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Un sondage international sur la mondialisation!?!vieuxcmaq, Lunes, Febrero 18, 2002 - 12:00
Olivier de Gaspé Asselin (oasselin@yahoo.fr)
Le Devoir fait dans la démagogie ; Il publie un article bidon sur un prétendu consensus autour du néolibéralisme. On croirait cet article commandité par McDonald's. Un article du Devoir du 2 février 2002 m’a fait bondir. On y annonçait les résultats d’un sondage international qui laisserait croire à un appui de l’humanité envers la mondialisation. La méthode d’analyse du sondage d’opinion est très incertaine : bien qu’étant utile pour palper l’opinion publique d’une certaine région sur un enjeu bien déterminé, sa capacité à accéder aux impressions réelles de la population mondiale sur un sujet aussi vaste et imprécis que " la mondialisation " est très contestable. Dans cette même édition du Devoir, Bernard Descôteaux soulignait d’ailleurs toute la complexité du phénomène. Pour avoir travaillé plusieurs années dans une société d’études de marchés en tant qu’intervieweur puis, superviseur (entre autres pour le compte d’Environics, le mandataire du sondage sur la mondialisation), je connais l’inévitable subjectivité de cette méthode d’analyse. Une telle étude peut aussi bien se traduire par des questions de l’ordre de Ëtes-vous en accord avec le déclin des mesures de protection sociales et environnementales, pour satisfaire les investisseurs étrangers ? que par Ëtes-vous en faveur de l’échange de produits et services entre les pays ? Outre l’incohérence entre un outil d’analyse aussi superficiel et la complexité de la mondialisation, la prétention à représenter l’opinion de 67% de la population mondiale est d’une grossièreté sans borne. On dit avoir interrogé 25 000 personnes dans 25 pays (lesquels ?). En fait, on est en droit d’attendre d’une firme de sondage sérieuse qu’elle utilise les méthodes d’interview correspondant au public visé, en l’occurrence la population mondiale généralement démunie. Ce qui correspondrait à envoyer des équipes de chercheurs familiers avec chacunes des cultures analysées, dans les régions les plus reculées, pour avoir un échantillonnage représentatif de l’humanité. Mais surtout, ils devraient chercher à obtenir leurs réponses en utilisant le mode de communication le plus approprié à chacunes des cultures spécifiques. Alors seulement serait évacué le risque de distortion des données, qu’une culture de recherche et un mode de recueillement des informations peut charrier. Une telle étude aurait donc nécéssité une logistique extraordinaire, ainsi que des coûts exorbitants, vu l’implication de sociologues (ou ethnologues) du monde entier. Il est probable qu’Environics n’a fait appel qu’à la seule méthode de l’entrevue téléphonique qui s’applique dans nos sociétés de consommation -habituellement pour rechercher la couleur la plus appropriée aux boîtes de Pop-Tarts… Ainsi, comme il est invraisemblable que 67% de la population mondiale soit en possession d’un téléphone, les résultats de l’étude n’ont de valeur qu’auprès des pays matériellement développés. Car bien qu’on ait réussi à interroger des personnes de tous les coins de la planête, les importantes populations du tiers-monde ne peuvent être positivement représenté par leurs minorités qui possèdent un téléphone. Ce sondage est aussi positif que l’établissement d’une définition des fruits en scrutant une cerise sous microscope. |
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