S'interdire de rêver, d'imaginer, de vouloir, de désirer, ... autant que de résister, se révolter, se tenir debout, marcher... n'est-ce pas le signe du renoncement, de la résignation, du fatalisme...

Considérer l'anarchie en tant que société humaine fondée sur et par la liberté, l'égalité et la fraternité de TOU(TE)S les êtres humains comme une... utopie dont il ne faut pas rêver au motif qu'elle est... utopiste, c'est-à-dire... irréalisable, en rêver au point de la... vouloir et d'agir pour... qu'elle soit...., n'est-ce pas là l'aveu d'une SERVITUDE VOLONTAIRE ?

Pour beaucoup de gens - pour ne pas dire l'écrasante majorité -, l'anarchie est une utopie qui n'a jamais existé et qui n'existera jamais. Le arguments sont nombreux, plus ou moins subtils ou... grossiers, mais on peut les résumer ainsi : il ne peut y avoir de société humaine sans chef, flic, juge, militaire, bourreau, prison, bagne, kapos de toutes sortes...., autrement dit, sans... maîtres et dieux parce que les humains sont incapables d'assumer seuls, dans la relation à soi comme à l'autre, une liberté qui serait absolue.

Ainsi, les humains seraient à l'image des chiens domestiques qui ne peuvent plus se nourrir par eux-mêmes et qui, en contrepartie du collier et de la laisse qu'ils portent reçoivent un os à ronger [N'y a-t-il pas un proverbe Castillan qui dit que "Tous les hommes sont des chiens, seul le collier change" !].

Le fondement religieux de ces arguments est évident : l'être humain "laissé à lui-même" est (ou devient) "mauvais" au grand dam de son créateur, dieu, et de ses valets (prêtres, chefs, flics, juges...) qui sont autant de maîtres du troupeau.

Il sont l'expression d'une aliénation : l'assimilation par l'esclave de la volonté et de l'autorité du maître.

Au motif de cette "utopisme" confondue avec une impossibilité irrémédiable, le troupeau est donc invité à continuer à paître en paix dans les limites de l'enclos où on l'enferme ou de la longueur de la laisse avec laquelle il est attaché.

Comme on le sait, l'ignorance est la pire des oppressions puisque, silencieuse comme une pantoufle, elle se glisse dans les cerveaux pour y susurrer la voix du maître que l'ignorant(e) ne manque pas de prendre pour celle de sa conscience,n de sa liberté.

Il n'est pas évident pour un nouveau né de se tenir debout, de marcher, de parler, de lire, d'écrire... Ce n'est pas évident au sens que ce n'est pas... spontané. Et, pourtant, depuis l'aube des temps, les nouveaux nés apprennent à se tenir debout, à marcher, à parler, à lire, à écrire... et finissent par savoir le faire !

Il n'est pas non plus évident pour un-e éducateur-trice d'enseigner quelque connaissance ou savoir-faire que ce soit. Et pourtant, depuis l'aube des temps, des éducateurs-trices enseignent et réussissent à transmettre des connaissances et des savoir-faire autant que des volontés et méthodes d'apprentissage.

Il n'est pas évident pour un poète, un musicien, un peintre... de remplir la page blanche d'un poème, d'une symphonie, d'un tableau. Et pourtant, depuis l'aube des temps, des individus écrivent et peignent et ainsi créent, inventent de la poésie, de la musique, de la peinture.

Il n'est pas évident de naître à son humanité, d'être humain, d'assumer son humanité en toute liberté, en pleine et entière liberté, dans l'égalité et la fraternité. Et pourtant, depuis l'aube des temps, des individus font le choix de naître à leur humanité et de penser et d'agir en... humanistes, autrement dit en... humains.

S'interdire de rêver, d'imaginer, de vouloir, de désirer, ... autant que de résister, se révolter, se tenir debout, marcher... n'est-ce pas le signe du renoncement, de la résignation, du fatalisme... Considérer l'anarchie en tant que société humaine fondée sur et par la liberté, l'égalité et la fraternité de TOU(TE)S les êtres humains
comme une... utopie dont il ne faut pas rêver au motif qu'elle est... utopiste, c'est-à-dire... irréalisable, en rêver au point de la... vouloir et d'agir pour... qu'elle soit...., n'est-ce pas là l'aveu d'une SERVITUDE VOLONTAIRE ?

JC