Un journaliste jordanien expulsé de Palestine par l'armée israélienne sans aucune raison... et ce n'est pas le premier.

Paris -- Reporters sans frontières (RSF) a protesté contre l'expulsion du journaliste Mashhur Abu Eid. "Ce journaliste ne faisait que son travail. Cette nouvelle expulsion est inadmissible. C'est un nouvel exemple de la manière dont les journalistes sont entravés dans leur travail depuis le lancement de l'opération remparts par Israël le 29 mai. C'est également une nouvelle preuve de la politique de discrimination de l'armée israélienne envers la presse arabe dans les territoires occupés", a déclaré le secrétaire général de RSF Robert Ménard dans sa lettre au premier ministre israélien Ariel Sharon.

L'organisation a invité les autorités israéliennes à permettre à Eid d'effectuer son travail de journaliste librement et en toute sécurité. RSF a également rappelé que 6 avril 2002, Jassem Al-Azzawi, un journaliste Américain de la télévision d'Abu Dhabi, a été également expulsé d'Israël.

Eid, un correspondant pour l'agence de presse jordanienne officielle Petra, a été arrêté le 31 mai. Quatre jours plus tard, le journaliste était reconduit à la frontière dans un autobus des prisons, avec les jambes attachées. L'agence de nouvelles de Petra n'a donné aucune explication à son expulsion.

Le 31 mai, Eid a été arrêté avec sept activistes pacifistes dans le camp de réfugiés palestinien de Balata, près de Naplouse. La ville a été déclarée zone militaire fermée au moment de l'incursion israélienne. Eid est arrivé en Israël le 27 mai avec les accréditations de presse nécessaires.

Il est allé d'abord à Naplouse, puis à Jenin le 30 mai, avant d'aller au camp de Balata. Il a voulu filmer une réunion d'activistes occidentaux pacifistes qui étaient venus pour s'informer de la situation des droits de l'homme à l'intérieur des camps de réfugiés palestiniens.

Eid a été accusé de ne pas avoir respecté une zone militaire fermée et d'avoir résisté à son arrestation. Il a été successivement détenu dans le camp militaire de Houwara et dans le camp militaire d'Ariel, près de Salfit. Le 2 juin, le journaliste refuse de signer son ordre de déportation et, avec les sept pacifistes, a demandé à faire appel à la cour suprême, pour obtenir l'annulation de son ordre de déportation.

Le ministre des affaires étrangères jordanien et l'agence de presse Petra étaient en pourparlers avec les autorités israéliennes afin d'obtenir sa libération. RSF souhaite également attirer l'attention sur le fait que cinq journalistes palestiniens, Maher Al-Dessouki d'Al Quds TV, Kamel Ali Jbeil du journal Al Quds, Hussam Abu Alan de l'Agence France-Presse, Yousri el Jamal, preneur de son pour Reuters et Ayman el Kawasmi, directeur de la station de radio locale El Horriya, sont toujours détenus par les autorités israéliennes. Les cinq journalistes palestiniens ont été mis en " détention administrative" le 22 mai, soupçonnés d'implication dans des activités terroristes. En l'absence de la moindre preuve soutenant ces allégations, RSF invite le premier ministre à les libérer sans tarder.

-Publié sur Belgium Indymedia