La parole aux citoyennes et aux citoyens du Québec

Voilà plus de 30 ans que l’on parle de réforme du mode de scrutin au Québec et nous avons maintenant la chance unique et extraordinaire de pouvoir nous faire entendre. Les partenaires du MDN exhortent donc les citoyennes et les citoyens du Québec à participer massivement aux travaux de la Commission des institutions de l’Assemblée nationale du Québec et à ceux du Comité Béland.

Les consultations publiques qui s’amorcent - initiées d’une part par la Commission des institutions de l’Assemblée nationale et d’autre part par le Comité Béland du Secrétariat à la réforme des institutions - détermineront, sans aucun doute, le paysage politique du Québec pour les prochaines décennies. En effet, la population québécoise est présentement consultée sur la question du mode de scrutin par le biais de deux tribunes, de façon parallèle. Voilà une occasion rare et exceptionnelle d’ouvrir un nouvel espace de liberté et de débat pour les citoyennes et citoyens du Québec.

Voilà plus de 30 ans que l’on parle de réforme du mode de scrutin au Québec et nous avons maintenant la chance unique et extraordinaire de pouvoir nous faire entendre. Les partenaires du MDN exhortent donc les citoyennes et les citoyens du Québec à participer massivement aux travaux de la Commission des institutions de l’Assemblée nationale du Québec et à ceux du Comité Béland. On nous offre une place, il faut la prendre. Le mode de scrutin n’est pas une mécanique appartenant aux partis politiques. Il s’agit d’un mécanisme regardant uniquement ses véritables propriétaires, soit les citoyennes et les citoyens du Québec, toutes tendances politiques confondues.

Il est rare qu’un dossier d’une telle ampleur soit propulsé dans l’actualité politique et, l'histoire en témoigne, cette opportunité ne reviendra pas de sitôt. Il ne tient donc qu'à nous de réclamer des changements. La balle est dans notre camp.

Le MDN est le mouvement non partisan, formé de groupes sociaux, de citoyennes et citoyens de tous les horizons idéologiques, qui a remis sur la place publique la nécessité de réformer en profondeur l’actuel mode de scrutin québécois. La position du MDN est claire. Nous pensons que l’actuel mode de scrutin appauvrit les débats, marginalise les tiers partis et favorise la désaffection de l’électorat face aux institutions et à la classe politique. Devant le désengagement, la perte de confiance et le cynisme grandissant envers la politique, la coalition du MDN invite la population à se lever et à dire ce qu’elle souhaite vraiment comme mode de sélection de ses dirigeants. Il est excessivement important que la population et les différents groupes sociaux participent à ces processus. Durant ces consultations, le MDN se transformera en véritable secrétariat populaire à la réforme du mode de scrutin. Pour éviter que le débat soit accaparé par les seuls experts, le MDN propose que toute réforme du mode de scrutin respecte les principes suivants :
· Respecter obligatoirement et le plus fidèlement possible la volonté populaire
· Viser une représentation égalitaire entre les hommes et les femmes
· Incarner la diversité québécoise et permettre le pluralisme politique
· Refléter l’importance des régions dans la réalité québécoise

Au fil des années, il s’est développé une expertise proprement québécoise sur la question de la réforme du mode de scrutin. Il existe aussi un très large consensus dans la société québécoise sur la nécessité de réformer notre actuel système électoral. Notons que les trois partis politiques qui sont représentés à l’Assemblée nationale se sont prononcés en faveur de modifications à l’actuel mode de scrutin. Ils reconnaissent que ce dernier provoque des distorsions importantes entre ce que la population exprime lors d’élections et la composition de la députation. Ce consensus se reflète aussi dans la société civile puisque plusieurs autres partis, organismes et regroupements sociaux se sont également prononcés en faveur d’une réforme. En matière de réforme du mode de scrutin, la classe politique est donc confrontée à une obligation de résultats et ce, indépendamment des discussions entourant les autres institutions démocratiques. Il ne faut absolument pas gaspiller le consensus et l’expertise qui existent au Québec à propos de la réforme du mode de scrutin.

Mais le Mouvement Démocratie Nouvelle souhaite rappeler à l’ensemble des citoyennes et citoyens du Québec qu'il n'est pas nécessaire d'être spécialiste pour se prononcer sur le sujet. Le MDN a créé une panoplie d’outils grâce auxquels il leur sera facile d’exprimer leur point de vue à ces tribunes : instruments de vulgarisation pour bien comprendre le mode de scrutin, pétition papier ou électronique, mémoires «à la carte» où les citoyennes et citoyens n’ont qu’à apposer leur nom au bas d’une proposition de réforme de leur choix, lettre-type pour transmettre leur opinion à la Commission des institutions et au Comité Béland, etc. Le tout est accessible sur le site web du Mouvement (www.democratie-nouvelle.qc.ca) .

Il faut que chacun d'entre nous pris individuellement, se sente investi et responsable de ce projet. Le MDN tient à rappeler qu’un mémoire peut tenir en une seule page et qu’il est donc très facile pour la population de s'exprimer aux différentes tribunes offertes. Le message à transmettre aux deux tribunes peut d’ailleurs être le même. Et il faut commencer tout de suite! Nous avons à peine quatre semaines !

C’est maintenant que la population du Québec doit profiter de ces deux consultations qui s’offrent à elle pour initier un changement majeur dans la démocratie québécoise.

Mais pour réussir, il faut se mobiliser et pousser les acteurs politiques à s’engager. L’heure est à la prise de parole et à l’exigence de résultats !

Paul-André Martineau
Jean-Félix Chénier

Les auteurs sont respectivement président et vice-président du Mouvement pour une Démocratie Nouvelle