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Bilan de la mobilisation contre le G8 (ville de Québec)

Anonyme, Domingo, Julio 14, 2002 - 10:32

G8ottawa@yahoo.fr

Bilan de la mobilisation contre le G8 : la participation du Collectif de transports anticapitaliste de Québec (CTAQ) à la campagne « Take the capital

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À la suite de la mobilisation et des actions du 26 et 27 juin à Ottawa, les militantEs du CTAQ ainsi qu’une vingtaine de personnes ayant répondu à leur appel ,ont tenu une assemblée générale post-G8 afin de procéder à la dissolution et de dresser un bilan. En tout, une trentaine de personnes étaient présentes, ce qui représente environ le tiers des troupes de Québec envoyées à Ottawa. Ce texte n’a pas la prétention d’être une synthèse complète de tout ce qui a été dit lors de cette assemblée. Cependant, il tentera de faire le point sur les réussites et les échecs de cette campagne anticapitaliste, anti-impérialiste et favorable à la diversité des tactiques.

Pour nous, la campagne « Take the capital » est un succès. Toutefois, elle représente un succès relatif au contexte spécifique avec lequel nous avons du nous accommoder. En effet, dès le départ les facteurs défavorables étaient de taille : 1-le fait que le Sommet du G8 ne soit même pas dans la ville même 2-la géographie d’Ottawa 3- l’hostilité de plusieurs militants locaux à l’égard de la diversité des tactiques 4- le dispositif répressif envisageable pour « protéger » la capitale nationale du Canaduh. Il était donc clair que prendre la capitale ne s’averrait pas une entreprise facile. Nous pouvons être fiers de ce que nous avons accompli.

26 juin :Journée d’action directe
La plupart des commentaires que nous avons recueillis sur la journée du 26 allaient dans le même sens : il n’y a pas eu assez d’actions directes! Nous pouvons même parler d’un manque flagrant! Mise à part l’ouverture du Seven year squat et de quelques petites attaques contre des banques et des voitures de police, la marche zig-zag fut calme, beaucoup trop calme! Quant au thème de la marche qui était de « laisser nos traces », il fut en partie respecté bien que la pluie et une impressionnante saisie de cannettes de peinture aérosol aie malheureusement freiné les ardeurs des manifestantEs désireux de laisser derrière eux des traces de leur visite à Ottawa.

Les causes de ce manque d’action directe sont multiples, à commencer par celles qui ressemblent étrangement aux 4 facteurs défavorables à la prise de la capitale mentionnés plus haut. De plus, il faut également avouer que la contradiction entre l’attitude de confrontation adoptée lors de la première consulta et l’organisation d’une marche zig-zag qui tentera d’éviter la confrontation n’a pas beaucoup aidé. Cette contradiction entre théorie et pratique n’a fait qu’engendrer plus de confusion au sein des groupes ou individus intéressés par l’action directe plus combative (groupes à tendance rouge et orange). Il est aussi ressorti en assemblée que la manifestation n’a pas été capable de créer une sorte de crescendo et que beaucoup de gens ont attendu un élément déclencheur ou un point culminant qui n’est jamais venu. Certains se sont même questionnés sur les mérites des marches de type zig-zag. Toutefois, une raison pouvant expliquer le manque d’action directe nous a sembler plus importante que les autres : la présence et la surveillance permanente des forces de l’ordre. En effet, ce que nous avons vu à Ottawa a de quoi nous inquiéter! Il semble bien que la police aie développer des nouvelles méthodes de contrôle de foules qui en apparence peuvent sembler douces, mais qui, dans les faits, sont bien plus pernicieuses que les anciennes car elles dissuadent sans réprimer directement et intimident sans provoquer des conflits. Bref, les flics peuvent maintenir l’ordre sans avoir à se salir les mains et sans faire face à une réaction. Si nous les considérons réellement comme nos ennemis, il nous faudra refuser cette pacification des rapports entre nous et eux. À ce sujet, plusieurs idées ont été lancées pour faire obstacle à cette surveillance répressive (groupes d’affinités dont le travail est de cacher les caméras des flics, marches en rangs serrés, blocage des flics qui tentent de s’infiltrer dans la manif, etc.)

Les membres du CTAQ furent agréablement surpris de voir que le comité scénario avait pris la sage décision d’annuler la deuxième marche zig-zag. Il faut dire qu’à Québec, peu de gens s’était montré enthousiastes à l’idée des deux marches quasi-simultanées. Le principe de « diviser pour régner », cher à la pensée de Machiavel, est en général beaucoup plus profitable pour le souverain ou pour le pouvoir d’État que pour ceux qui le combattent à moins que ceux-ci ne soient passer maître dans l’art de la guérilla, ce qui est loin d’être notre cas. Lorsque nous serons très largement avantagés par le nombre, peut-être pourrons-nous nous permettre de diviser nos forces en deux. Pour l’instant, contentons-nous de rester unis dans les rues et de nous battre côtes à côtes.

27 juin :« Personne n’est illégal »

La marche symbolique du 27 juin s’est bien déroulée malgré la pluie. Nous sommes heureux que des contacts aient été créés entre des activistes « anti-globalisation » et des groupes issus des communautés culturelles en lutte pour leur droit à l’autodétermination. Certains d’entre nous s’attendaient à la présence de groupes racistes et xénophobes pour perturber l’événement. Certains préparatifs avaient même été mis en place à cet effet. Heureusement, ceux-ci ne se sont pas montré le bout du nez. Ils ont bien faits…Par contre, plusieurs personnes ont souligné durant l’assemblée qu’elles n’avait pas beaucoup vu de membres des communautés ethniques ou culturelles.

