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appel de soutien pour les paysans venezueliens

Anonyme, Martes, Agosto 27, 2002 - 22:59

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Les Paysans Venezueliens violemment reprimés par le gouverneur de l´etat de Yeracuy parce qu´ils tentent de faire appliquer la loi sur le terres. Lettre a envoyer au gouvernement venezuelien en fin de texte.

"Terre et hommes libres"

Appel a la solidarité internationale

Pour l'application de la nouvelle Loi des Terres au
Venezuela

Pour l'arret immediat de la repression contre les paysans
par les gouverneurs de l'opposition.

Le 12 juillet, sur ordre du gouverneur de l'Etat de Yaracuy
Eduardo Lapi Garcia, la brigade de choc des "pantaneros"
attaquait violemment quelques 850 paysans occupant en toute
légalité, et pacifiquement, 665 hectares de terres, et les
repoussait par des tirs de tout calibre jusqu'a la
communauté Camunare Rojo, municipalité d'Urachiche.

Les centaines de paysans, réunis au sein du Comité pour la
Récupération des Terres de San Juan Guayebo occupaient ces
terres avec l'intention d'exercer un droit légitime
consacré par la Constitution bolivarienne du Vénézuela, et
qui affirme dans son article 307 que tout régime
latifondiste est contraire aux droits sociaux des peuples,
droit confirmé par le décret-Loi des Terres et de
Développement agraire adopté par le gouvernement national
et l'Assemblée Nationale.

Le droit, le gouverneur Lapi n'en a que faire puisque, tel
un seigneur féodal, il a chargé ses "pantaneros" de déloger
violemment les paysans. "Ils ont brûlé les bras d'une
paysanne, l'ont piétinée en la menacant de la violer". Lors
de l'agression, les "pantaneros" ont fait usage de gaz
lacrymogènes et de balles réelles, frappant, torturant et
blessant plusieurs paysans. Bilan: plus de 20 blessés, 8
hospitalisés et 8 détenus. Il est aussi fait état de la
disparition de trois personnes. Munies d'une liste de
dirigeants populaires, les forces de sécurité ratissent en
ce moment la zone, arretant et torturant des paysans.

A la demande du Comité pour la Récupération des Terres de
San Juan Guayebo, le bureau régional de l'Institut National
des Terres (INTI) - le nouvel institut vénézuélien chargé
de la réforme agraire - avait enqueté sur les 665 hectares
en question concluant a leur état de friche. L'INTI
démontrait également, comme l'affirmaient les paysans, que
ces terres sont propriété de l'Etat et que la raffinerie
sucrière Matilde les occupe illégalement. En fait,
l'entreprise en question n'a jamais acheté ces terres mais
les a accaparées illégalement avec la complicité des
politiqueros de l'ancien régime, dont le gouverneur Lapi
est un survivant.

L'Institut National des Terres a donc octroyé aux paysans
le droit d'occuper la terre préventivement durant dix mois
et d'y développer des cultures temporaires (mais,
céréales, ...). La Premiere Cour des contentieux
administratifs du Tribunal Supreme de Justice a confirmé
cette décision le 13 juin dernier. Au bout de cette
période, le sort définitif des terres sera tranché,
l'entreprise sucrière ayant le droit, selon les
dispositions de la loi, de contester la décision.

Forts de leur droit, les paysans ont occupé la terre dès le
4 mai 2002 et ont commencé a la semer. Le 7 mai, par la
voix de son président, l'organisation patronale
FEDECAMARAS, instigatrice du coup d'Etat avorté du 11
avril, dénoncait l'action paysanne et appelait a réviser en
profondeur la Loi des Terres, "menace pour la propriété
privée". Le 24 mai, les paysans sont délogés des terres
suite a une décision d'un tribunal local non compétent dans
cette affaire. La Premiere Cour des contentieux
administratifs du Tribunal Supreme de Justice réaffirme le
1er juillet le droit des paysans a occuper la terre. La
reprise des terres par les paysans provoque la répression
féroce des pantaneros le 12 juillet dernier.

"A Urachiche, nous menons une lutte qui dure maintenant
depuis de nombreuses années et aujourd'hui, nous sommes a
nouveau frappés par la répression bestiale et démesurée
d'un gouverneur qui est l'incarnation vivante du
capitalisme répressif, par son refus de toute justice.
(...) Nous menons ici un projet de changement, nous disons
au monde qu'on viole ici-meme nos droits humains,
individuels, collectifs d'une manière sauvage. Nous lancons
cet appel depuis la terre que nous occupons pour y produire
l'alimentation de notre peuple" .

