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Péril en la demeure

jplarche, Jueves, Marzo 7, 2002 - 18:16

Gil Courtemanche, billetiste d’Alternatives, est également chroniqueur au Devoir et écrivain.

Soixante mille personnes qui protestent contre la mondialisation sauvage à Québec c’est bien. Quelques centaines de Québécois à Porto Alegre dont Louise Beaudoin (les voyages forment la jeunesse) c’est aussi très bien. Comme dit la chanson, « c’est bon pour le moral ». Mais zéro personne à Victoria pendant que les premiers ministres provinciaux ouvrent subtilement, mais radicalement, la voie au dépeçage méthodique du régime de santé public canadien, c’est grave.

Le même nombre de personnes pour protester contre la consultation bidon de Jean Rochon sur la pauvreté, c’est grave.

Bien sûr, il y a quelque chose d’emballant et de passionnant à crier son engagement pour un continent plus humain et plus juste, quelque chose d’exotique à entendre discourir en espagnol sur le budget participatif. Mais la semaine dernière, devant l’Hôtel de ville de Montréal, il n y avait que quelques dizaines de personnes pour manifester contre un projet de condos qui va défigurer une partie du Plateau Mont-Royal. Peut-être que tous ceux qui s’y opposent étaient déjà rendus au Brésil.

Nous avons encore la solidarité romantique et théorique un peu comme ces élèves qui aiment les activités parascolaires mais qui ont en horreur les cours de français, la lecture et les devoirs. Nous oublions trop souvent que l’engagement et la solidarité ne mènent pas toujours à de grands rassemblements festifs et que c’est avant tout une sorte de travail méthodique, parfois monotone et fastidieux.

Je ne mets pas en doute la sincérité de ceux qui étaient à Québec (j’y étais) ou qui sont à Porto Alegre. Ils veulent vraiment changer le monde, ils sont assoiffés de justice.

Mais, ils oublient peut-être que le monde commence au coin de la rue, un coin de rue par exemple dont la signalisation serait déficiente et qui mettrait en danger la vie des personnes âgées et des enfants. Se mobiliser pour obtenir l’installation de feux de circulation ne semble peut-être pas révolutionnaire. Ce n’est surtout pas glorieux dans un CV de militant. On se trompe. Si on est incapable de provoquer une petite révolution dans son quartier, comment peut-on penser un seul instant qu’on pourra le faire à l’échelle d’un continent ?



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