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Forêts: Les mesures de conservation de la biodiversité repoussées à...2010Carl Desjardins, Miércoles, Mayo 1, 2002 - 13:16
Hervé Kempf
Il faudra attendre 2010 pour que, peut-être, des "mesures" permettent de stopper la perte de la biodiversité : celle-ci "s'accélère à un rythme sans précédent, ce qui pourrait remettre en cause la vie sur notre planète telle que nous la connaissons actuellement", selon le plan stratégique de la convention sur la biodiversité défini à La Haye lors de la conférence sur la biodiversité qui s'est achevée vendredi 19 avril. La centaine de ministres de l'environnement présents se sont fixé la date de 2010 en se déclarant "résolus à renforcer leurs efforts"pour rendre ces mesures effectives dans huit ans. Effectivement, elles ne sont pas pour aujourd'hui : la conférence, chargée de concrétiser la convention sur la diversité biologique signée en 1992, a échoué à s'entendre au sujet des forêts primaires, qui sont l'un des principaux refuges de très nombreuses espèces vivantes. Elle a certes adopté un ambitieux programme de travail sur les forêts comportant pas moins de 130 "activités"relatives à la meilleure connaissance et à la préservation de celles-ci. Mais la participation des Etats à l'ensemble de ces activités est facultative, et le groupe d'experts qui a été créé pour suivre ce programme n'a pas de mandat politique. Le terme de "forêts primaires" (c'est-à-dire qui n'ont jamais été exploitées) a été soigneusement exclu de tous les textes. «Lignes directrices» Le Brésil a mené la bataille sur ces différents points, avec le soutien des pays amazoniens et du Canada. "Le programme met trop l'accent sur la conservation, explique Mitzi Costa, directrice de la division environnement du ministère des affaires étrangères du Brésil. Or, 22 millions de Brésiliens habitent en Amazonie, qui couvre 40 % de notre territoire. Il serait injuste qu'ils ne puissent pas utiliser la forêt, alors que les pays développés ont décimé leurs propres forêts." Le bilan n'est cependant pas totalement négatif : comme le note Christoph Bail, chef d'unité de la protection de l'environnement de la Commission européenne, "le sujet des forêts est maintenant sur la table de la convention, ce qui n'était pas le cas auparavant". Et si Greenpeace a fustigé la faiblesse des résultats, le programme de travail a été salué par Les Amis de la terre. La conférence a avancé plus nettement sur la question du partage des bénéfices issus des ressources génétiques. Elle a adopté des "lignes directrices" qui indiquent comment opérer ce partage entre les pays d'où provient la ressource et ceux qui en tirent des produits élaborés tels que des médicaments. Mais de nombreux pays en développement, notamment africains, voudraient que les règles deviennent juridiquement contraignantes. "Ces lignes directrices présentent plusieurs défauts et, par ailleurs, elles ne contribuent pas à orienter l'argent vers la conservation des ressources", estime Mary Fosi, chef d'unité au ministère de l'environnement du Cameroun. L'adoption des lignes directrices est cependant généralement considérée comme un progrès : "Il a fallu dix ans de discussions pour qu'on en vienne enfin à toucher le vrai cœur du problème, la propriété intellectuelle", note ainsi José Ugalde, de l'Institut national d'écologie de Mexico.
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