La prostitution : la galère pour toutes celles qui en vivent? Lettre ouverte à Micheline Carrier pour son texte publié dans L'aut'Journal, octobre 2002.
Lettre ouverte à Micheline Carrier
En réponse à «Un consensus à l’arraché», publié de Laut’Journal octobre 2002.
Il y a malaise à appeler ce qu’on appelle communément une «pute», une travailleuse. Il y a de quoi : la prostitution est pour les hommes, autre chose qu’un simple soulagement sexuel. C’est une méthode parmi tant d’autres de déstabilisation, d’humiliation de la femme. Pas de toutes. De ces douces et tendres compagnes, de celles qui les aiment, et Oh ! à quel prix ! Le problème est, pour toutes celles qui ne voudraient voir dans la prostituée qu’un objet sans volonté, sans cervelle, sans plaisir et sans défense, durement exploitée par le mâle, justement cet amour pour l’homme, en particulier pour ce genre de crétin qui est prêt à payer 100$, 150$ et parfois beaucoup plus, pour coucher avec une fille qui ne ressemble pas à sa compagne. Pour une prostituée, un client c’est : un «pigeon», un «poisson», et j’en passe(vous pouvez passer tout le bestiaire), de l’argent, et pour certaine, du sexe facilement accessible. Mesdames, n’allez pas vous leurrer : hormis pour les femmes forcées à le faire, la prostitution est un choix, un plaisir. Il y a plaisir lorsqu’il y a choix, et une femme ne devrait jamais être obligée à se prostituer. Et de là à en faire une carrière, il n’y a qu’un pas, que j’aurais moi, voulu bien franchir. Mais comme je suis curieuse d’esprit, et que les conditions de travail dans ce milieu sont très difficiles à cause de la répression, j’ai préféré continuer mes études. Je suis présentement étudiante en médecine.
Dans un contexte de guerre ouverte entre les sexes, il n’y a pas plus féministe qu’une prostituée : tout d’abord, parce qu’on a le choix entre beaucoup de partenaires sexuels, parce qu’on a des relations sexuelles sans aimer(très anti-catho, ça), et qu’en plus, on nous paie pour cela !
Si on aimerait nos clients, on ferait comme les «straights» : les clients n’en seraient pas… De toute façon, on sait très bien qu’ils n’ont presque jamais aucun plaisir sexuel avec les filles et jamais de désir, même avec les plus belles. Voyez-vous, les hommes eux aussi sont pudiques ! Alors, pourquoi mesdames, se faire la guerre entre femmes pour des hommes ?
Ce sont des crétins, consciemment en guerre contre les femmes, qui souillent tout l’amour qu’on leur donne et pour qui la gratuité, peut importe où elle se trouve, est une insulte à leur «prestige» de consommateur… Faites le test(scientifique !) par vous-même : une laide qui passe une annonce dans un journal pour se prostituer trouvera plus d’hommes que cent belles qui passent une annonce pour l’amour… Il y a même des femmes de 60 ans et plus qui ont une clientèle régulière !
Il vaut mieux être libre, dans son corps et dans sa tête, peut importe la façon dont on l’est, qu’on se serve de sa tête pour vivre ou de son sexe. Et pour cela, le mot d’ordre est : ne pas aimer, jamais.
Me sentant rarement concerné par ce type de rhétorique, je ne suis généralement pas de ceux qui participent au(x) débat(s) sur le féminisme, le masculinisme, la guerre des sexes et tutti quanti, mais certains éléments de cet article me dérangent un peu.
Qu'est-ce que c'est que cette "guerre ouverte entre les sexes"? Personnellement, si je suis conscrit dans le clan des "mâles", personne ne m'en a avisé. Je ne suis pas plus en guerre avec "les femmes" en général qu'avec "les prostituées" en particulier, ou qu'avec, disons, les "arabes", les "homosexuels" ou les nains.
J'ai la prétention de pouvoir dire que j'AIME les femmes. Comme on aime la vie.(Des fois ca fait mal, mais ca vaut toujours la peine.)
Je veux pas faire de poésies à la con, mais c'est ca, aimer. Ca sort du ventre. Pis ca évite bien de la misère et du malheur. Pis comme disais Ginette, c'est essentiel.
En tout cas JE ne suis définitivement pas en guerre contre qui que ce soit..
Honnêtement, j'en ai un peu mare que l'on s'acharne à véhiculer les préjugés et les méprises (le mépris) qui, à mon avis, perpétuent la mésentente et la discorde.
Je n'ai jamais payé pour des services sexuels, n'en ai jamais ressenti l'urgence ni le besoin et n'estime pas devoir le faire.
Ceux qui le font ont sûrement des raisons aussi variées que celles qui s'adonnent à la prostitution. C'est leur affaire.
Mais d'isoler le comportement des "Johns" et des "prostituées" pour en extraire un portrait universel des hommes et des femmes, ca me semble un brin réducteur, et à la limite régressif.
Ce qui me dérange le plus, ici, c'est la toute dernière phrase. C'est crissement triste de faire une croix sur l'amour parcequ'on a connu une trôllée de salopards.
Non, tous les gars ne sont pas des crétins!
Nous vivons dans une société qui est encore, malheureusement, crassement phallocratique et mysogine. Mais ca n'est pas en conchiant tout ce qui est mâle que les choses vont changer.
Il faut s'attaquer aux sources du problème, comme la représentation culturelle de la femme, les shémas socio-culturels associés aux rôles traditionnels, ce genre de choses.
Mais le premier pas serait peut-être d'arrêter de parler des femmes comme si toutes étaient des "putes" et des hommes comme si tous étaient des crétins.
Puis essayer donc d'aimer un peu, juste pour voir. Ca fait du bien.
PAtCad
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