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Haïti : préoccupations pour le respect du Droit à la Communication dans la Société de l'Informationgotson, Miércoles, Agosto 7, 2002 - 12:38
AlterPresse
Obstacles au Droit à la Communication dans la Société de l'Information Les obstacles au Droit à la Communication dans la Société de l'Information et les opportunités offertes par les Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication ont été au centre d'une causerie le 31 juillet au Groupe Médialternatif. Une vingtaine de représentants de médias, secteurs socio-professionnels, droits humains et mouvements sociaux ont pris part aux débats. "Le Droit à la Communication dans la Société de l'Information", tel a été le thème de la causerie, introduite par les journalistes Gotson Pierre et Ronald Colbert. Gotson Pierre a présenté un panorama du Droit à la Communication et tenté de cerner les contours et la logique de la Société de l'Information. Le Droit à la Communication, dont les premières codifications remontent à la fin du 18ème siècle, se définit comme un droit générique, englobant plusieurs autres, a fait savoir Gotson Pierre. Il a spécifiquement mentionné les libertés d'opinion, d'expression, de diffusion, d'information, ainsi que l'accès aux médias et aux technologies de l'information et de la communication. La Société de l'Information a été abordée par Gotson Pierre comme une étape historique de l'humanité, marquée par la révolution technologique et l'épanouissement du capitalisme néo-libéral à l'échelle mondiale. Dans ce contexte, a-t-il dit, la communication joue un rôle fondamental et est devenue un des principaux secteurs de l'économie. Mais du coup, a-t-il poursuivi, la communication a perdu son sens d'"espace public d'inter-échange" pour se transformer en "comptoir de vente" et l'information n'est plus conçue comme un "bien social et public", mais une "marchandise". En outre, dans le cadre haïtien, Gotson Pierre a relevé des obstacles de type "traditionnel", tels que la pauvreté, l'analphabétisme et l'autoritarisme. Comment alors faire respecter aujourd'hui le Droit a la Communication, s'est interrogé le journaliste. Tel est, en partie, l'objet d'une rencontre latino-américaine qui a eu lieu en juin dernier a Quito en Equateur, où le Groupe Médialternatif a été représenté par le journaliste Ronald Colbert. Ronald Colbert a expliqué la démarche et fait part des principales conclusions de cette réunion qui s'était déroulée autour du thème "Pourquoi pas une Société de la Communication ?". La rencontre a été présentée comme un espace d'articulation entre plusieurs réseaux de communication et réseaux sociaux de l'Amérique Latine, dans le cadre de la préparation du Sommet Mondial sur la Société de l'Information, qu'organiseront les Nations-Unies, en novembre 2003, à Genève. A Quito, selon Ronald Colbert, les professionnels de médias et militants de mouvements sociaux ont vu la nécessité d'impulser "un agenda mondial sur la communication" et de lutter pour faire intégrer le Droit a la Communication parmi les droits fondamentaux de l'homme et de la femme. Des préoccupations spécifiques sont apparues sur la manière d'établir des plans et politiques publiques favorisant le droit à la communication, la gestion de l'Internet, la participation dans les médias publics et le développement de médias communautaires, a fait savoir Ronald Colbert. Le débat a la causerie du 31 juillet a été très animé et a mis en présence 2 principales tendances : les sceptiques et les optimistes. Un militant de mouvement de jeunes a mis en garde contre l'Internet qui pourrait servir de nouvel outil d'aliénation, gommant l'identité des plus faibles, à l'age de la société post-capitaliste. La Société de l'Information ne prévoit pas de répondre aux besoins des paysans vivant dans les sections rurales d'Haïti, a souligné un militant de droits humains. Un fonctionnaire public a relevé les opportunités d'Internet en tant qu'espace où chacun peut se positionner. Cependant, a-t-il ajouté, cela nécessite que nous soyons des producteurs de connaissance et non de simples consommateurs. Par ailleurs, il n'y a aucune politique publique de communication qui tienne compte du droit à la communication en Haïti, a soutenu un professeur d'université. A titre d'exemple, il a fait remarquer que la loi haïtienne ne reconnaît pas les radios communautaires, qui représentent des espaces de communication participative. La nécessité de promouvoir le Droit à la Communication en Haïti, concerne tous les acteurs sociaux, et pas uniquement les journalistes et professionnels de médias, ont conclu les organisateurs de la causerie. [gp apr 01/08/02 06:20]
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