Solidarité avec les paysans de Ouanaminthe qui s'opposent à
l'installation d'une zone franche dans une plaine cultivable

Port-au-Prince., 15 mai. 02 [AlterPresse] --- A l'initiative de la Plate-forme haitienne de Plaidoyer pour un Développement Alternatif (PAPDA), plusieurs représentants du mouvement social haitien ont effectué, du 9 au 12 avril et du 30 avril au 3 mai, 2 visites de solidarité dans la plaine de Maribahoux, dans le Nord-Est, où est projeté l'établissement d'une zone franche haitiano-dominicaine.

Au cours de leurs tournées, les délégations ont pu visiter le terrain réservé à l'implantation de la zone franche ainsi qu'un autre terrain proposé en échange par les paysans, indique un rapport de la PAPDA, dont copie est parvenue à AlterPresse. Les délégations se sont entretenues avec des représentants de divers secteurs et des autorités locales. Selon le rapport, les organisations paysannes ont demandé à la PAPDA et aux autres organisations de "soutenir de façon permanente leur lutte".

Des activités de mobilisation ont également eu lieu, notamment une marche de plusieurs centaines de personnes à Ouanaminthe le 1er mai, indique encore le document. Ces visites ont servi à appuyer les organisations paysannes du Nord-Est dans leur lutte contre le projet, qui vise à "appauvrir la paysannerie haïtienne et à la réduire à un nouvel esclavage", lit-on dans le rapport.

Les visites de solidarité, effectuées à Ouanaminthe, ont aussi "mobilisé plusieurs autres organisations nationales qui ont pris l'engagement de soutenir la lutte des paysans non seulement pour la sauvegarde de leur souveraineté sur l'espace de la Plaine de Maribahoux, mais aussi pour se poser des questions sur les vrais motifs du projet", ajoute le rapport.

L'Association Nationale des Agro-professionnels Haitiens (ANDAH) s'est, par exemple, engagée à monter "un dossier technique sur les potentialités de la zone et son importance dans la production locale et nationale".

Une loi sur les zones franches est présentement soumise au parlement haïtien, après le lancement officiel du projet de Maribahoux, le 8 avril, par les Présidents haïtien et dominicain, Jean Bertrand Aristide et Hypolito Mejia. Cette zone franche est le "premier fruit" du "mariage sans perspective de divorce" entre Haïti et la République Dominicaine, avait déclaré le président Aristide. Le Président Mejia avait fait savoir que le processus d'installation de zones franches a déjà été enclenché dans plusieurs villes frontalières dominicaines.