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Une famille algérienne refuse de partirRoberto, Lunes, Octubre 21, 2002 - 14:34
personne n'est illégal
MONTRÉAL, le 20 octobre 2002 - Une famille d'Algériens Sans-statut qui était supposée être expulsée par Immigration Canada a, plus tôt aujourd'hui, pris refuge dans une église de Montréal. Ce soir, Mourad Bourouisa, Yakout Seddiki (connue comme Nadia) et leur fils canadien de 2 ans, Ahmed, ont élu domicile à l'intérieur de l'Église Union Unie, qui appartient à la congrégation noire la plus vieille du Québec, dans le quartier Petite Bourgogne du sud-ouest Montréal. Les fonctionnaires de l'église ont offert un sanctuaire "indéfiniment" et, conjointement avec les membres de Personne n'est Illégal, ils organisent une campagne active d'appui politique, moral et social pour la famille. Les quelques jours passés ont été très difficiles pour Mourad et Nadia. Ils ont vécu au Canada pendant 7 et 3 ans respectivement après que leurs vies aient été détruites. Ils ont, jusqu'à présent, suivi toutes les procédures de réfugié exigées d'eux. Un aspect important de ce cas est que Nadia est enceinte de 14 semaines et a dû être hospitalisée vendredi dernier en raison du stress causé par la déportation. Son médecin, Docteur David Morris de l'Hôpital de Royal Victoria, a déjà écrit une note confirmant "la menace significative à la santé de Mme Seddiki et de son enfant à naître." Mourad et Nadia ont placé une demande afin d’obtenir "une revision humanitaire et pour motif de compassion" de leur cas mardi dernier avec l'aide de l'avocat William Sloan. Ils attendent toujours une réponse du Ministre de l'Immigration Denis Coderre. De plus, ils ont demandé au moins un report de leur déportation, en raison de la grossesse de Nadia et sa santé fragile. Malgré cela, les fonctionnaires d'Immigration Canada ont résolument choisi vendredi dernier de pas retarder la déportation. Au cours d’une visite imprévue de plusieurs Algériens Sans-statut vendredi dernier au quartier général d'Immigration Canada à Montréal pour exiger des réponses, des agents de déportation ont fait référence à l'avis d'un docteur du gouvernement (Nadia n’a jamais pu etre examinée par son propre médecin.) Le refus de Mourad et de Nadia de respecter l'arrêté d'expulsion a été officiellement confirmé par Immigration Canada par son porte-parole, Robert Gervais, à l'Aéroport Dorval dimanche après-midi. Répondant à la presse sur les lieux, et en présence des membres de Personne n'est Illégal, Gervais a fait remarquer que "la famille avait une obligation légale de se présenter à Dorval et la loi obligera leur arrestation." Au cours de la mêlée avec la presse, Gervais a confirmé qu'Ahmed, un citoyen canadien, pourrait rester. Gervais n’a cependant pas expliqué comment il serait séparé de ses parents; il a seulement dit que, "c'est aux parents de décider." Mourad et Nadia ont indiqué clairement qu'ils ne seront pas séparés de leur fils en aucune circonstance. Gervais a aussi refusé de répondre directement aux questions se rapportant à la contradiction apparente d'expulser des résidants Canadiens Sans-statut vers l’Algérie alors qu'en même temps le département des Affaires étrangères publie des avis dans lesquels il encourage les citoyens canadiens à éviter l'Algérie en raison du conflit civil qui s’y déroule. En ce qui concerne la levéedu moratoire, en avril dernier, sur les déportations en Algérie, Gervais a expliqué simplement que "le Ministre a pris sa décision." Le Ministre de la citoyenneté et de l’Immigration, Denis Coderre, a fait des remarques sur la question des Algériens Sans-statuts la semaine dernière et il a exclu catégoriquement n'importe quel retour du moratoire sur les déportations vers l’Algérie. Il refuse aussi de traiter collectivement avec les Algériens Sans-statut. En ces mots, "il n'y aura pas d'amnistie générale et il n'y aura aucune déportations massive. Cependant, nous continuerons de montrer de la compassion et passerons en revue chaque cas sur la base de ses mérites." Jusqu'à présent, chaque cas jugé "sur ses mérites" a abouti à la déportation. Depuis avril 2002, 32 Algériens Sans-statut ont été expulsés. De plus, Mourad et Nadia, qui ont établi des liaisons fortes au Canada, parlent le français couramment, ils ont un jeune enfant canadien et en attendent un second. Ils sont supposés être les 33ème et 34ème déportés Sans-statut jusqu’ici. Le message aux Algériens Sans-statut vivant au Canada est clair et plusieurs savent quelle sera leur réponse. En attendant, Mourad, Nadia et Ahmed, ont opté pour le refuge et ils s’installent lentement en haut de l'Église Union Unie. Tandis que les dernières semaines, et particulièrement les 24 dernières heures, ont été difficiles et remplies de craintes pour la famille, ils sentent maintenant un certain sens de sécurité dans ce sanctuaire, bien qu'une intervention de police soit toujours légalement possible. Au début de la semaine, en discutant la possibilité de devenir techniquement un "immigré clandestin", après sept ans de résidence au Canada, Mourad a déclaré, "il est meilleur de rester ici comme immigré clandestin que de retourner en Algérie et devenir une victime de la violence." Se rapportant à une détention possible au Canada, Mourad a ajouté, "Au moins dans la prison vous pouvez toujours avoir votre vie". En acceptant la possibilité d'être "une immigrante clandestine", Nadia ajoute, "cette façon de vivre m’inquiète, je sais que ce n'est pas stable et je vais ressembler à une fugitive, mais je n'ai pas honte." Pour plus d'information sur le cas de Mourad, Nadia et Ahmed, lisez s'il vous plaît la notice de référence ci-dessous. Il est important d’agir et nous vous encourageons à entrer en contact avec le Ministre d'Immigration Denis Coderre pour lui manifester votre appui à Mourad, Nadia et Ahmed. |
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