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Requête d'audiences publiques du BAPE sur le projet de prolongement de la 25 entre la 440 et le boulevard Henri-Bourassa

PVQ, Lunes, Septiembre 30, 2002 - 14:18

Xavier Daxhelet

Sujet : Requête d'audiences publiques du BAPE sur le projet de Prolongement de l'autoroute 25 entre l'autoroute 440 et le boulevard Henri-Bourassa.

Le dimanche, 22 septembre 2002

M. André Boisclair, Ministre d'État aux Affaires municipales et à la Métropole, à l'Environnement et à l'Eau et leader du gouvernement 675, boul. René-Lévesque Est, 30e étage, Québec, G1R 5V7

Sujet : Requête d'audiences publiques du BAPE sur le projet de Prolongement de l'autoroute 25 entre l'autoroute 440 et le boulevard Henri-Bourassa.

Monsieur le Ministre,

Le Parti Vert du Québec est depuis novembre 2001 un parti politique officiel au Québec. Le but des membres du parti est de représenter au niveau politique les différents groupes militant pour que le Québec devienne une société évoluant dans le cadre d'un véritable développement durable.

C'est pourquoi nous demandons que des audiences publiques soient organisées sur le projet de Prolongement de l'autoroute 25 entre l'autoroute 440 et le boulevard Henri-Bourassa. La grande majorité des solutions envisagées par des organismes nationaux, fédéraux et internationaux comme le Ministère de l'Environnement du Québec, Environnement Canada, l'Organisation Mondiale de la Santé, l'OCDE et même le Ministère du Transport du Québec, afin de résoudre le problème de la circulation urbaine, font la promotion du transport en commun et la réduction du nombre d'automobiles en milieu urbain. Malgré cela, le Ministère du Transport du Québec continu à simplement répondre à la tendance individualiste nord-américaine selon laquelle les déplacements s'effectuent de plus en plus en automobile. Pourtant selon une récente étude de l'Organisation Mondiale de la Santé, la pollution issue de l'automobile tue trois fois plus de personnes que les accidents de la route. Selon le même organisme, il y aurait 70 000 décès par années aux États-Unis causés par la pollution contre 40 000 décès pour les accidents de circulation. En faisant une extrapolation, il y aurait au Québec plus 1 700 décès dus à la pollution automobile soit près de quatre fois plus que pour les accidents de la route.

Malgré cela, les investissements pour prévenir les accidents d'automobiles sont sans commune mesure avec ceux prévenant la pollution. Les bouleversements climatiques sont de loin le problème anthropique le plus critique que l'humanité n'a jamais fait face. Nous pensons donc qu'il est urgent de réagir afin de minimiser les impacts sur la biosphère. Le secteur des transports contribue à plus de 40% des émissions des gaz à effet de serre (GES) et de plus de 50% des émissions de CO2. Ce secteur est de loin celui qui émet le plus de gaz à effet de serre au Québec. De 1990 à 1998, les émissions de CO2 en transport ont augmenté de plus de 20% et rien ne montre un changement de tendance.

Selon les propos même des représentants du Ministère de Transport, le but du présent projet n'est pas de réduire le nombre d'automobiles et ni même de réduire les émissions de polluants à long terme mais plutôt d'augmenter à court terme la fluidité routière provenant de la couronne nord de Montréal. Pourtant, selon son plan d'action sur les changements climatiques, le gouvernement du Québec s'engageait à favoriser le transport en commun, à réduire les émissions des véhicules légers et lourds qui circulent sur le réseau routier, à l'implantation d'un programme obligatoire d'inspection et d'entretien des véhicules, à appuyer les mesures prioritaires concourant à une moins grande dépendance à l'automobile et de restreindre l'étalement urbain. Non seulement aucune de ces nobles intentions n'a été concrétisé, mais le gouvernement encourage le contraire : il y a plus d'investissement en transport routier qu'en transport collectif et le laisser-faire est de mise. De plus, le ministère du Transport ne considère plus la couronne nord comme une banlieue de Montréal mais comme faisant partie de la communauté urbaine de Montréal. On peut citer comme autre exemple contradictoire l'autorisation de la construction de la centrale thermique du Suroît qui augmentera à elle seule les émissions de GES du Québec de 3%. Dans ces conditions, comment le Québec va-t-il satisfaire les exigences de l'accord de Kyoto ? Est-ce que le gouvernement du Québec prend les changements climatiques au sérieux ? Alors que des solutions existent, dont certaines sont déjà en application dans d'autres pays, le Ministère du Transport se borne à reproduire les erreurs du passé, c'est-à-dire à construire des autoroutes en y ajoutant toutefois un cosmétique de transport collectif. Comment peut-on croire qu'en installant une voie réservée pour autobus au côté de trois voies dédiées à l'automobile constitue une promotion au transport collectif ?

Nous pensons donc que ce projet n'a rien à voir avec le développement durable et va même contribuer, à long terme, à la détérioration de la qualité de vie des Montréalais et de tous les Québécois. Pour toutes ces raisons, nous pensons qu'il est essentiel qu'il y ait des audiences publiques afin que les véritables impacts écologiques et sociaux y soient discutés.

Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, mes salutations distinguées.

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