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Non au sommet de la soumissiontartosuc, Jueves, Septiembre 5, 2002 - 13:12
Multiples
Le Sommet de Johannesburg entre dans sa phase décisive. Déclaration commune d'organisations non-gouvernementales dans le cadre du Sommet de la Terre de Johannesburg. Nous, citoyennes et citoyens , représentant plusieurs organisations membres de la Coalition mondiale contre la privatisation et la marchandisation de l’eau, avons vécu cette semaine une expérience amère. Nous sommes venus à Johannesburg, convaincus que le droit à l’eau potable et à l’assainissement ainsi que la préservation de cette ressource vitale pour les générations futures constituent une responsabilité urgente à laquelle la communauté internationale doit répondre. En 1977 déjà, les dirigeants du monde s’étaient engagés, lors de la première grande conférence mondiale des Nations unies sur l’eau à Mar del Plata à garantir l’accès à l’eau pour tous en l’an 2000. Aujourd’hui, cet objectif semble encore loin d’atteinte. Nous sommes inquiets que ce sommet représente une nième conférence internationale où les dirigeants politiques, tout en paraissant conscients de la réalité de la situation, refusent de prendre les mesures concrètes qui s’imposent. Pourtant, la ville de Johannesburg - et l’Afrique du Sud - qui l’accueille est le terrain de débats entourant ces enjeux qui traversent toutes les couches de la population. Nous partageons la honte exprimée ouvertement par un représentant gouvernemental d’un pays européen lors de la seule séance plénière consacrée à l’eau et à l’assainissement. Nous n’avons pas trouvé notre place dans ce sommet. Celle-ci aurait du être à la mesure des efforts, du sérieux et des espoirs que nous avons mis dans ce processus. L’espace accordé aux témoignages et à l’expérience des ONG qui travaillent quotidiennement avec les populations a été dérisoire. Certains sites semblent avoir été organisés pour travailler au beau milieu d’une foire commerciale dans laquelle nous n’avons rien à faire. Nous avons aussi été choqués par le luxe du « Waterdome » occupé par des stands dont la majorité des « exposants » cherche à convaincre que « même les pauvres » doivent payer l’eau. Un tel déploiement est indécent quand 1,5 milliard d’êtres humains sont privés d’accès à l’eau et face aux graves enjeux qui traversent ce sommet dont le droit d’accès à l’eau et la privatisation de ses services ne sont pas des moindres. Les Etats refusent à ce jour à intégrer le respect des droits humains au cadre institutionnel du développement durable (paragraphes 121, 151 et 152 du document de travail préparatoire au sommet). Pourtant il ne peut y avoir de développement durable sans associer le respect des droits humains et la préservation de l’environnement. En 1993, la Conférence de Vienne a affirmé que tous les droits humains sont inhérents, inaliénables, universels et indivisibles. Lors de la dernière session de la Commission des droits de l’Homme des Nations unies, cinquante deux Etats sur cinquante trois ont voté pour une résolution sur l’accès à l’eau potable et à l’assainissement : une large majorité se dégage en faveur de ce droit. C’est pour cela aussi, nous ne pouvons pas accepter que dans ce sommet une minorité de pays bloque les processus de définition du Bien commun de l’humanité. Nous appelons nos gouvernements à assumer leur responsabilité et à reconnaître formellement le droit à l’eau pour tous. Dans le cas contraire, il s’agirait d’une régression inacceptable à laquelle nous ne pouvons en aucun cas nous associer : Rio - 10, nous disons non merci. Nous dénonçons le ridicule d’un sommet tétanisé par un pays dont l’absence du président n’est pas innocente, trop occupé qu’il est à préparer des guerres par ailleurs. Nous dénonçons l’absence d’audace des engagements politiques de ce sommet en proie au dogmatisme du marché. Les débats de la session plénière consacrés à l’eau l’ont bien montré : nous ne sommes pas les seuls à croire urgent et possible de mettre en œuvre le droit à la vie pour tous. Nelson Mandela a lancé un appel à faire de l’eau le domaine phare de la coopération pour le développement dans le monde : nous demandons aux chefs d’Etat de passer aux actes, ici et maintenant. A ce jour, le sommet de Johannesburg n’a apporté de positif que des accords à la carte et des initiatives spécifiques pour lesquels un sommet si onéreux n’est certes pas nécessaire. Tout aussi utiles puissent être des accords spécifiques, s’y limiter revient à nier la nécessité d’une régulation mondiale fondée sur la primauté des droits humains. De tels sommets n’ont d’utilité que dans la mesure où ils permettent à la communauté des Etats de se doter d’outils visant à mettre en œuvre les conditions du vivre ensemble sur notre si petite planète pour le Bien commun de l’humanité. A ce stade du déroulement du sommet, il est difficile de croire que la communauté des Etats ait la volonté de prendre les décisions conformes à ce Bien commun. A eux de nous prouver le contraire. Malgré la déception et l’amertume de cette première semaine, nous continuerons de notre côté à travailler d’arrache-pied pour que ces objectifs soient atteints. Nous quittons donc le Sommet. Nous restons à Johannesburg et en Afrique du Sud avec la volonté de poursuivre nos actions en faveur du droit à la vie pour tous. La coalition mondiale contre la privatisation et la marchandisation de l'eau Membres de la coalition accredites pour le sommet : Public Citizens US, Council of Canadians, Istitudo de Ecologia Politica del Chile, Coordenadora de Cochabamba para la Defensa de la Vida, Water Rights – India, National Ghana Coalition Against Water Privatisation Autres Ong accreditees : France-Liberte/Fondation Danielle Mitterrand, Attac France Membres de la coalition qui participaient au sommet : Members of the coalition partecipating at the summit : Association francaise pour le contrat mondial de l'eau (ACME), Association quebecoise pour le contrat mondial de l'eau (Canada), Comitato Italiano per il Contratto Mondiale sull'Acqua, Cevi/Centro di Volontariato Internazionale (Italy), Puntorosso (Italy), Cipsi (Italy), Collectif Joburg 2002 (France) Pour tout contact : worl...@libero.it |
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