|
La Crise Économique...Anonyme, Miércoles, Julio 24, 2002 - 13:48
André Bézoukof
DERRIÈRE LES SCANDALES FINANCIERS ET LA DÉBÂCLE BOURSIÈRE SE CACHENT LE DÉBUT DE LA DÉPRESSION ET LA GUERRE 23 juillet 2002 Les récents scandales des grandes entreprises américaines et l’écroulement des grandes bourses du monde qui en résulte est l’accomplissement de ce qui devait arriver depuis déjà plusieurs années : la crise généralisée du capitalisme. Ce qui avait retardé cet événement tout à fait prévisible était : 1. Le néolibéralisme qui, en abaissant les salaires partout dans le monde, favorisait une augmentation momentanée des taux de profit. 2. La destruction des économies du sud (agriculture et industries) via la mondialisation impérialistes. 3. L’endettement des entreprises, qui était soigneusement camouflé pour ne pas alerter les spéculateurs. 4. L’endettement des états, qui a toujours continué à croître malgré l’interruption momentané des déficits publics. 5. L’endettement des ménages, qui gonflait artificiellement la consommation. 6. La spéculation débridée, qui gonflait les bourses, finançant ainsi des canards boiteux de l’industrie, mais aussi le déficit croissant de la balance commerciale américaine. Tous ces subterfuges n’ont pas empêché la crise économique, ils l’ont seulement retardé. Celle–ci était inévitable en raison de la faible rentabilité moyenne des entreprises qui, depuis les années 90, est demeuré entre 0 et 10%, contre un 20% à 30% dans les années 60. Cette baisse tendancielle des taux de profit est le résultat de l’augmentation progressive de la productivité (car les profits sont une part de la valeur ajoutée et celle-ci diminue avec l'augmentation de la productivité), elle–même résultant du développement industriel. Il s’agit donc d’un processus historique inévitable, et ce qui fait maintenant la différence c’est que le seuil de rentabilité est devenu trop proche de zéro, ou pire, du négatif (pertes). Le moteur du capitalisme, c’est les profits, et non les pertes… Voyons maintenant ce qui s’est passé lors des dernières années et des derniers mois : 1. Le néolibéralisme, en diminuant à court terme les coûts de production (les salaires), favorise les seuils de rentabilité, mais cela affecte, à moyen terme, la consommation, ce qui fait baisser les prix réels des marchandises. Une telle baisse des prix (déflation) affecte à son tour les seuils de rentabilité, qui ont alors tendance à diminuer. 2. La ruine des campagnes et des industries du sud était à court terme avantageuse pour les pays impérialistes quand ils pouvaient exporter leurs produits. Or, lorsque ces pays entrent en crise majeure (comme l’Argentine, et bientôt le Brésil et le Mexique), ils ne peuvent plus importer les marchandises du nord industrialisé, et en plus ils ne peuvent plus payer leurs dettes. 3. Pour masquer leur faible taux de rentabilité et ainsi favoriser l’achat de leurs actions à la bourses, les grandes entreprises américaines (et sûrement les autres…) ont manipulé leurs chiffres de manière frauduleuse. Cela a fonctionné un temps, jusqu’à ce que certaines d’entre elles fassent faillite (Enron, Wordcom, etc.), faisant ainsi tomber la confiance absurde des spéculateurs qui était entretenue par les économistes officiels. 4. La chute des bourses qui s’en suivit retira de l’économie des milliards de dollars qui servaient à consommer et à investir, finançant ainsi la désastreuse balance commerciale américaine (car beaucoup de l’argent investi en bourse venait de l’étranger). Cette fuite de capitaux fait baisser le dollars par rapport à l’euro et au yen, ce qui, avec les nouveaux déficits publics (guerre impérialiste exige…), provoquera bientôt de l’inflation aux États–Unis. Les dettes accumulées des consommateurs deviendront encore plus impayables (augmentation des taux d’intérêt). 5. Moins de consommation implique une chute des prix réels (ce qui n’empêche pas l’augmentation des prix nominaux ou inflation), de plus faibles taux de profits, la mise à pied de travailleurs et travailleuses, la fermeture de nombreuse usines, et une augmentation de la misère et du mécontentement social. Cela s’appelle une crise économique. Son stade « bénin » est la récession, son stade malin est la « dépression », et son « remède » fut toujours, jusqu’à maintenant, la guerre. Sachant ceci, quels sont, pour l’administration Bush, les alternatives? Il n'y en a qu’une seule: passer, à plus ou moins longue échéance, de l’économie de marché à l’économie de guerre (qui ne se fait pas sans dictature), et détruire les capitaux des concurrents (l’Europe, la Chine et le Japon). Cela ne se fait pas du jour au lendemain, les États–Unis devront au préalable se positionner en conquérant l’Irak, l’Iran, la Corée du Nord, puis peut–être la Russie. Sachant ceci, quels sont, selon vous, les alternatives des peuples?
Contient un texte écrit en 1995 et actualisé en 2000 prédisant le début de la crise avec de nombreuses statistiques historiques à l'appui.
|
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Ceci est un média alternatif de publication ouverte. Le collectif CMAQ, qui gère la validation des contributions sur le Indymedia-Québec, n'endosse aucunement les propos et ne juge pas de la véracité des informations. Ce sont les commentaires des Internautes, comme vous, qui servent à évaluer la qualité de l'information. Nous avons néanmoins une
Politique éditoriale
, qui essentiellement demande que les contributions portent sur une question d'émancipation et ne proviennent pas de médias commerciaux.
|