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Le différend concernant le bois d'oeuvre -- La colère grandit devant l'unilatéralisme américain

gabrielgbernier, Jueves, Abril 11, 2002 - 21:54

PCC (M-L)

Le 22 mars, le ministère du Commerce des États-Unis a annoncé l'imposition de droits de douanes sur les importations de bois d'oeuvre canadien.

Cette nouvelle taxe de 29% entrera en vigueur le 8 mai. Le ministère du Commerce a imposé ces droits compensateurs et antidumping après deux semaines de négociations pendant lesquelles il a refusé d'en arriver à une entente négociée avec les gouvernements fédéral, les provinces et les représentants de l'industrie forestière.

Les droits sur le bois d'oeuvre canadien inquiètent les Canadiens et Canadiennes. Beaucoup sont troublés par ce qu'ils perçoivent comme une intransigeance du gouvernement américain dans la négociation. De plus en plus, les États-Unis apparaissent comme arbitraires et se comportent en brutes qui n'acceptent que ce qui les sert. Ils semblent se jouer des accords commerciaux comme l'ALÉNA et ceux de l'OMC, n'hésitant pas à contourner ou à transgresser les règlements pour satisfaire leurs monopoles.

Le Canada a du bois d'oeuvre en abondance à vendre et de nombreux clients américains veulent en acheter, en particulier pour la construction domiciliaire. Le gouvernement américain refuse de laisser les Américains acheter du bois d'oeuvre canadien sans que les exportateurs paient une surtaxe de 29%. Une fois ces coûts incorporés, le bois d'oeuvre canadien est trop cher pour le consommateur américain. Le gouvernement américain dit que les monopoles américains du bois d'oeuvre ne peuvent concurrencer les prix moins cher du bois canadien, principalement du pin et de l'épinette, parce que les coûts d'abattage sur les terres de la couronne sont bas. Aux États-Unis, les redevances foncières du pin et de l'épinette sont très élevées parce que les propriétaires des terres font payer des droits d'abattage élevés.

C'est un argument intéressé parce que quel que soit le prix payé aux propriétaires, cela ne fait pas augmenter la valeur du bois en grume à moins que le propriétaire n'ait travaillé la forêt d'une manière ou d'une autre, comme en faisant du reboisement. Une terre ou une forêt inexploitée ne crée pas de valeur; seule l'intervention des travailleurs en crée, leur travail pour couper le bois ou développer la terre ou la forêt. Des droits d'abattage découlant du droit de propriété sans travail pour développer la forêt n'augmente pas la valeur du bois. Les droits d'abattage du propriétaire doivent être considérés comme faisant partie du profit (ou réduisant ce profit) tiré de la vente du bois en grume ou du bois usiné. Les droits d'abattage du propriétaire réduit le profit des capitalistes du bois d'oeuvre mais ne peut absolument pas être considéré comme un coût de production qui fait augmenter le prix du marché.

Si le gouvernement de la Colombie- Britannique demandait des droits d'abattage plus élevés sans augmenter son travail de reboisement ou de développement des forêts, cela devrait être considéré comme un moyen d'augmenter sa part de profit venant de la vente du bois en grume ou du bois usiné. Des droits d'abattage plus élevés ne peuvent être considérés comme augmentant la valeur du bois en grume ou usiné. Cette augmentation réduira seulement la part de profit de la compagnie qui récolte le bois ou le scie. C'est une sorte de taxe. (Les droits d'abattage des propriétaires privés sont aussi une sorte de taxe, une taxe privée.)

Pour régler ce problème le gouvernement canadien devrait créer immédiatement une Commission de mise en marché du bois d'oeuvre sur le modèle de la Commission de mise en marché du blé. Tout le bois d'oeuvre vendu à l'étranger devrait être vendu par cette commission qui aura acheté aux producteurs canadiens tout le bois d'oeuvre destiné à l'exportation. La commission de mise en marché passera des contrats avec les acheteurs japonais et américains, leur vendra la quantité de bois d'oeuvre convenue au prix convenu. Si le gouvernement japonais ou le gouvernement américain devaient imposer une taxe d'achat au consommateur, cette question ne concernerait que le consommateur et son gouvernement et n'impliquerait pas la commission directement. Si le gouvernement américain imposait une taxe ridicule sur les produits de la commission de mise en marché, cela voudra dire qu'il ne veut pas du bois d'oeuvre canadien et nous n'aurons qu'à constater ce fait désagréable.

Pour créer une Commission canadienne de mise en marché du bois d'oeuvre, il faudrait que le Canada se retire de l'ALÉNA puisqu'une telle commission est contraire à ses règlements. Le gouvernement canadien devrait déclarer immédiatement son intention de se retirer de l'ALÉNA.

Toute propriété des moulins de bois d'oeuvre devrait être gelée, c'est-à-dire qu'on ne permette aucun transfert de propriété de ces entreprises sans l'autorisation du gouvernement. En ces temps de difficulté pour l'industrie forestière, aucune acquisition par des entreprises étrangères ne doit être envisagée. Tous les prêts et les procédures de faillites contre les usines de produits forestiers doivent également être gelés pendant que le gouvernement enquête la situation. Les gouvernements doivent se garder l'option de dépanner l'entreprise en difficulté. Tout l'appui nécessaire doit être donné aux communautés qui veulent établir la propriété coopérative des moulins à scie avec la participation de ceux qui produisent le bois, des Premières Nations et des entrepreneurs locaux. Le gouvernement fédéral doit prêter de l'argent à des conditions favorables aux groupes communautaires qui veulent établir la propriété collective d'un moulin à scie. La propriété d'État doit demeurer une option ouverte.

Le mandat de la nouvelle commission de mise en marché du bois d'oeuvre comprendrait la fixation des quantités de bois d'oeuvre pouvant être vendues à l'étranger. Ces quantités seraient déterminées dans une grande mesure par l'attitude du gouvernement américain concernant l'accès du bois d'oeuvre canadien au marché américain. Nous ne pouvons pas les forcer à acheter notre bois et nous ne pouvons pas être forcés à notre tour de le vendre. Jusqu'à ce que la situation se calme, tout doit être fait pour aider les communautés qui vivent de l'exploitation du bois à rétablir une certaine stabilité. Aucun travailleur du bois ou sa famille et aucun entrepreneur local ne doit subir les conséquences de ce conflit.

Tiré du Le Marxiste-Léniniste Quotidien, no.69, 9 avril 2002, quotidien numéralisé du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste)

Site Web du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste)
www.cpcml.ca


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