Il pleuvait jeudi après-midi à Québec.
Pourtant, plus de 2000 personnes trempées jusqu'aux os ont marchés dans les rues de Québec pour demander un fois de plus au gouvernement un réinvestissement public massif en éducation. Une manifestation réussie qui a attiré des étudiant-e-s de partout en province et qui a mis en grève cinq cégeps pour la journée.

Pendant ce temps, les étudiant-e-s de Victoria tiennent le fort à Camp Campbell, devant le parlement provincial, pour la sauvegarde de l'éducation et des services sociaux publics. Voir http://www.victoria.indymedia.org/

Il y avait longtemps que le mouvement étudiant n'avait pas mobilisé autant de personnes sur des revendications radicales. 2000 personnes étaient au rendez-vous à Québec, jeudi, pour la plupart arrivées de l'extérieur de la ville. Montréal, Jonquière, Alma, La Pocatière, Trois-Rivières, Drummundville,..., une forte mobilisation qui en a surpris plus d'un.

La manifestation, organisée par l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), visait à revendiquer une éducation de qualité, libre, gratuite et accessible. Ces objectifs passent, selon la fédération étudiante, par un réinvestissement public immédiat dans le réseau post-secondaire et la fin des obligations de performance imposées par le gouvernement, contrat de performance à l'université et plan de réussite au collégial (voir l'autre article). On s'inquiète aussi grandement de la privatisation qui envahit subtilement le système d'éducation par le biais de la publicité et du financement privé de certains programmes ou groupes de recherche. En deux mots, les étudiant-e-s disent non à l'assujettissement de l'éducation aux lois du marché.

Commémorant le Sommet du Québec et de la jeunesse, tenu il y a deux ans, les 2000 marcheurs et marcheuses ont serpenté les rues de Québec jusqu'à la colline parlementaire. Malgré la pluie, l'ambiance est demeurée bonne et le son des tambours et des chants révolutionnaires n'a pas cessé. Quelques manifestant-e-s se sont permis de marquer leur présence sur quelques édifices ciblés, notamment un groupe de femmes, qui ont graffité leur message sur une pharmacie, principale promotrice, selon elles, de l'assujetissement du corps de la femme aux dictats de la mode.
En terme de mobilisation, ce fut une réussite pour l'ASSÉ, considérant que plusieurs cégeps des régions étaient présents et que cinq autres avaient voté une journée de grève pour l'occasion (F-X Garneau, Maisonneuve, St-Laurent, Vieux-Montréal et Lévis-Lauzon).

La manifestation s'est déroulée dans le calme, et les participant-e-s ont regagné leur patelin détrempé-e-s mais non gazé-e-s, comme au SQJ, il y a 2 ans.