La notion de pragmatisme en prend pour son rhume dans certains écrits qui ciculent autour de la discussion regroupée sous le titre VOUS AVEZ DIT «MILITER» ? Je me suis dit qu'il fallait bien qu'une voix s'élève pour défendre cet essentiel ingrédient à la transformation du monde.
La notion de pragmatisme en prend pour son rhume dans certains écrits qui ciculent autour de la discussion regroupée sous le titre VOUS AVEZ DIT «MILITER» ? Je me suis dit qu'il fallait bien qu'une voix s'élève pour défendre cet essentiel ingrédient à la transformation du monde.
Je serai bref et sans doute trop sec.
Le pragmatisme permet de réaliser des gains immédiats, d'obtenir des améliorations concrètes aux conditions de vie des gens. Par exemple, les tactiques pragmatiques du Front d'action en réaménagement urbain (FRAPRU) ont permis d'aller chercher de très concrets investissements dans le logement social de la part du gouvernement québécois. Certes, ces montants ne sont pas suffisants pour contrer tous les effets de la crise du logement et ne viennent en aucune manière ébranler les causes de cette crise. Mais an moins, plus de personnes auront accès à un logement décent.
Le pragmatisme des groupes organisateurs des manifs anti-Zléa du 31 octobre, à Montréal, a permis à plus de 5000 personnes [les médias de masse ont annoncé au moins 7000 personnes] de se regrouper pour contester la ZLÉA. Moi, avant de critiquer leur manque de réflexion théorique et leur esprit d'avant-garde, je souligne l'excellence de leur travail. (Par ailleurs, je trouve que la FEUQ rate le bateau en restant dans une analyse corporatiste de la ZLÉA et que sa critique - ou plutôt son absence de critique - du capitalisme laisse à désirer).
C'est parler faux que de rejeter l'esprit pragmatique en l'assimilant à de l'activisme bébète, ou pire, à du réformisme collabo.
C'est bien beau d'appeler à la réflexion constante, mais la réflexion si elle ne génère que plus de réflexion ne fait que s'aider elle-même. La révolution implique une bonne part de mouvement, de causes qui génèrent des effets, de gestes qui abattent des murs. Pour que les choses bougent, il faut automatiquement que des personnes posent de tels gestes, qu'elles s'organisent et structurent leur action, qu'elles l'incarnent dans la réalité. Pour se faire, si ces personnes n'usaient pas de pragmatisme, elles lanceraient toutes leurs énergies dans des entreprises impossibles ou dans l'atteinte d'objectifs lointains sans paver leur chemin d'étapes intermédiaires, de petites révolutions s'aidant mutuellement vers l'utopie.
La réflexion à la base de toute action visant à changer le monde, soit. La réflexion permanente, soit aussi. Cependant quand vient le temps d'organiser un geste, pour la durée de son exécution, il faut croire en sa validité, arrêter de s'interroger, se faire confiance et FAIRE. Quitte à se tromper un peu dans les détours menant à la révolution, mais en avançant toujours un peu plus plus vers l'objectifs d'un monde fort de tout son monde.
Selon le pragmatisme, la fin justifie les moyens et «la vérité est ce qui marche» pour atteindre le profit maximum. Son unique fondement moral est que la loi du plus fort est la base de l’organisation humain. En pratique cela signifie que tout est subordonné à l’atteinte du profit maximum de la bourgeoisie
Aussi, si l’on se fie à l’étymologie des mots, pragmatisme voudrait dire «philosophie de l’action» mais comme le pragmatisme rejète tout principe, sa base serait une «philosophie de l’action» sans guide pour l’action.
Le fondement moral du pragmatisme supprime la conscience en développant une mentalité individualiste et affairiste. En plus, sa négation de la nécessité d’un guide pour l’action supprime toute application matérielle de la conscience. Le pragmatisme s’oppose à tout ce qu’il y a d’humain et est un facteur de maintien de la bourgeoisie comme classe dominante. Il est un obstacle pour l’ouverture de la voie au progrès de la société et de l’épanouissement de toute l’humanité.
