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G8 : Le confort et le mépris. Deuxième partiepatc, Miércoles, Junio 26, 2002 - 22:38
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Aujourd’hui, les radicaux ont fait entendre leurs voix. Ils ont crié leur indignation. Ils ont contesté, critiqué, dénoncé les politiques du G8. Mais ils n’ont rien brisé. La violence annoncée ne s’est pas manifestée. La confrontation n’a pas eu lieu. La bonne humeur était de mise aujourd’hui, à Ottawa. Le sourire se portait bien, même sous la pluie torrentielle. 26 juin 2002, Ottawa, Kanada Depuis Seattle, les dissidents radicaux sont systématiquement décrit, par les médias de «source unique», comme des manifestants « potentiellement violents », des « éléments à risque » ou encore des « partisans de la destruction aveugle». Les journaux à diffusion massive, les chaînes de télévision et les radios commerciales, contrôlées par l’État ou les cartels corporatifs, dépensent une énergie considérable pour diffuser l’idée que la contestation et la dissidence politique sont des activités qui se tiennent à la limite de la légalité. L'exacerbation de ces sentiments dans la population influence le déroulement même des manifestations, la provocation mutuelle dégénérant plus souvent qu’autrement en démonstration de force entre policiers et manifestants. Le but de cette fausse représentation est évident : éloigner l’opinion publique des enjeux soulevés par les manifestants. Tant et aussi longtemps que « la masse critique » sera tenue à distance, désintéressée des politiques économiques du capitalisme global, écartée du processus décisionnel et tenue dans l’ignorance, les privilèges et les acquis des puissants ne seront pas menacés. Mais les citoyens ne se laisseront pas abuser indéfiniment. La mascarade tire à sa fin. Le mythe médiatique selon lequel le mouvement « anti-mondialisation » est divisé en Bons et Méchants manifestants est sur le point de révéler son inhérente hypocrisie. Aujourd’hui, les radicaux ont fait entendre leurs voix. Ils ont crié leur indignation. Ils ont contesté, critiqué, dénoncé les politiques du G8. Mais ils n’ont rien brisé. La violence annoncée ne s’est pas manifestée. La confrontation n’a pas eu lieu. La bonne humeur était de mise aujourd’hui, à Ottawa. Le sourire se portait bien, même sous la pluie torrentielle. La marche serpentine organisée par la coalition « Take the Capital !» s’est déroulée dans un calme admirable, réalisant précisément ce pourquoi elle avait été planifiée : la perturbation du centre-ville de la capitale. Plusieurs édifices gouvernementaux ont été fermés prématurément. Des propriétaires inquiets ont aussi jugé bon de fermer boutique pour l’après-midi. Pendant plusieurs heures, la circulation automobile a été sérieusement compromise par les allées et venues des manifestants. La nature spontanée et imprévisible de l’action a obligé les forces policières à adopter une nouvelle approche. Plus flexibles, plus tolérants, moins arrogants et confrontationnels, les policiers se sont mêlés à la marche, faisant preuve d’une retenue peu commune. Certains des participants ont déploré leur présence massive, mais il semble tout de même que l’attitude des policiers a contribué au bon fonctionnement de la manifestation. Une maison abandonnée a été occupée par un groupe de manifestants, supportés par une foule compacte qui se massaient tout autour. Les « squatteurs » de l'action anticapitaliste communautaire (Ottawa) et OCAT (Ottawa Coalition Against the Tories) réclament des mesures concrètes pour fournir du logement social aux milliers d’habitants de la capitale qui sont sans logis stable. La marche s’est arrêtée quelques temps sur la colline parlementaire, où les manifestants ont symboliquement « pris » la capitale, avant de reprendre la rue jusqu’à l’ambassade américaine. Là, les milliers de contestataires ont longuement dénoncé les divers avatars de l’impérialisme américain en scandant chants et slogans. Avec la brunante s’annoncent une série d’actions menées en paralèlle par des groupes d’affinités autonomes. En tout et pour tout, on a compté aujourd’hui deux arrestations et une cheville foulée. Est-ce à dire que les manifestants sont des humains ? Des êtres sensés et sensibles ? Est-ce à dire que nous pourront bientôt débattre ensemble des idées que propose la dissidence pour l’avènement d’un monde plus juste, sans devoir nous défendre d’appartenir à un mouvement intrinsèquement violent ? Nous nous souviendront de cette journée comme étant celle où les barrières psychologiques ont été foulées. Où les contestataires radicaux de la mondialistion des marchés et du régime néolibéral sont devenus des citoyens à part entière, dignes d’attention et de respect, des interlocuteurs sérieux et une force à considérer. L’anarchisme et les alternatives sociales et économiques qui sont au coeur du discours contestataire radical sont voués à prendre de plus en plus de place dans la discution politique progressiste. Autant commencer immédiatement à y réfléchir sérieusement. Et si les médias de masse continuent à ignorer l’évidence, à défendre les intérêts du capital et à s’abîmer dans la mauvaise foi qui les caractérise, les médias indépendants prendront d’autant plus d’influence et réussiront à se rallier la confiance des populations désabusées du confort artificiel et du mépris des maîtres du monde. |
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