Occupation contre la tenue de la conférence de Benyamine Netanahyou: selon plusieurs, il n'aurait pas pu jouir de la liberté d'expression. Éclaircissements.

Hier à l’université Concordia nous étions nombreux, plusieurs centaines de personnes, pour dire haut et clair que nous n’acceptions pas la présence de Benyamine Nétanyhaou au Canada et à fortiori dans une institution d’enseignement public.

Vous devez d’abord savoir que c’est sous le prétexte d’une invitation de la fondation "asper" et le groupe "hillel-Montréal" basée à l’université de Concordia et reconnu comme un des regroupements appuyant les factions et politiques israéliennes d’extrême droite, que nétanyhaou serait venu au Canada. En fait, aujourd’hui l’ex-premier ministre d’Israël sera à Winnipeg, puis il devra rencontrer Chrétien après quoi il continuera sont séjour au pays de W.Bush. J’imagine qu’il a des intérêts à défendre et quelques propositions à faire, question de conserver la bonne faveur de deux États du G8 et de préparer son retour en politique. On dit qu’il convoite la position de ariel sharon au likhoud (parti d’extrême droite). Rien de très prometteur pour un éventuel accord de paix au Moyen Orient.

Mais voilà, M. Netanyahou ne devrait pas avoir le droit de se promener librement d’état en état. Il devrait plutôt être traduit devant la justice pour crimes de guerre et violations des droits humains. La législation canadienne sur les crimes de guerre le permet… mais évidemment, rien n’a été fait. Comme Suarto, l’ex-premier ministre de l’Indonésie, de passage en Colombie Britannique en 1998 (qui a donné le fameux paper-gate), netanyahou s’en sauve avec tous les honneurs.

Vous vous souvenez des lois antiterroristes adoptées après le 11 septembre ? Parmi les lois ratifiées il y avait entre autre la loi C-35 qui donnait plus de latitude à la GRC pour assurer la sécurité et protéger l’immunité diplomatique de délégués officiels étrangers. Aucun doute que netanhayou en a pleinement profité.

M. Netanhayou, promoteur du nettoyage ethnique des Palestiniens, est pourtant soupçonné d’avoir commis – et aurait été impliqué directement - dans plusieurs violations des droits Humains dans les Territoires occupés et en Israël. Parmi les crimes qui lui sont reprochés on retrouve entre autre :
(ref. mandat citoyen d’arrestation) :

Ø L’autorisation des exécutions extratjudiciaires pendant son mandat de premier-ministre;
Ø L’autorisation de la torture de près de 2500 Palestiniens dans les prisons israëliennes. La torture qui a causé la mort de plusieurs d’entre eux est selon les conventions des droits civiles et politiques un crime de guerre puisqu’elle constitue une punition collective de tout un peuple.
Ø L’autorisation de la démolition de plus de 249 maisons dans les territoires occupés. Là encore, il s’agit selon la convention de Genève un crime de guerre
Ø L’autorisation de la construction d’une nouvelle colonie de 6500 logements dans les territoires occupés – en violation de plusieurs résolutions des Nations Unies et du Conseil de Sécurité et augmentant de 9% le nombre de colons résidant de façon illégale dans les territoires occupés.

Inviter M. Netanhayou à l’université de Concordia était tout simplement déplacé et provocateur, d’autant plus que tous les étudiants militants, pro-palestiens ou faisant partie de Solidarité pour les droits humains des Palestiniens et du PAJU (certains étant juifs d’ailleurs) ont été systématiquement refusé dans la salle de conférence après une petite enquête faite sur leur personne quelques jours avant l’événement. Venez pas me parler de droit de parole et de liberté d’expression après ça !

Fort heureusement, la conférence avec Nétanyahou n’a pas eu lieu. Toujours ça de gagné. Ce qui devait être une occupation non-violente a malheureusement généré 5 arrestations. Et ben alors était-ce une manifestation violente, me demanderez-vous ? En fait, ce n’est pas ce qui était prévu, comme toujours ! Pour y avoir passé plusieurs heures, je peux vous garantir que tout a été fait pour prévenir des débordements. Étrangement, ce n’est qu’à l’annonce de l’annulation de la conférence que la situation a dérapée. Les flics ont contenus puis gazés les étudiants présents dans l’édifice de l’université, les chaises ont volées, quelques vitrines ont été fracassées. Le maire de la ville, comme netanhayou, déplorera plus tard le fait que la démocratie n’a pu être mise en pratique. A mon avis, la réelle démocratie elle a eu lieu … dans la rue.

Chose certaine, le conflit israélo-palestinien est vivant partout… même ici dans notre confortable métropole du Canada. Plus encore, il est la maquette d’un conflit planétaire qui prend de l’expansion jour après jour. Les Bush, Netanhayou, Sharon, Chrétien, Blair et autres en sont les principaux instigateurs ... ceux qui ne disent rien aussi d’ailleurs !

Les gens qui étaient présents hier ont clairement criés NON à l’injustice, à l’exploitation … ils ont hurlés leur raz-le-bol. Je parie que ce sera à recommencer.