Selon toi, «le pragmatisme permet de réaliser des gains immédiats, d'obtenir des améliorations concrètes aux conditions de vie des gens.» Tu parles ensuite des «résultats» du FRAPRU obtenu grace à leurs tactiques pragmatiques, sauf que à moins que je trompe complètement le problème de logement est toujours aussi criant. Le seul résultat cohérent est qu'il n'y aille plus de crise de logements, mais quand on est pragmatique ce n'est pas assez concret. Avec une telle conception on en vient à des propositions comme celle de l'Union des «Forces» «Progressistes», parti politique pragmatique et réaliste, que finalement on pourrait se contenter de 8000 logements sociaux pour le Québec!
Un peu de cohérence que diable! Lorsqu'un système engendre des phénomèmes comme la crise du logement, la pauvreté, l'itinérance, le chômage, etc., il est logique et cohérent de reclamer son remplacement mais non quand on est pragmatique, on est «réaliste» donc on veut quelque chose tout de suite pas dans cent ans! Pourtant ce que les gens pragmatique propose ne sont pas des changements, ils sont le continuité de tout ce qui vieux.
Ensuite tu dis : « La réflexion à la base de toute action visant à changer le monde, soit. La réflexion permanente, soit aussi. Cependant quand vient le temps d'organiser un geste, pour la durée de son exécution, il faut croire en sa validité, arrêter de s'interroger, se faire confiance et FAIRE.», comme les gens pragmatique tu veux de l'action et pas de «reflexion théorique», c'est-à-dire couper court à toute discussion. C'est cette conception de, comme tu le dis si bien, «il faut croire en sa validité, arrêter de s'interroger, se faire confiance et FAIRE», qui fait en sorte que l'actions ne prend sa matérialité en rien car il faut «croire» en soi et arrêter de penser. Comme dans ce contexte on a le conception que l'on existe indépendement de tout, notre reflexion n'est basé sur rien. C'est tellement bien dit ce que tu dis, un vrai penseur impregné de philosophie post-moderne! En somme, une personne pragmatique doit croire et avoir des résultats, il me semblerais entendre un slogan de l'ADQ!
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Asunto:
Brève réplique contre les procès d'intentions et de sens
Je le répète : quand viens le temps de passer à l'action (après mûre réflexion) le geste ne doit pas être hésitant, mais sûr de lui et sans doute. Après on l'évalue et on l'améliore. La chirurgienne qui enlève une tumeur se questionne-t-elle sur le bien fondé de ses connaissances médicales en plein milieu d'une opération?
C'est faire le procès de mes idées sans les connaître que de laisser entendre que le pragmatisme que je défend "supprime la conscience en développant une mentalité individualiste et affairiste", qu'il "supprime toute application matérielle de la conscience", qu'il "s’oppose à tout ce qu’il y a d’humain", qu'il "est un facteur de maintien de la bourgeoisie comme classe dominante" et, finalement qu'il "est un obstacle pour l’ouverture de la voie au progrès de la société et de l’épanouissement de toute l’humanité."
Je suis de tout coeur contre le système économique et politique actuel : je considère qu'ils mènent l'humanité à la dérive, qu'ils imposent des logiques inhumaines sur nos vies. Je souhaite leur remplacement par mieux, par plus égalitaire et participatif. Cependant, aussi grand soit mon souhait je suis pris avec le fait que les sociétés, ça ne se remplace pas d'un seul coup. Ça plutôt tendance à muter, à se transformer par grands et petits coups les sociétés. (Exactement comme les humainEs.)
Pour moi le pragmatisme c'est seulement de faire preuve de réalisme et d'esprit pratique dans la réalisation de nos actions. Sans pragmatisme j'imagine mal comment on peut en arriver à changer le monde. Idéalement dans toute action la visée à court terme sert à atteindre la visée à long terme - l'impératif pragmatique servant la visée idéaliste, chaque petit gain rendant possible une étape de plus.
