministes sont des idéologues dogmatiques revanchardes et obtues. Il aurait été plus profitable qu'elle analyse les revendications légitimes des groupes de revendications masculines pour en faire une critique intelligente.

Kraepelin


[ ]

Subject: 
Oup!
Author: 
Anonyme
Date: 
Fri, 2003-06-27 15:52

Par erreur, j'ai copié 3 fois le même texte. Un des WM serait-il assez aimable pour en effacer deux.

Merci !

Kraepelin


[ ]

Subject: 
EURÉKA !
Author: 
Anonyme
Date: 
Thu, 2003-07-03 08:03

J'ai trouvé
Martin déteste l'homme parce que traditionnellement, il représentait
l'autorité.

Jusqu'ici rien de trop anormal.

Mais, Martin a surement été maltraité par son papa.
C'est pour ça qu'il travail si fort pour empêcher les pères d'être PAPA.

Il transfère la haine qu'il a de son papa, sur tous les hommes.

Pauvre martin
et pauvres papas qui subissent sa haine

C'est pour ça qu'il invente de fausses stats sur les hommes qui tuent!
Tout le monde et sa soeur sait que sa liste est fausse!
Il attaque tous les hommes!

ESSAYEZ maintenant de lire un article ou commentaire signé martin dufresne sans penser à ça !!! IMPOSSIBLE !!!

nota: il va m'accuser de diffamation,
Mais depuis des années ce mec parle contre les hommes et plus particulièrement contre les papas. ASSEZ c'est assez !!!!!!!!!
Aller voir sur Google c'est ABSOLUMENT INCROYABLE LA HAINE ET LES MENSONGES QU'IL DÉVERSE SUR LES HOMMES ET SURTOUT sur LES PAPAS.
En français et en anglais et ce partout dans le monde.

SVP les journalistes, aidez "aussi" les papas....VOUS pouvez aidez les enfants à avoir des papas présents ! C'est une TRES noble cause et vous pouvez faire une ENORME différence. MERCI

http://www.google.fr/search?sourceid=navclient&hl=fr&q=martin+dufresne >LIEN Google


[ ]

Subject: 
Ahhhhh Walk mon héro
Author: 
Anonyme
Date: 
Mon, 2003-07-21 11:52

Tu essayes de démolir l'intégrité de chaque gars qui interveint

BRAVO mon homme...

Tu sais on est 10 X plus fort que vous autres...le sais tu pourquoi?

ON ne défends pas une idéoliogie bidon.

Je n'ai jamais rencontré autant de gars qui réflichissent autant

De votre côté on dirait entendre des communistes dignes de l'ère soviète...pêter pi répête sont dans un bateau...

Même losque vous parlez de censure vous utilisez les phrases des "commies"...vous êtes de pauvres caricatures d'un monde disparu......1989.....c,est passé...consolez-vous...et adaptez-vous...

Walk....VOUS ALLEZ PERDRE VOTRE COMBAT car il est basé sur du vent...et la haine des hommes

OUI nous sommes attaqués (les hommes) par une bande de comique...comme toi !

Tandis que nous combattons pour une "patente" que vous détestez de tout coeur: LA FAMILLE...

ET LES ENFANTS....

ET POUR DES VALEURS...des valeurs quoi vous vous demandez? des valeurs morales...ohhhhhhh le gros mot...;-)

Moumannnnnnnnn...Séb a sacré...il a dit: " val;eur morale"

VOUS ETES UNE BANDE DE DÉCADENT et vous vous pensez les sauveurs du monde...hahahahahahqahahahahahahahahahahahaha

Cristie que vous êtes aveugles !!!!!

Vous n'êtes vraiment pas nombreux...le savez-vous...et chaque jour..d'autres personnes se réveillent...comme dans la MATRICE....ils se débranchent de votre discours mensongers...et l`qa ils disent....."ahhhhhhhh nous étions dans un mauvais chemin"

Et oui.....ça c'est ce qui se passe au momnet où on se parle...

Chaque jour qui passe vous perdez des plumes...et le plus drôle...vous le savez et vous "freaker"

D'ici un an TOUT l'monde va connaitre la vérité sur les beaux mensonges féministes....même les "couch potatoes" commence à se réveiller....

A dieu

Ben c'est un gros mot...

à Tantôt..

P.s. @ Christian...oui oui message incitant à la haine...pi on s'en fou-tu de tes belles phrases pour cacher ta haine de la vérité...

Vous etes dans le mauvais camps....il n'est pas trop tard pour changer...ou peut-être aimez-vous mieux rester debout contre l'adversaire....ouin à votre place je ferais la même chose....

On va se rappeler de vous avec émotions..et on va parler de vous avec admiration : " Ils ont combattus...ils ont mourus en homme...euh...oups en féministes-extrèmes" ;-)


[ ]

CMAQ: Vie associative


Quebec City collective: no longer exist.

Get involved !

 

Ceci est un média alternatif de publication ouverte. Le collectif CMAQ, qui gère la validation des contributions sur le Indymedia-Québec, n'endosse aucunement les propos et ne juge pas de la véracité des informations. Ce sont les commentaires des Internautes, comme vous, qui servent à évaluer la qualité de l'information. Nous avons néanmoins une Politique éditoriale , qui essentiellement demande que les contributions portent sur une question d'émancipation et ne proviennent pas de médias commerciaux.

This is an alternative media using open publishing. The CMAQ collective, who validates the posts submitted on the Indymedia-Quebec, does not endorse in any way the opinions and statements and does not judge if the information is correct or true. The quality of the information is evaluated by the comments from Internet surfers, like yourself. We nonetheless have an Editorial Policy , which essentially requires that posts be related to questions of emancipation and does not come from a commercial media.