Au québec les trois parti représentés à la chambre des communes s'avère être les trois têtes de l'hydre néolibérale! Rejettant la simple action électoraliste, l'UFP veut unir la gauche politique et la gauche sociale dans le but de faire un contre-poids aux idées néolibérales prêcher par les parti conventionels!!

POUR UN PARTI FÉDÉRÉ ET DE MASSE DE LA GAUCHE QUÉBÉCOISE

Ce document représente le point de vue du COCO du RAP-Montréal. Il reprend et développe certains des points soulevés par le texte "Quelques remarques sur le parti fédéré" qui fut adopté par l'assemblée populaire de Montréal le 28 novembre 2001, à la veille du congrès national de décembre, et publié dans l'Info-Rap de février dernier.

Avec la décision prise par le comité de liaison de tenir le congrés de fondation de l'UFP dans les prochains mois, nous passons à une nouvelle étape de l'édification du parti unifié de la gauche québécoise. Nous ne sommes plus à l'étape de l'hypothèse abstraite mais bien à celle de la réalisation pratique. Dans un tel contexte, plus que jamais s'impose à nous le besoin de clarifier nos objectifs ainsi que le processus dans lequel nous sommes engagés.

En premier lieu, nous voulons établir clairement que, du point de vue du RAP, l'édification d'un parti unifié de la gauche relève plus d'une stratégie de construction d'un front commun anti-néolibéral que de la construction d'un parti unitaire. Un front commun politique qui doit reposer sur deux piliers:

1. la convergence de la gauche politique,
2. la convergence de la gauche politique et de la gauche sociale.

Construire la convergence des forces et mouvements s'opposant au capital mondialisé du 21ème siècle exige le respect de leur diversité.

Diversité qui s'exprime autant par des programmes politiques distincts dans la gauche politique que par un large éventail de préocupations et de pratiques militantes au niveau de la gauche sociale. Cette convergence dans le respect de la diversité est bien la grande leçon que nous enseigne le mouvement anti-globalisation.

En tenant compte des contraintes imposées par la loi électorale québécoise qui ne reconnait pas les coalitions, nous estimons que ce front commun doit prendre dans les conditions actuelles la forme d'un parti fédéré et de masse. Parti fédéré, car regroupant des organisations autonomes, et parti de masse, car ouvert aux adhésions individuelles.

Cette forme d'organisation originale devrait permettre l'action unifiée non seulement des courants politiques s'opposant au néolibéralisme tels que les Verts, les Féministes, les Socialistes, les Communistes, les Indépendantistes de gauche, les militants non-affiliés, mais aussi des organisations syndicales et populaires et plus largement des nouveaux mouvements sociaux anti-mondialisation. L'objectif stratégique étant de concrétiser la rupture du mouvement social d'avec le PQ et de favoriser l'émergence d'une alternative de gauche populaire et de masse.

L'alliance de la gauche politique

L'adhésion au parti fédéré ne peut d'aucune façon être interprétée comme une renonciation à l'intégrité programmatique, organisationnelle ou idéologique des partis constitutifs. En effet loin de supplanter ou de remplacer les partis unitaires ou programmatiques (tel que le RAP, le PDS, le PCQ, etc..), le parti fédéré part du point de vue qu'une pluralité de programmes existent dans la gauche néolibérale et que ce qu'il importe le plus a l'heure actuelle et de mettre l'accent sur ce qui nous unis plutôt que ce qui nous divise. Le processus d'élaboration de la plateforme de l'UFP reflète bien cette attitude puisqu'il est question non pas d'élaborer un programme mais plutôt une "plateforme courte et mobilisatrice", par un processus participatif s'inspirant du budget participatif de Porto Alegre.

Partant du principe de la convergence dans le respect de la diversité, Il s'agit de forger une alliance de la gauche politique et non pas de créer un parti unitaire en fusionnant les partis constitutifs. En effet, tout en se donnant une IDENTITÉ ÉLECTORALE COMMUNE, les partis fondateurs resteraient libres de continuer leur action autonome et publique à condition, bien sur, de respecter la plate-forme et les statuts de l'Union des forces progressistes.

Ce statut de parti fondateur devrait se refléter dans la composition des organes dirigeants de l'Union -ainsi qu'a chacun des nivaux de décisions tel que l'UFP/local et l'UFP/régional- où les partis constitutifs auraient une représentation proportionnelle au nombre de leur membres. De plus, ces partis auraient le droit d'avoir des porte-parole dans les congrés régionaux et nationaux du parti fédéré.

Ce statut de parti fondateur n'est pas à confondre avec le droit de tendance qui serait lui aussi reconnu dans le parti fédéré. Le droit de constituer une tendance se rapporte au droit démocratique des membres d'une organisation de se regrouper pour promouvoir librement un point de vue programmatique, stratégique ou idéologique. Mais ce droit n'implique pas nécéssairement une forme de représentation aux niveaux des organes dirigeants. Ainsi une tendance peut être permanente ou temporaire, structurée ou informelle. Selon les circonstances et les modalités du débat interne, la tendance pourrait être, ou ne pas être, représentée aux divers niveaux de décisions. Alors que le statut de parti fondateur, comporterait, outre le droit de diffuser librement son point de vue, une reconnaissance statutaire des formes de représentation aux divers niveaux de décisions.

La convergence avec la gauche sociale

La jonction de la gauche politique et de la gauche sociale constitue le coeur même du projet de front commun anti-néolibéral. Depuis quelque temps, les mouvements sociaux sont à l'avant-poste des mobilisations contre le capital globalisé. Nous n'avons qu'à penser au mouvement anti-globalisation lors de la marche du Sommet des Amériques à Québec, au mouvement anti-guerre suite à l'aggression américaine en Afghanistan, au mouvement féministe avec la Marche des Femmes, ou au mouvement anti-pauvreté. Mais malheureusement, leur convergence avec la gauche politique reste des plus ténue.

Mercier fut une amorce et l'appui du conseil central de Montréal(CSN) à l'unité de la gauche porte en lui le germe d'une convergence à venir. Mais il n'en reste pas moins qu'il y a fort à faire pour qu'elle devienne réalité.

Certes, le processus de plateforme participative et la formation d'UFP locales et régionales doivent servir à jeter des ponts entre la gauche politique et la gauche sociale, mais ce n'est point suffisant en soi.

La clé de la jonction reside dans l'enracinement du parti fédéré et de ses militants dans les luttes sociales. Car il nous faut démontrer EN PRATIQUE que notre projet ne se résume pas à un électoralisme de bon aloi mais qu'il vise plutôt à développer une résistance de masse contre le capital financier et les partis à sa solde. Dans cette optique, le front électoral constitue autant un terrain pour prolonger les luttes sociales, qu'un levier pour les rassembler et les poursuivre. Il n'ya donc pas de contradiction entre la lutte électorale et les luttes sociales, mais une continuité que devrait assumer pleinement le parti fédéré.

C'est par l'implication de la gauche politique dans les mobilisations sociales que l'on pourra combattre la désillusion politique et le cynisme qui affecte tant de militants des mouvements sociaux et de la jeunesse radicalisée. La responsabilité première incombe aux militants politiques: c'est à nous de faire la preuve que la lutte politique est nécéssaire et que notre parti fédéré ne tombera pas dans les même ornières que les partis traditionnels.

En offrant à la gauche sociale de participer directement à l'édification d'un parti fédéré et surtout d'y avoir des formes de représentation directes, nous ouvrons la porte à une nouvelle façon de faire la politique dans un parti de type nouveau.

Montréal, 12 mars 2002