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Le triomphe de Mario Dumont et l'ère néo-duplessiste (ou duplessiste postmoderne)Anonyme, Miércoles, Septiembre 25, 2002 - 22:18
calvaire01
Le petit Mario devient grand. Il brille en son étoile au firmament de la galaxie économique-politique québécoise, canadienne et, sans doute bientôt, nord-américaine. Comme figure symbolique et/ou comme chef politique, il est l'homme de l'économie néolibérale réalisée. Il est le futur gouvernant de la non-gouvernance, ou, dit plus simplement, de l'inaction sociale de l'État... Le petit Mario devient grand. Il brille en son étoile au firmament de la galaxie économique-politique québécoise, canadienne et, sans doute bientôt, nord-américaine. Comme figure symbolique et/ou comme chef politique, il est l'homme de l'économie néolibérale réalisée. Il est le futur gouvernant de la non-gouvernance, ou, dit plus simplement, de l'inaction sociale de l'État. Il est l'homme d'achèvement de la dissémination du pouvoir social-politique au profit de la multiplicité oligarchique que forme l'ensemble des entreprises privées, des grandes compagnies multisectorielles, transnationales ou multinationales aux PME en croissance. Il est l'homme ou l'esprit symbolique qui permettra de parachever la dissipation du pouvoir social des États et de la fonction publique à l'avantage des gestionnaires privés du Capital (grand, moyen ou petit). L'action sociale étatique ou para-étatique en faveur d'un support minimal pour les plus défavoriséEs, du moins celle qui reste, y sera détruite au profit de la charité maintenant post-chrétienne des bourgeois philantropes. Les élites locales régionales, bien connues comme étant les petits patrons des régions et les plus conservateurs de la province (clientèles politiques traditionnelles des partis conservateurs : de l'Union nationale, du Crédit social, des Conservateurs, etc.), seront bien à leurs postes pour soutirer les subventions restantes de l'État pour construire leurs économies (et y remplir leurs bourses, y faire briller leur étoile) tout en détruisant les solidarités concrètes des sans-pouvoir. Ils seront à la base de la contre-révolution qu'incarne Mario Dumont. Plus que jamais, comme le dirait un ami, l'orgasme sera à droite. Et toute base macro-sociale, qui concerne la société en son ensemble, d'action et de pouvoir sera brisée. Tout pouvoir d'opposition se verra encore plus atomisé, voire réduit à la solitude (d'individus ou de petits groupes), et encore plus impuissant. Bref, avec Dumont, nous assisterons à la grande noirceur deuxième partie. Dumont permettra de nouveau aux forces anti-solidaires de dissémination du pouvoir social de renaître. Nous assisterons à l'hégémonie de son néo-duplessisme ou, à ce que nous pourrions qualifier de duplessisme postmoderne. Et nous pourrions aller jusqu'à dire que Dumont gagne les élections et devienne premier-ministre de la province ou non, ce même esprit se taillera (et se taille déjà) sa place. Dumont (et l'ADQ) et Charest (et le PLQ), là-dessus c'est pas mal du pareil au même. Charest ne gagnera ses élections d'ailleurs que s'il fait concurrence à Mario sur son propre terrain. Deux néo-duplessistes ! Et le PQ de Landry (ou de Pauline, de Legault et des autres) n'est qu'un résidu de l'idéal de modernisation politique générale qui ne tient plus debout dans un contexte néoduplessiste ou duplessiste postmoderne. Nous le voyons bien d'ailleurs quand il est remis lui-même en question pour son défunt progressisme d'État et pour son défunt idéal souverainiste. On dirait qu'au Québec, plus que tout le reste, ce sont les défunts qui sont remis en question (c'est pourquoi rien ne change bien vite dans la Belle province, c'est bien connu). Quant à l'UFP, c'est le parti de l'Unité de la gauche sociale-démocrate et cette gauche est morte dans ses possibilités avec la fin de l'État social et de l'État keynésien. Ne reste plus que les anarchistes non-alignés aux organismes socio-communautaires, organismes ruinés dans leur idéal avec la mort de l'idée de l'État social qui ne survivent pour l'instant qu'en tant que dernier filet pour attraper au vol les exclus et essayer, efforts vains plus souvent qu'autrement, de les réinsérer (et même jeu favorable au système économique quand il fonctionne, personne ne se fait d'illusions). Quant aux groupes communautaires plus combattifs comme le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste et le Comité de sans-emploi, ils survivent comme les derniers résidus de l'action sociale représentative (représentative de causes comme celle du logement social plus que représentative d'une masse critique de gens) mais ils sont très marginalisés quoi qu'on en dise. Et ces anarchistes non-alignés ? Ceux-là incarnent une autre histoire : la seule encore marquée par l'espérance collective et la culture des valeurs d'autonomie, de liberté et de solidarité. Nous y reviendrons sûrement.
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