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Tous terroristes ! BUSH attise les haines et nourrit les peurs. Sans parler des massacres...Carl Desjardins, Jueves, Marzo 7, 2002 - 00:41
HSY
La diplomatie agressive du président américain Bush inquiète les pays du Proche-Orient. Ses déclarations concernant "l'axe du mal" sont-elles un préalable à des bombardements ciblés ? George W. Bush dans la zone démilitarisée entre les deux Corées (AFP) Plusieurs semaines se sont écoulées depuis le fameux discours de George W. Bush, dans lequel il stigmatisait un "axe du mal" composé de la Corée du Nord, de l'Irak et de l'Iran. Mais les commentaires et les analyses ne tarissent pas dans la presse arabe. Le quotidien égyptien "Al Ahram" s'interroge sur "la portée des avertissements adressés aux pays montrés du doigt. Pour certains, les menaces de Bush seraient un moyen de pression sur des gouvernements restés timides dans leurs actions contre le terrorisme ; d'autres y voient un tournant crucial dans la stratégie américaine de l'après-11 septembre." "Au Moyen-Orient, plus qu'ailleurs, poursuit "Al Ahram", les objectifs du président américain inquiètent et méritent que l'on s'y attarde. En effet, quand l'Irak, un pays arabe, et l'Iran, un Etat islamique, sont désignés, c'est la stabilité de toute la région qui est menacée." Les deux principaux quotidiens libanais estiment que ces menaces "attisent les haines et nourrissent les peurs". Pour "An Nahar", "la nouvelle stratégie américaine, sous couvert de lutte contre le terrorisme, s'emploie à remodeler la géopolitique actuelle pour obtenir un monde réduit au statut de propriété foncière. Cette vision tyrannique du monde devrait non seulement alerter les alliés au sein de l'OTAN, mais surtout provoquer la colère du citoyen américain." Sur le même ton, son confrère "As Safir" s'arrête sur le sort réservé à la Syrie. "Ce pays, pourtant d'ores et déjà inscrit sur la liste noire des pays soutenant le terrorisme et développant des armes de destruction massive, n'a pas été inclus dans «l'axe du mal». Fait étonnant." Donc, tout n'a pas été dit et la politique étrangère américaine peut encore réserver des surprises. Trouver un "Karzai irakien" Ainsi, "An Nahar" constate que "les activités du Hezbollah libanais sont assimilées à celles d'Al Qaida. Dans les deux cas, l'administration américaine estime être en présence d'un mouvement terroriste d'envergure internationale, qui, par ailleurs, s'adonne à des oeuvres de bienfaisance. Cette lecture de la situation en vigueur dans le Sud du Liban ne manque pas d'être très embarrassante pour les responsables libanais. A supposer que l'armée libanaise prenne en mains les positions du Hezbollah au Sud du Liban, comment réagirait-elle à une violation de l'espace aérien libanais par l'aviation israélienne ?" Prudent sans être alarmiste, le quotidien de Beyrouth ajoute que, dans l'immédiat, "les pressions sur le Liban et la Syrie se focalisent uniquement sur le Hezbollah". En revanche, l'Irak de Saddam Hussein est bien dans la ligne de mire des Etats-Unis. Le quotidien jordanien "Al Rai" le pense. "L'axe dont parle Bush est formé d'Etats entre lesquels il n'existe aucune alliance ni aucun accord de coopération. L'Iran et l'Irak se sont affrontés à mort pendant des années. Quant à la Corée du Nord, c'est un pays qui vit en autarcie sans aucune influence sur la scène internationale. Ce pays a été tout bonnement rajouté à «l'axe» pour faire diversion et éviter à l'administration américaine d'être accusée d'islamophobie. Lorsqu'on sait, par ailleurs, que les Américains travaillent à une reprise du dialogue avec l'Iran, il ne reste plus que l'Irak. Une guerre que rien n'oblige l'Amérique à déclencher. Une guerre qui serait un choix délibéré et qui confirmerait l'extrémisme du moment (???? ) de l'administration Bush." Le quotidien panarabe "Al Quds al-Arabi" pense aussi que "Washington s'apprête à attaquer Bagdad" et qu'il "ne reste plus aux Américains qu'à choisir entre une invasion de longue durée et une opération rapide." Dans un cas comme dans l'autre, les préparatifs militaires et diplomatiques vont bon train et des scénarios sont échafaudés pour un après-Saddam Hussein. "Reste à trouver un Karzai irakien", conclut "Al Quds al-Arabi". |
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