Alors qu'ils mènent un combat pacifique et absolument
légal, comme ils l'ont réaffirmé en marchant dans les rues
de Chivacoa le 25 juillet dernier, les paysans sont
victimes d'une campagne systématique de dénigrement et de
criminalisation par une grande partie des organes de
presse, des autorités locales et des organisations
patronales et de propriétaires terriens. Leurs ennemis les
accusent de violer le droit de propriété, de
disposer "d'armes de guerre" et de former un groupe
guérillero pour assassiner le gouverneur de l'Etat. "Il
semble que les personnes réunies dans la communauté de
Camunare aient mis en place un plan de terreur dans lequel
ils prévoient d'assassiner le mandataire régional" (El
Yaracuyano, 06.08.02) affirme Victor Perez Ceballos, allié
du gouverneur, qui qualifie de mensonges les dénonciations
des violations des droits de l 'homme portées par les
paysans et reprises par un reportage qu'ils ont réalisé
avec la télévision communautaire Teletambores et diffusé
par la chaine publique nationale Venezolana de Televisión
(El Yaracuyano, 23.08.02). Quant au gouverneur Lapi, c'est
de "salauds" et d'"envahisseurs" qu'il qualifie les paysans
(El Yaracuyano, 07.08.02).

Déterminés a résister et a réoccuper les terres qui leur
reviennent de droit, alors que le gouvernement national
hésite a faire appliquer la loi dans ces enclaves
controlées par l'oligarchie vénézuélienne, les paysans ont
besoin de votre soutien. Les menaces, les harcèlements, les
perquisitions et les trotures se poursuivent dans
l'impunité totale. Votre solidarité est d'autant plus
importante qu'il s'agit d'une des premières applications
concrètes de la réforme agraire au Venezuela, et c'est bien
pourquoi les forces conservatrices veulent empecher son
extension par TOUS les moyens.

Signé : Glenn Felix (Zalea TV, Paris), Frédéric Leveque
(Alter Echo, Bruxeles), Thierry Deronne (Teletambores,
Maracay)

Vous pouvez agir!

Nous vous demandons de téléphoner, d'envoyer un fax ou un
courrier électronique aux personnalités suivantes en leur
demandant de prendre des mesures d'urgence pour protéger
l'intégrité physique des paysans de San Juan Guayebo, pour
demander que soit ouverte une enquete sur les nombreuses et
repetees violations des droits de l'homme menees par les
forces de sécurite du Gouverneur de l'Etat de Yaracuy,
Eduardo Lapi, et que soient retablis les droits
constitutionnels des paysans, pour qu'ils puissent
bénéficier de la Loi des Terres. Les lettres signées par
des médias ou des représentants politiques auraient toute
leur utilité.

Lettre-type a envoyer aux personnes suivantes :

Hugo Chávez Frías
Presidente de la República
Palacio de Miraflores
Av. Urdaneta Esq. Bolero
58 212 806 31 11
58 212 806 31 19
58 212 806 33 25
58 212 806 32 94

Diosdado Cabello
Ministro del Interior y Justicia
Edificio Banco Construccuión
Piso 3, Av. Urdaneta
Esq. de Animas a Platanal

58 212 506 10 02
58 212 506 10 06
58 212 506 10 14
fax:
58 212 506 15 57
58 212 506 15 58

Julián Isaías Rodríguez
Fiscal General de la Répública
Misericordia a Pelelojo
Av. México Frente a la plaza Parque Carabobo

58 212 577 27 44
58 212 509 81 34
58 212 509 80 80
fax:

58 212 576 44 19

vene...@venezuela.gov.ve
msec...@venezuela.gov.ve
cbol...@venezuela.gov.ve

Le escribimos para comunicarle nuestra profunda
preocupacion a raiz de los hechos ocurridos en la Comunidad
de Camunare Rojo, Urachiche donde fuerzas del orden bajo
la responsabilidad directa del gobernador Eduardo Lapi
siguen reprimiendo a numerosos campesinos indefensos y
beneficiados por la Ley de Tierras. Ya fueron documentadas
por multiples testigos y observadores internacionales
(entre ellos de los medios abajo firmantes) las numerosas
violaciones de derechos humanos. El mismo Edurado Lapi
prometio publicamente, en varias reuniones de su "Bloque de
Seguridad", "mano dura contra los invasores", como si los
intereses de grupos economicos locales pudieran estar por
encima la Ley y la Constitucion Nacional de Venezuela.

Le rogamos que intervenga para restablecer el derecho en
Yaracuy y para asegurar la proteccion urgente de los
campesinos del Comite Pro-Rescate de las Tierras del Fondo
San Juan Guayebo y detener los responsables de muertes,
torturas, allanamientos contra los campesinos del Comite
Pro-Rescate de las Tierras del Fondo San Juan Guayebo, que
se han vuelto los blancos directos de las fuerzas que se
oponen a la Ley de tierras, asi como tantas comunidades
reprimidas y desalojadas en este momento en el resto de
Venezuela



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