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L'Université publique haïtienne en criseCarl Desjardins, Jueves, Agosto 1, 2002 - 13:33
Haïti Hebdo / AlterPresse
C'est la crise à l'Université d'État d'Haïti. Le gouvernement, à travers le Ministère de l'éducation Nationale a décidé unilatéralement le 27 juillet de mettre fin aux fonctions du Conseil Exécutif de l'Université, qui avait été élu au second degré en 1998, dans le cadre de l'autonomie institutionnelle. Cette mesure, reçue comme un coup de massue par des associations estudiantines et de nombreux professeurs, est venue après une série d'événements qui ont paralysé le processus électoral qui était en cours a l'université. Le 24 avril, un petit groupe d'étudiants avait fait intrusion au local du Rectorat pour y entamer une grève de la faim contre la tenue le 26 avril des élections qui devaient permettre de renouveler le Conseil Exécutif. Ils s'etaient prononcé notamment contre la participation a ces élections du Recteur sortant Pierre-Marie Paquiot. Le 26 avril, on a appris que les élections etaient renvoyées sine die. Entre-temps, le Ministre de l'éducation Nationale, Myrtho Celestin Saurel, a rendu visite le 25 avril aux étudiants grévistes. Au cours de cette visite, elle a annoncé que le Ministère allait prendre ses responsabilités dans le dossier. La mesure gouvernementale a été précédée d'une ordonnance du Tribunal des Référés, a la demande d'un groupe d'étudiants agissant en leur nom propre et en celui des grévistes. Selon cette ordonnance, rédigée dans l'après-midi du 26 avril, le tribunal a constaté la caducité du Conseil Exécutif sortant et a accordé les pleins pouvoirs au Ministère de l'Éducation Nationale pour gérer la crise. Le Recteur de l'Université a qualifie l'ordonnance d'"illégale" et de "scandaleux" et a considéré l'attitude du Ministre de l'éducation nationale comme une "imposture". En la personne du Recteur, le Conseil Exécutif de l'Université a formellement fait opposition à l'ordonnance de la justice par-devant les tribunaux. La récente disposition gouvernementale constitue une "ingérence inacceptable", selon un communiqué du Conseil de l'Université, composé de 33 représentants des professeurs, des étudiants et du personnel administratif des 11 facultés de l'Université. Le Conseil a exigé le retrait de la mesure du Ministère de l'Éducation Nationale et a annoncé qu'il ne collaborera avec aucun Conseil Exécutif nommé par le gouvernement. Il a en outre lancé un appel à la solidarité de tous les secteurs. Plus d'une cinquantaine de professeurs et d'étudiants ont déjà signé une pétition qui rejette toute intervention arbitraire au sein de l'université. La Fédération des Étudiants Universitaires Haïtiens (FEUH) a appelé à la mobilisation pour contrer les nouvelles dispositions gouvernementales. Dans la plupart des milieux universitaires, on craint fortement une tentative de mainmise politique sur l'Université publique haïtienne.
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