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Un vote plus symbolique qu'historique...Valerie Anne Maheo, Lunes, Noviembre 18, 2002 - 18:54 (Analyses | Democratie)
Valerie-Anne Maheo
L’embargo contre Cuba dure et l’ONU vote toujours... En effet, mardi dernier, le 12 novembre 2002, l’Assemblée Générale des Nations Unies votait pour la onzième fois consécutive une résolution pour la « nécessite de mettre fin a l’embargo économique, commercial et financier des Etats-Unis contre Cuba ». Les résultats dépassèrent les résultats passés avec plus de 96% des Etats Membres en faveur de cette résolution. L’embargo contre Cuba dure et l’ONU vote toujours... En effet, mardi dernier, le 12 novembre 2002, l’Assemblée Générale des Nations Unies votait pour la onzième fois consécutive une résolution pour la « nécessite de mettre fin a l’embargo économique, commercial et financier des Etats-Unis contre Cuba ». Les résultats dépassèrent les résultats passés avec plus de 96% des Etats Membres en faveur de cette résolution. Mercredi matin, les Cubains exultaient et les journaux titraient : «Victoire historique et catégorique de Cuba à l’ONU». Mais, dites-moi, après 11 votes et aucune amélioration de la situation, peut-on réellement parler de victoire!? Ça fait maintenant 42 ans que l’embargo a été mis en place par l’empire américain, 42 ans que tout échange entre le colosse capitaliste et la petite île socialiste est rendu quasi-impossible. Aucune amélioration n'a été ressentie. Au contraire, depuis le début des années 90 la situation a bien empiré. Le premier facteur fut la chute de l'URSS et avec elle, la fin des liens étroits entre les deux nations socialistes. Le deuxième facteur fut le durcissement de la guerre économique américaine contre Cuba, grâce au vote de deux nouvelles lois que l'on peut qualifier d'extraterritoriales. La loi Torricelli, votée en 1992, interdit tout commerce de Cuba avec des entreprises subsidiaires de compagnies nord-américaines établies dans des pays tiers. La loi Helms-Burton, quant a elle votée en 1996, attend de Cuba un gouvernement "démocratique", qui devra "s'orienter clairement vers une économie de marché", et "restituer aux citoyens et entreprises américaines les propriétés nationalisées par le gouvernement cubain". Le titre III de cette même loi prévoit la possibilité pour les citoyens et entreprises américaines, "possesseurs de biens confisqués", d'attaquer devant les juridictions américaines les entreprises étrangères usant de ces biens. Les effets de ces lois sont très dommageables quant à la participation de Cuba au commerce international et quant au bon développement du pays. En plus de la chute des cours internationaux du sucre et du nickel, les exportations connurent d'énormes pertes avec l'adoption de ces mesures, et les pertes économiques s'élèvent maintenant a plus de 70 000 millions de dollars. Mais les effets les plus ressentis par la population cubaine sont dans les domaines de la santé, de l'alimentation et de l'éducation. Les médicaments et l'équipement médical sont chers et plus durs à se procurer, étant donné qu'ils doivent être achetés à des pays plus éloignés. Certains produits alimentaires se font rares et de plus en plus honnéreux, étant donné les coûts énormes de transport et le peu d'exportations que Cuba détient pour contrebalancer le coût des importations. Dans l'éducation également le manque de matériel scolaire (cahiers, livres, ordinateurs, etc.) nuit au développement et à l'amélioration de l'apprentissage et de l'enseignement. Il est vrai que les résultats du vote de mardi dernier à l'ONU sont encourageants et démontrent que la communauté internationale se conscientise. De 59 votes favorables en 1992, on est passé à 173 en 2002, et le nombre d'abstentionnistes et d'absents diminuent. Le détail du vote est le suivant : 173 votes en faveur de la résolution, 3 votes contre, 4 abstentions et 11 absents. La liste des absents se divise en deux catégories: ceux qui n'avaient pas le droit de voter pour ne pas s'être acquittés des sommes dûes à l'ONU (l'Iraq, le Niger, la République de Centrafrique et le Liberia), mais qui ont tous les 4 voté dans le passé en faveur de l'abolition de l'embargo; et les absents (comme le Salvador, la Côte-d'Ivoire, Madagascar...). Parmi les abstentionnistes figuraient l'Ethiopie, le Malawi, l'Uzbekistan et le Nicaragua. Et du côté des "pro-embargo" figuraient, bien évidemment, les Etats-Unis, Israël et les Iles Marchall. Les deux nouveaux Membres de l'ONU, la Suisse et le Timor Oriental, votèrent tous deux en faveur de la résolution. L'amélioration est certes très claire. Mais est-ce que ce vote signifie réellement quelque chose? Est-ce que ceci peut amener quelque changement tangible pour Cuba? Malgré un support général incontestable, cette condamnation internationale de la politique américaine envers Cuba reste tout à fait inoffensive et les Etats-Unis sont loin de la prendre au sérieux. Ca fait d'ailleurs 10 ans qu'ils l'ignorent totalement... J'espère sincèrement un changement, une amélioration de la situation pour Cuba. Mais ce vote me parait beaucoup plus symbolique qu'historique. En 2003, j'imagine facilement qu'aura lieu le 12ème vote de l'Assemblée Générale des Nations Unies sur la « nécessité de mettre fin à l’embargo économique, commercial et financier des Etats-Unis contre Cuba ». Vote qui obtiendra sûrement encore plus de support, mais qui sera peut-être tout aussi peu effectif. *** C’est celui qui le dit qui l’est… En 2001, l’empire américain lançait sa croisade antiterroriste contre les « Etats voyous » du monde entier. Parmi la liste de ces prétendus états terroristes figurent: l’Iran, l’Iraq, la Lybie, le Soudan, la Corée du Nord… et Cuba! Bien évidemment, tout le monde est au courant que le peuple cubain a tellement d’argent à dépenser en armement et plans terroristes que le pays est une menace pour la terre entière… |
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