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Bilan du Forum social régional de Québec: un pas encourageant vers la convergence du mouvement socialmariechristine, Lunes, Septiembre 30, 2002 - 16:24
Marie-Christine Lalande
Du 27 au 29 septembre dernier s’est tenu au Cégep de Limoilou le premier Forum social régional (FSR) de Québec Chaudière-Appalaches. L'événement, qui a attiré environ 200 personnes, s'est déroulé dans un esprit étonnamment constructif, qui permet de croire à des retombées positives sur l'ensemble du mouvement social de la région de Québec. Québec -- Du 27 au 29 septembre dernier s’est tenu au Cégep de Limoilou (campus de Québec) le premier Forum social régional (FSR) Québec Chaudière-Appalaches. La formule de l’événement s’inspirait de celle du Forum social mondial qui se déroule désormais annuellement à Porto Alegre (Brésil) où se réunissent des groupes du monde entier en vue de solidariser les multiples luttes contre la logique néolibérale et ses applications. Le défi du Forum de la fin de semaine était semblable à celui de Porto Alegre : parvenir à opérer une convergence entre les différents acteurs du milieu progressiste de la région, pour donner plus de portée à leurs revendications et plus de poids à leur action. Comme le mentionnait Robert Jasmin (ATTAC–Québec), qui a participé au dernier Forum mondial : " Le Forum social régional produit, à son échelle, les mêmes effets secondaires que l’on a constaté à Porto Alegre en 2001 et 2002 : les contacts privilégiés et personnalisés entre représentantEs des différents groupes, ce qui a pour effet de consolider les réseaux existants et d’en créer de nouveaux. " À l’initiative des 17 groupes formant le comité promoteur du FSR, environ 200 personnes (représentants d’organismes progressistes locaux, régionaux ou simples individus préoccupés de justice sociale) se sont donc réunis pour faire part de leurs activités, de leurs perspectives et de leurs difficultés respectives, en vue de mettre au jour aussi bien leurs divergences que les préoccupations et intentions communes sur lesquelles s’appuyer. Un objectif important de la rencontre était donc de parvenir à une synthèse en produisant une déclaration finale aussi représentative que possible de ces intentions. À cet égard, la structure du Forum était remarquablement bien pensée. La réflexion s’est ouverte par un panel dans lequel six animateurs (Robert Jasmin, Emilia Castro, Sophie Savard, Simon Careau, Paul Pelletier et Suzanne Péloquin) issus de milieux différents ont présenté des problèmes découlant de l’application de principes néolibéraux dans leurs domaines respectifs (arts et culture, droits des femmes, vie étudiante, environnement, services public et santé et services sociaux). Après quoi elle s’est poursuivie tout au long de la fin de semaine à travers des ateliers de travail en groupes restreints, favorisant la discussion sur des enjeux concrets, et des assemblées plénières. Le mandat confié aux participants au cours des ateliers était d’identifier, sur un thème précis (éducation, logement, pauvreté, alimentation, etc.), les réalités difficiles qui affectent la région et, au-delà du constat, de proposer des alternatives; les assemblées donnaient la possibilité de revenir sur les consensus identifiés en ateliers. Cette alternance ateliers-assemblées a permis aux participants, progressivement, de voir se dessiner entre les préoccupations des différents groupes représentés une convergence, dont la déclaration finale est le reflet. Il est clair que cette déclaration demeure très générale. Elle l’est moins, cependant, que ce à quoi on aurait pu s’attendre, puisqu’elle ne se contente pas de mettre de l’avant de nobles valeurs (justice, égalité, solidarité, etc.), mais démontre aussi une volonté d’engagement dans des dossiers cruciaux : lutte contre la ZLÉA, mobilisation en faveur de l’adoption d’un mode de scrutin proportionnel, valorisation de l’éducation populaire, consolidation des médias alternatifs… La promesse de mise sur pied d’un comité permanent du Forum social régional permet d’espérer un suivi de ces engagements. Le principal défi de ce comité sera évidemment celui de trouver du financement (c’est toujours là où ça blesse…) Il est essentiel pourtant que se prolonge, maintenant le Forum terminé, cette vitale cohésion entre les différents acteurs du mouvement progressiste de la région, pour présenter aux décideurs et tenants du discours dominant une voix, un interlocuteur de poids à qui il faudra bien répondre. Beau succès donc que ce premier Forum social régional, dans lequel on pouvait cependant dénoter une absence, celle des différents groupes locaux plus radicaux dans leur lutte pour un monde plus juste. Il est compréhensible que ces groupes se reconnaissent moins dans les revendications d’un syndicat, d’un OSBL, de nombre d’organismes ayant participé au forum. Mais il font partie du mouvement social, contribuent à leur diversité et, comme le soulignait Serge Roy (coordonnateur politique du Forum), " il ne faut pas remplacer cette diversité, qui fait la force du mouvement, par un discours dominant." Leur absence à cet événement est, par conséquent, regrettable. Les autres groupes ayant participé au Forum auront cependant eu la chance en fin de semaine de s’apercevoir qu’ils ne sont pas seuls dans les luttes qu’ils mènent au quotidien, que d’autres travaillent dans le même sens qu’eux; et cela, peut-être, est le plus stimulant.
Site officiel du Forum social régional (où le texte de la déclaration finale devrait être affiché sous peu)
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