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Lettre d'appui aux résistantEs de Vidéotron

Anonyme, Miércoles, Septiembre 18, 2002 - 17:25

Groupe anarchiste Bête Noire

Lettre d'appui aux résistantEs de Vidéotron

Montréal, septembre 2002

Lettre d'appui aux résistantEs de Vidéotron

Aux résistantEs,

Avec déjà plus de cent jours de conflit avec vos patrons, les centaines de travailleurs et travailleuses d'entre vous tenez encore tête à la direction de Vidéotron en lui faisant clairement savoir que vous ne vous contenterez pas des miettes qu'elle vous offre. Nous voulons, par la présente, vous souligner notre solidarité et notre admiration pour la ténacité et le dynamisme que vous démontrez dans votre lutte et que vous insufflez à tous ceux et celles qui se battent à vos côtés.

Dans une société où les luttes sociales sont souvent isolées et étouffées par le crime organisé que sont le patronat et le gouvernement, nous sommes inspirés de vous voir sur les coins de rue, ensemble, solidaires, à montrer à nous tous qu'une résistance existe et que la lutte est possible.

On ne serait à aucun moment tenté de croire le venin que crache Pierre-Karl Péladeau et cie à votre propos. Quand ils parlent de surplus d'effectif, d'absentéisme chronique et de gaspillage, on comprend qu'ils cherchent à vous dépeindre comme l'obstacle principal vers une croi$$ance future qui leur serait très favorable. En fait, on vous apprendra sûrement rien en disant que vos patrons veulent vous appauvrir aujourd'hui pour s'enrichir eux-mêmes demain.

On en a ras-le-bol d'écouter Luc Lavoie japer son mépris de vous et de votre lutte à qui veut bien entendre, comme un chien de concours en manque d'attention. Face à vos patrons, on est résolument de votre côté.

En fait la logique de Péladeau est de s'assurer une main d'oeuvre bon marché et non-syndiquée pour le futur, question de faire face à la nouvelle concurrence en télécommunications. Comme Bell-Canada a fait, pense-t-il, Vidéotron sera en mesure de licencier des milliers d'employéEs syndiquéEs, pour rediriger le travail vers de la sous-traitance, où c'est les salaires de misère et les mauvaises conditions de travail qui règnent.

Et bien non! Après trois mois de collision frontale avec vos patrons, vous n'avez pas cédé un pouce! Qu'ils se le tiennent pour dit, cette manoeuvre sera impossible! Votre combat est le vôtre, mais il est aussi celui de l'ensemble des travailleurs-euses de l'industrie des télécommunications. Connaissant un peu les boîtes où se fait actuellement de la sous-traitance pour Bell, on peut vous assurer que c'est en majorité que de la sympathie et de la solidarité qui s'expriment pour vous. Les intérêts communs, à caractère de classe, sont souvent plus forts que ce que les médias des patrons pourraient nous faire croire.

Ce que beaucoup de travailleurs-travailleuses et personnes des classes populaires en général comprennent, c'est qu'une blessure pour une partie de nous résulte en une blessure pour tous. Quand un hôpital ferme dans une région, ce n'est pas seulement le personnel médical qui en écope, mais bien toute la santé de la communauté environnante. Quand les gouvernements réduisent les prestations d'assurance-emploi et d'aide sociale, la pauvreté se ressent certainement individuellement, mais aussi à l'échelle de quartiers populaires entiers. Quand une compagnie d'une industrie baisse les salaires et cherche à empirer les conditions de travail, c'est les travailleurs-euses de l'ensemble de l'industrie qui sont ainsi menaçéEs.

En revanche, quand des gens comme vous disent non et refusent de reculer, l'esprit de résistance se propage vite au-delà des limites immédiates qui donnent l'impression d'isolement. Au risque de contredire le Journal de Montréal, nous affirmons que "l'opinion publique"(1) est plutôt de votre côté que de celui du patronat. Encore plus d'approuver, plusieurs sont directement inspirés par votre confiance qu'il est possible de lutter, qu'il est possible de gagner! Les débréyages chez Bombardier et dans divers hôtels du Québec sont des exemples probants.

Nous saluons votre apport à la culture de résistance que nous sentons se développer à Montréal et dans les environs. En tant qu'anarchistes-révolutionnaires, nous voulons un changement radical de l'ordre social actuel, la fin de la domination des riches et des puissants sur la majorité de la population. Nous croyons que c'est par la lutte, par l'organisation, par l'appropriation de la richesse qui nous est due et par la gestion directe de nos communautés que nous arracherons ensemble le pouvoir à nos maîtres.

De la résistance à la révolution!
Maintenir un niveau de vie adéquat aujourd'hui pour la posséder pleinement demain!

Groupe Anarchiste Bête Noire (NEFAC-Mtl)
Septembre 2002

(1) Quelle valeur a cette dite "opinion publique" quand c'est Le Journal de Montréal, selon les intérêts des patrons de Québécor, qui la construit de toutes pièces et en plus se permet de la commenter!

"Le travail demeure, et très certainement pour longtemps encore, au centre de nos préoccupations: mais pas comme valeur positive ou simplement comme élément de lien social, mais parce que sans travail, pas de possibilité de revenu décent, donc pas de vie décente dans cette société de consommation où tout a un prix. C'est précisément de cette société dont nous ne voulons plus. Une société où le travail n'est pas une activité humaine partagée en fonction de besoins librement décidés, mais un esclavage salarié destiné à produire n'importe quoi du moment que ça se vend et que les capitalistes peuvent réaliser des profits"

Organisation Communiste Libertaire (OCL, France)

Cette lettre est une initiative du Groupe anarchiste Bête Noire de la Fédération des Anarcho-Communistes du Nord-Est (NEFAC). Vous pouvez nous rejoindre par e-mail à nefa...@yahoo.fr ou visitez notre site web à www.flag.blackened.net/nefac



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