Dimanche 17 février, Hébron, ville palestinienne de Cisjordanie, a 30 kms au sud de Jerusalem. La ville, theoriquement zone A, c'est-à-dire sous contrôle de l'Autorité palestinienne, vit en réalite en état de siège.

Dimanche 17 février, Hébron, ville palestinienne de Cisjordanie, a 30 kms au sud de Jérusalem. La ville, théoriquement zone A, c'est a dire sous contrôle de l'Autorité palestinienne, vit en réalite en état de siège.

Hébron est entourée de colonies dont une, Kyriat Arba, abrite environ 6 000 colons. La ville elle-même est depuis 1997 divisée en deux parties : H1 sous contrôle palestinien et H2, qui comprend le coeur de la vieille ville y compris la mosquée d'Abraham, sous contrôle israelien.

La mosquée d'Abraham est tristement célèbre depuis qu'en
1994 un colon a pénétré dans les lieux, a tiré et tué 29 Palestiniens en train de faire leur prière.

240 colons, des religieux parmi les plus extrémistes, habitent en plein coeur de H2, attisant les tensions entre Palestiniens et Israéliens.

Toute l'agglomération d'Hébron compte plus de 415 000 habitants.
Aujourd'hui dimanche 17 février, il y a couvre feu à Hébron. "Le vendredi, il y a toujours un couvre-feu, souvent ils le prolongent le samedi, mais là aujourd'hui, on ne sait pas pourquoi il y a encore le couvre-feu. Cela peut durer autant qu'ils (les soldats) le désirent", raconte un habitant.

Et le couvre feu, signifie que les habitants palestiniens de la zone H2 ne peuvent pas sortir de chez eux, et que ceux de la zone H1 ne peuvent pas rentrer dans la vieille ville ou aller à la mosquée.

Le couvre-feu, c'est une ville morte, toutes les boutique sont fermées. On ne croise dans la rue que les soldats israÉliens et quelques pratiquants juifs. Des postes militaires sont placés un peu partout, parfois dans des maisons occupées. Certains font office de check-points pour piétons.

Ces jours-là, on vit comme en apnée.

Autre particularité d'Hébron : "chaque région à sa spécificité, son style d'occupation, dira cet habitant. Ici, les maisons ne sont pas détruites, elles sont occupées, confisquées, réquisitionnnées de force par l'armée..."