Le mouvement abolitionniste contre la prostitution: vraiment pour le bien des prostituées?
Rien de nouveau sous le soleil : pour délester les prostitué(e)s de tous leurs droits, et les placer dans un contexte où elles sont traitées comme des parias économiques, on a pensé à créer la gauche et la droite du mouvement abolitionnisme, un mouvement qui a beaucoup d’arguments en commun avec ceux qui autrefois justifiaient la persécution des sorcières. Il n’y a pas réellement d’opposition au mouvement abolitionniste contre la prostitution, contrairement à ce qu’on veut nous faire croire. Plus est, il est toujours amorcé et entretenu, par la droite religieuse, capitaliste et libérale. S’il y avait opposition, il n’y aurait aucune justification à la violence faite aux femmes dans le cadre de la prostitution, comme cela se fait actuellement, à cause de son illégalité. Les partisans de l’abolitionnisme tentent à entretenir la confusion qui existe entre l’existence de la violence inhérente aux conditions de travail des prostitués et la prostitution elle-même(Dans un bordel du Nevada—de Jayme Ryan, site web des Pénélopes), et entre les effets de la violence et la prostitution elle-même(Judith Trinquart-Jacobs—Conséquences psychiques et physiques de la situation prostitutionnelle, idem, etc). C’est ainsi que l’on peut les reconnaître, même dans leurs publications supposément «féministes», en réalité les fruits d’une profonde misogynie, de la part des auteurs, et d’un profond mépris d’elles-même, dans le cas des auteures.
La gauche de ce mouvement abolitionniste est appuyé par un mouvement international qui se présente lui-même comme un «mouvement de défense des droits des prostituées», au Québec, la FFQ, qui prône la décriminalisation de la prostitution.
La droite se réclame également de «la défense des droits humains des prostitué(e)s», s’oppose fermement à toute décriminalisation de la prostitution, associant toutes formes de prostitution à du «viol». Cette droite encourage des mesures législatives prises contre les proxénètes de tous poils et des mesures de désinfection psycho-sanitaires à l’encontre de la volonté des prostitué(e)s, assimilés pêle-mêle à des adultes traumatisés psychologiquement par des abus sexuels commis à leur encontre dans leur enfance, par extension, aux femmes et aux enfants asservis au vaste «complot» international de la traite des Êtres humains, de la pédophilie, qui plus est, dans une large ceinture couvrant tous les points chauds et pleins de maladies de la planète… La maladie, ici, est l'épouse du péché!
Curieusement, la gauche, décrite à priori, comme étant un mouvement indépendant de la droite, et jouant «l’opposition», «ouvre la porte de la grange à tous les vents», sans discrimination aucune, à toutes les pratiques courantes dans le milieu de la prostitution et annexes(danse, industrie du spectacle, des médias etc). Laissant supposer un éventail infini de situations, abusives ou non, mais sans description de maux aucune(au contraire de ce qui se passe dans le mouvement «de droite» qui doit bien nous jouer le registre de l’apocalypse pour impressionner la galerie), ne pouvant conséquemment nuancer les modalités raisonnables dans lesquels s’exercerait la prostitution.ET n’essayez pas de croire que la droite voudrait le faire : ici, on joue dans le «tout ou rien», précisément parce qu’on ne veut pas aboutir, à l’arraché ou pas, à un consensus qui permettrait de prendre position en ce qui concerne la décriminalisation de la prostitution, seule mesure qui permettrait aux prostituées de ne pas tomber sous la coupe de «protecteurs». «Protecteurs» qui deviennent bien vite, en se servant du chantage le plus abject, des exploiteurs… La "gauche" préconisée par le FFQ, qui n’hésite pas à présenter la prostitution comme un travail, ce qui de fait, pourrait la mener vers la légalisation, présente de gré ou de force une vision éthérée du monde de la prostitution, idéale dans le sens où cette forme de sexualité, s’exerce sans restriction morale ou émotionnelle aucune, là où la sexualité est purement animale. Ce "mouvement de gauche", est en réalité la première phase de la présentation clivée du monde de la prostitution par le mouvement abolitionniste, qui perpétue en fait, fort religieusement, la ségrégation de la femme contre la femme. Pourquoi ? Parce que la gauche, prônant ce qui doit conduire à la légalisation de la prostitution, est la négation de toutes les contingences reliée à la cause principale de la prostitution : la guerre entre les sexes, la sentimentalité. La réaction même contre l'impression d'excès qu’une telle idée suscite amène naturellement la droite à sa correction, d’autant plus que la prostitution s’exerce dans le plus grand secret, pour la simple raison que proxénètes, prostituées et clients n’ont pas intérêt à ce qu’elle s’exerce autrement, pour des raisons financières et personnelles.