Je ne pose pas le pragmatisme comme principe philosophique absolu, mais bien comme un ingrédient important de toute entreprise collective visant le changement social.
Peut-être aurais-je mieux fait d'éviter le mot pragmatisme - qui semble tant honni - et de parler plutôt d'esprit pratique. Ça aurait évité à mes propos de tomber dans de petites cases idéologiques toutes faites et permis un vrai débat.
Christian
[augmenté le 1er novembre : 22:20]
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Asunto:
À propos du sens des mots ou quand un "b" devient un "d"
Maintenant après avoir placé le pragmatisme comme un principe absolu de la lutte tu le places agent de changement. Disons que ta dérive ne s'améliore pas.
Selon le Robert le mot pragmatisme veut dire : "Doctrine qui donne la valeur pratique comme critère de la vérité (d'une idée)."
Selon toi, maintenant, le pragmatisme c'est : "de faire preuve de réalisme et d'esprit pratique dans la réalisation de nos actions."
Maintenant un "b" devient un "d" et chien un chat!
Les mots un sens et lorsque l'on donne n'importe quel sens au mots on supprime toute application matérielle de la conscience car on supprimme la matérialité du mot.
Maintanant faire preuve de réalisme et d'esprit pratique, qu'est-ce que ça veut dire?
Selon le Robert, le réalisme c'est : "Attitude de celui qui tient compte de la réalité". Fort bien! Celui qui ne tient compte de la réalité n'est qu'un idéaliste abruti.
L'esprit pratique : "Manière concrète d'exercer une activité." D'accord! Nous travaillons pas à un changement pour que ce changement ne soit pas réel, enfin j'espère bien.
1)Je ne place aucun absolu: je soumets ce à quoi je crois au débat.
2)Je préfère débattre avec des humains qu'avec des dictionnaires. Si on n'accepte pas que des concepts ça se précise, que des mots peuvent avoir plusieurs sens avant que l'on s'entende sur un usage commun, alors toute discussion est vouée à l'échec.
3)Quelle est ma dérive au juste? Je dérive par rapport à quelle ligne droite? Qui dessine cette ligne?
1)"Je ne place aucun absolu : je soumets ce à quoi je crois au débat." Bien! Cependant l'absolu existe bien que ça te soit tabou ou bien anti-libertaire, etc., l'absolu existe parce que le relatif existe. Pour que l'absolu existe, le relatif doit exister, c'est dialectique. Si Napoléon est mort le 5 mai 1821, il est mort le 5 mai 1821, c'est absolu. L'idée que nous nous faisons de la matière/forme arbre est relative car l'image que nous avons de l'arbre en tant que reflet de la matière arbre au cerveau est relative. En la forme arbre n'a pas toujours existé, donc a une certaine époque l'idée de la matière/forme arbre n'existe pas car la matière arbre n'existait pas non plus donc le reflet de la matière arbre au cerveau impossible.
2)Également je préfère débattre avec des humains et j'espère que c'est le cas en ce moment. En fait, un dictionnaire n'est rien de plus qu'un outils dont s'est doté l'humain lors de son évolution. Alors, à moins que ceci ne soit d'une rare complexité ça devrait répondre à 'interrogation que tu sembles formuler.
3)Tu parles de dérives, cela me semble fort évasif mais si tu évoques ici les désaccords que j'ai formulé antérieurement, ils sont pourtants bien clair. Une petite relecture ne te ferait pas de tort!
4)À propos de la dérive, si tu penses ici me faire tracer "ligne" tu te trompe. D'ailleurs, je n'ai jamais tracer de ligne seulement exposé des arguments dans un débat. À moins que ça ne soit ton pragmatisme qui te fasse tenter de couper court à la discussion (voir ma première réponse).
5)En effet, les mots ont plus qu'un seul sens, pourtant ils ont un sens. Pour ce qui est de s'entendre pour un usage commun, fort bien, laissons le dictionnaire arbitré! Il est le seul qui n'est pas arbitraire!