Logistique
Au niveau de la logistique, nous tenons à remercier les gens du comité hébergement qui ont rendu possible notre séjour à l’Université Carleton. Bien qu’il ait été difficile d’entrer en contact avec les responsables, nos 3 jours à l’Université se sont très bien déroulés. Le fait que nous ayons tous été hébergés au même endroit nous a permis de développer et de maintenir un esprit de groupe et de nous réunir pour faire des assemblées spéciales concernant les événements à venir.

En ce qui concerne le comité légal, la confusion amené par les nombreux numéros a fait que plusieurs personnes ont affirmé avoir de la difficulté à s’y retrouver.

La mob à Québec
La mobilisation à Québec s’est faite selon le modèle habituel de la coalition ouverte spontanée. Si au départ l’appel de « Take the capital » avait trouvé écho chez quelques radicaux du défunt comité d’accueil du Sommet des Amériques (CASA) et de la gauche universitaire, une bonne partie du travail et du financement a été effectué par des individus motivés issus de groupes modérés tel que la CULIA (Coalition de l’Université Laval sur l’intégration des Amériques), l’Asso du cegep Limoilou, Sainte-Foy et Garneau, sans oublier l’Asso des étudiants en sciences sociales de l’Université Laval (AESS) et OQP 2001. Il était donc clair que le groupe de transports ne pouvait se doter de principes politiques rigides et d’une ligne politique précise sans faire voler en éclat l’unité du groupe. Et comme la plupart des tâches que nous avions à accomplir était d’ordre technique et logistique, nous avons décidé que la seule exigence pour participer à la mob était d’être SOLIDAIRES des principes de « Take the capital ». Cependant, nous avons du nous mettre d’accord dès le départ que nous allions nous organiser dans un esprit libertaire et selon les règles de la démocratie directe.

Le CTAQ a de quoi se réjouir avec les trois autobus de militantEs qu’il a réussi à amener à Ottawa. Ses membres doivent cependant vivre avec la déception de ne pas avoir été capables de convaincre beaucoup de radicaux d’aller prendre la capitale.
Il faut dire que le discours sur les luttes locales est fort à Québec au sein des radicaux –ce qui n’a rien de mauvais en soi- et que cela entraîne un désintérêt croissant pour les grandes mobilisations, ce qui, par contre, est beaucoup plus néfaste. Cependant, les appuis de diverses assos étudiantes, groupes populaires, petits commerçants (bouffe et inscriptions) de même que les coups de pouce de certains membres de la NEFAC ont été fortement appréciés. Par ailleurs, cette campagne a permis plusieurs rapprochements au sein des milieux militants de Québec, particulièrement au sein de la « gauche » étudiante.

Conclusion
Malgré les actions à Kananaskis qui nous ont paru assez décevantes, les couvertures médiatiques d’Ottawa qui comme toujours ont tenté de nous discréditer et les traditionnelles critiques effectuées à l’égard de la stratégie du « Summit-hopping »,nous croyons que cette mobilisation en a value la peine et souhaitons qu’il y en aie d’autres du genre. Pas à chaque trois mois et pas nécessairement à l’occasion d’un Sommet ou à chaque Sommet, mais quand nous jugeront approprié de le faire. Par ailleurs, ce type de mobilisation a conforté certains d’entre nous dans leur croyance que la lutte contre la mondialisation néo-libérale est une porte d’entrée privilégiée pour une multitude de gens qui commencent à remettre en question le système dans lequel ils vivent et qui souhaitent s’impliquer pour que les choses changent. En effet, l’énormité des enjeux et le caractère saillant du débat fait en sorte que ces luttes attirent vers elles une bonne partie des nouveaux activistes « radicalisables » à court et moyen terme. Ces activistes sont pour la plupart des jeunes étudiantEs issus de la classe moyenne. Certes, ces gens ne sont peut-être pas les sujets révolutionnaires rêvés par Marx, mais ils ont des capacités et de la volonté. Leur tourner le dos pour se consacrer uniquement aux secteurs communautaires et syndicaux serait une très grave erreur.

Plusieurs sujets ont été abordés quant à l’avenir de nos luttes durant l’assemblée. Un premier projet semble avoir fait des adeptes : celui concernant la création d’un jardin communautaire biologique dans l’optique d’offrir de nouvelles alternatives à la production de masse capitaliste. Un deuxième concerne la création d’un groupe anti-capitaliste permanent à Québec inspiré en partie du travail effectué par la CLAC. Quant aux événements à venir, il y a la mobilisation contre le colloque du Bureau international de l’Université Laval sur la mondialisation du savoir –colloque auquel participe la Banque Mondiale et l’OCDE au mois de septembre 2002- et la campagne anti-ZLÉA à l’automne.
Collectif de transports anticapitaliste de Québec

p.s. Solidarité avec toutes les personnes arrêtés lors du Sommet et lors de l’intervention de la police au Seven year Squatt. One day, pigs will pay!

www.culia.4t.com


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