Sous prétexte de « protection des droits humains » elle-aussi, la droite constitue l’aspect punitif de cette unité droite-gauche du mouvement abolitionniste, destiné en fait à protéger ce qui est «pur», "souillé" par la prostitution, à savoir l’amour et son cortège de jalousies, encadrant la répression de la prostitution de lois grâce à la gauche qui lui aura donné un statut économique. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les tenant de la droite répressive ne sont pas seulement des «saintes nitouches». On y retrouve des clients trompés par des prostituées, d’ex-anciennes prostituées, qui ayant accédé à une identité nouvelle de femme « bien », trouvent que ce qu’elles faisaient avant est incompatible avec leur nouvelle image d’elles-mêmes, qui se veut proche de la Vierge Marie, qui accoucha tout en étant vierge… Ce sont des femmes, qui comme les hommes, aiment ou n’aiment pas, jamais entre les deux. Sous l’influence de la laïcité, conscients des méfaits de l’Inquisition, ces abolitionnistes, tendent, pour le moment, puisqu'on ne peux plus invoquer la "morale" pour empoisonner la vie des autres, plus à s’en prendre aux proxénètes, encapsulés sous l’identité "d’agresseurs" et de "violeurs", qu’aux prostituées, assimilées à des "victimes". Et c’est ainsi, par les mots, plutôt les maux, qu’on parvient à faire franchir le seuil légal qui permet les frasques de ceux qui sont atteints par l’Interventionnite aiguë, et qui ont besoin d’agir dans un cadre légal pour faire la chasse moderne aux sorcières et aux fraudeurs, sans pour autant abolir ce qui est à la cause de la violence que vivent les prostituées, c'est à dire le statut illégal de la prostitution.
Je ne peux tout simplement pas valider car je trouve l'article quelque peu dangereux. Je m'explique...
Selon moi, en décriminalisant la prostitution revient à dire que les femmes sont des objets, ce à quoi me m'oppose fermement. Au nom de la dignité humaine nous devons agir afin de sortir les femmes de la prostitution...et je sais de quoi je pense j'ai une amie qui s'est sortit de cet enfer l'an passé. Par contre, si le gouvernement veut agir sur cette question, il devra le faire afin de les protéger de leurs proxénètes et veiller à les extirper de cet enfer.
Selon moi, ce n'est pas en criminalisant que l'on sort les gens de l'enfer. Ce qui se passe avec la toxicomanie en est un exemple. Les toxicos, comme les prostituées, se cachent parce qu'ils sont rejetés par leur entourage, et pénalisés par la loi, ce qui ouvre la porte à toutes sortes d'abus.
Je crois que la criminalisation de tels comportements est un crime.On a le droit de faire de son corps tout ce que l'on veut,pour autant que cela ne cause pas de tort a autrui ou a soi-même.S'il n'était pas aussi risqué de se procurer de la drogue, et couteux, tous les drogués seraient en bonne santé.Pareil pour les prostituées.
Je crois qu'il faudrait plutôt chercher à connaître quelle genre de mentalité pousse les hommes à payer pour une femme, et qu'est-ce qu'ils recherchent dans ces relations totalement dépourvues de signification autre que de flatter leur égo.Quelle est l'attitude profonde des gens envers la femme, la sexualité, pour être heureux du fait que des prostituées soient assassinées?
J'ai validé le texte mais je n'y comprend rien.
Je n'arrive pas à ressortir un quelconque sens à ce fouillis d'idées, de semi-arguments et de critiques tous azimuts garrochés en vrac.
Je m'excuse, mais c'est pas clair du tout.
J'aimerais que Sylvestre nous dise ce qu'elle poropose exactement, parce que tout ce je comprend, c'est que personne n'a la bonne position et qu'aucune solution ne semble envisageable, et que tout est pourri, etc.
Ou que le status-quo est préférable, ou quoi?
PAt
Ce débat sur la décriminalisation de la prostitution est très important et fait beaucoup de vague au Québec depuis quelque temps. Cet article soumis par Sylvestre est un peu confus, mais son argument principal est en faveur d`une décriminalisation de la prostitution, et ce, dans le but d' améliorer leurs conditions de vie et de limiter les situations de violence auxquelles les prostituées font fasse dans leur travail.
Carl Desjardins dit qu`il ne peut valider cet article car il le trouve dangereux. Et bien il s`agit d`une prise de position idéologique. Je m`explique.
Je crois que dans ce débat et dans cette lutte des prostituées et de certaines féministes pour la décriminalisation de la prostitution, on doit écouter ce que les prostituées ont à dire. C`est ce qui n`est pas fait ni par les abolitionnistes, ni par les gens à qui la prostitution fait peur. Les prostituées sont les plus en mesure de savoir pourquoi elles luttent, quels conditions elles veulent changer à leur travail, etc. Si on veut soit disant "protéger" (terme paternaliste ou maternaliste je souligne) les prostituées, on devrait commencer par les écouter et les appuyer dans leurs luttes.
Ce n`est pas à nous à sortir de force les femmes de la prostitution. Il doit exister des mécanismes d`appui pour celles qui veulent le faire, je suis d`accord. Mais qu`est-ce qui se passera avec celles qui ne veulent pas? Et je ne suis pas ici entrain de dire que le monde de la prostitution est tout joli, tout rose, ce serait ridicule. Par contre il est tout aussi ridicule de vouloir sortir les gens de force de l`endroit où il se trouvent et de légitimer la répression de l`État sur elles sous prétexte que la prostitution c`est laid.
Ce qui compte dans ce débat, c`est que les prostituées qui décident (et non, ce ne sont pas des idiotes sans pouvoir de décision) de pratiquer ce travail puissent le faire sans la violence de l`État qui s`ajoute à la violence de certains clients, à celle des souteneurs et à la violence de la rue en général.
Donnons la possibilité aux femmes de décider de leur vie dans les meilleurs conditions possibles. Donnons la possibilité à celles qui décident d'en sortir de le faire dans les meilleurs conditions possible et aux autres, de pouvoir vivre sans violence.
Ana
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