Excuse moi, mon ami, mais le dictionnaire est plus qu'arbitraire. Pour que celui-ci ne le soit pas, il te faudrait croire que le langage n'est pas déteministe (lire matérialiste), or rien de plus faux! Le langage- en tant que repère sémantique- est le produit d'une évolution dans un cadre donné et ne se développe pas de façon neutre, en vase-clos. Il tend à s'accumuler en reproduisant ses catégories- en les spécialisant, donc en les améliorant- tout en renforçant ipso facto le monde dans lequel il se développe; et tout cela en une cybernétique des plus perfide.
En effet, un dictionnaire c'est tout sauf neutre. Ça reste néanmoins un outil utile pour se comprendre et élaborer une norme commune pour notre principal outil de communication.
Quant à la perfide cybernétique qui qui guiderait l'évolution du langage... Mmmmf! Moi je trouve pas ça négatif qu'un langage devienne plus précis, plus spécialisé. Plus on est capable de nommer de concepts, plus on est capable de communiquer avec un peu de précision. C'est avec un langage "spécialisé" que Marx, pour ne citer qu'un exemple, a déboulonné les rouages de la la logique capitaliste.
Dans ce sens le langage est relativement neutre comme instrument - ce son celles et ceux qui s'en servent qui ne le sont pas.
Ce qui est le vrai problème avec le langage, ce sont ceux qui veulent le figer dans une norme rigide ou qui ceux utilisent des langages spécialistes innacessible au commun des mortel pour asseoir leur autorité et/ou leur légitimité. La langue de bois politicienne est aussi une manifestation perfide du langage qui est alors utilisé pour tromper la population quant à la nature de ce qui se passe dans la société.
Si nous vivions dans une hypothétique utopie, notre langage ne serait certainement pas le même: ce serait le langage approprié à notre situation qui renforcerait les valeurs du monde dans lequel il continuerait d'évoluer.
Peut-être me suis-je mal exprimé, ou ai-je manqué de précision? Je suis tout à fait d'accord avec toi lorsqu'il s'agit d'élaborer des lieux communs- en l'occurence le langage- afin de pouvoir nous exprimer et, naturellement, évoluer.
Là où se trouve ma critique, lire mon inquiétude au sujet du langage, c'est que celui-ci développe les catégories de la Domination dans lequel il prend forme et trouve nouvelle formulation. La sémantique qui nous modelise alors en est une d'assimilation du discours de la Domination. Celle-ci induit (et même plutôt subsume) tous ses termes. C'est ce que je voulais dire par cybernétique: c'est de cette façon qu'il y a gouverne. Lorsqu'il y a spécialisation du langage, il y a spécialisation du langage dans un monde donné, donc ici, spécialisation des termes de la Domination. Le langage étant notre universel de la représentation, ce que nous nous représentons maintenant se résume à l'universel de la Domination.
Comme la technologie qui trouve ses utilités dans ce monde, mais qui par ailleurs développe et renforce le modèle dans lequel elle naît, le langage permet la communication entre nous, mais transmet à la fois son modèle (qui est celui du monde dans lequel il prend sa source.) Les concepts les plus libertaires se trouvent ainsi souillés du schéma représentatif originel. On peut toujours déconstruire ce monde en théorie, mais sa praxis reste plus difficile car elle est soumise au vieux monde des représentations et à sa reproduction. Nous pourrions ainsi dire que nous ne pouvons pas aussi facilement nous débarrasser des vieux modèles pour en adopter aussi-tôt de nouveaux, car ils nous sont complètement étrangers dans la pratique (la pensée étant modélisée, entre autre, par le langage, reste la principale référentielle de nos comportements.)
Enfin, c'est à ce moment que, selon moi, le langage n'est plus tout à fait neutre- et pas seulement dans son utilisation machiavélique. Et peut-être me suis-je égaré en cours de route...
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