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Vers un autre élargissement en Europe de l'Est ?jplarche, Sábado, Noviembre 9, 2002 - 14:12
David CLEMENT
Une conférence à propos de la mondialisation en Europe Centrale et Europe de l'Est a donné lieu à un débat sur les conditions de l'élargissement de l'Union Européenne à ces pays et des alternatives au néolibéralisme du consensus de Washington. Fortezza da Basso, vendredi 8 novembre, 9h30. Avec quelques minutes de retard, l'une des premières conférences de la journée débute. Le thème de l'élargissement de l'Union Européenne (UE) à l'Europe centrale et l'Europe de l'Est fait recette. La salle Rastriglia qui peut acceuillir plusieurs centaines de personnes s'est rapidement remplie d'une foule venant de toute l'Europe, de la Suède à la Hongrie, de la Russie à l'Espagne. La conférence s'est ouverte sur l'interrogation de Andrej Grubacic (Université de Belgrade), premier intervenant : la "transition" dans laquelle se trouveraient les pays d'Europe de l'Est ne représente t-elle pas aussi l'avenir tragique de ces derniers si l'ouverture de l'Union européenne a lieu selon les préceptes économiques néolibéraux ? Tous les intervenants se sont en effet rejoints pour dénoncer les conditions imposées par le Fond monétaire internationnal (FMI) et la Banque mondiale (BM) de la sortie d'une "économie communiste" vers celle du libre-échange. Ce constat amer incite alors à se poser la question du role joué aujourd'hui par l'UE dans les conditions, pour la plupart économiques, requises pour la candidature à l'entrée en son sein. Pour Catherine Samary (Le Monde Diplomatique), la réponse est clairement positive : l'UE impose des critères similaires et dont les conséquences sont très proches de celles engendrées par les politiques du FMI et de la BM (le fameux consensus de Washington notamment). A travers la "logique de vente des pays de l'Est" par ces organismes dénoncées par Alexander Buzgalin (Russia Alternatives) et la concentration des pouvoirs et des richesses rappelée par Karoly Lorant (Attac Hongrie) les préceptes néolibéraux de l'ouverture des marchés apparaissent derrière la réalité des expériences vécues. Et le remplaçant de Jacek Kuron (réseau Solidarity, Pologne) de souligner que même la "réussite" de l'élève "modèle" du FMI et de la BM qu'est la Pologne doit être remise en cause : 55% de la population vivant sous le seuil de pauvreté, un taux de chomage supérieur à 18%, plus de 5 millions de personnes souffrant de sous-alimentation, un taux de croissance de 1% cette année, etc. Le tableau est bien plus que mitigé ! Ainsi l'ouverture européenne ne peut continuer dans cette voie, à moins de vouloir donner raison à Andrej Gurbacic. Ce que les médias dominants semblent vouloir faire dans la mesure où ils ont tendance à encensser promptement l'ouverture proposée aujourd'hui par l'UE aux pays candidats et à présenter l'appartenance à l'UE comme le seul gage de réussite... Un intervenant allemand (International association on world economic) s'est fait le porte-parole d'une construction européenne centrée sur les droits sociaux et civiques au même titre que des intérêts économiques de long terme (Union de l'emploi, Union de l'environnement, constitution européenne incluant les droits sociaux et démocratiques, budget européen). Il a aussi souligner l'importance de remettre en cause un certain nombre de dogmes économiques, proposant par exemple de se tourner vers un endettement plus important de l'UE afin de soutenir l'investissement. L'élargissement passe avant tout par la participation des populations des pays membres, candidats et non candidats au débat comme le rappelle Catherine Samary en faisant converger les luttes contre la militarisation et le dénis des droits sociaux et civiques. Développant des réseaux européens de mobilisation , de réflexion et d'information, Alexander Buzgalin espère voir les populations des pays de l'Est mieux informées (ce qui fait cruellement défaut selon lui en Russie pour construire l'avenir et le penser en d'autres termes que ceux proposés aujourd'hui). Karoly Lorant préconise l'affirmation de l'articulation entre théorie économique et mouvements sociaux pour asseoir la légitimité de ces derniers et sans laquelle il serait difficile de penser aux alternatives. Enfin Andrej Gurbacic voit dans l'économie participative, non hiérarchisée, équitable dans sa répartition et démocratique dans son fonctionnement la voix alternative vers laquelle l'Europe de l'Est devrait se tourner. Un chemin que l'Europe de l'Ouest devrait elle aussi suivre ? |
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