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Le politicien idéalvieuxcmaq, Domingo, Febrero 17, 2002 - 12:00
Daniel Breton (daniel.breton@sympatico.ca)
Voici quelques réflexions que nous avons eues au sujet du sondage de La Presse sur le politicien idéal. N'est-ce pas normal, en 2001, que les gens soient déçus lorsqu'ils demandent à des politiciens d'avoir l'envergure de J.F.K. ou de René Lévesque et que l'on veuille les entendre nous parler de grands projets de société, mobilisateurs, porteurs d'avenir, alors que ces gens administrent de plus en plus comme des comptables, sans vision à long terme ou avec une vision de projet de société que de plus en plus de gens considèrent dépassée, sinon dénaturée ? N'est-ce pas un peu parce que les politiciens d'aujourd'hui livrent un double message ? Un pour satisfaire des électeurs qui votent de plus en plus en fonction d'intérêts personnels et un autre pour la galerie en parlant de l'avenir collectif du Québec ? Car c'est bien la réalité à laquelle les hommes politiques font face. Nombre de groupes de pression, de toutes tendances ont a coeur LEUR réalité, voulant rarement regarder comment cela affecte celle des autres. Tout le monde tire sur la couverture, chacun de son côté, et après on demande pourquoi ils sont inconséquents ! Qui est à blâmer pour cette dérive du politique ? Ne le sommes-nous pas tous un peu ? Nous, les électeurs, sommes en partie responsables de cette baisse de valeur de la politique, en l'ayant laissée à elle-même pour nous concentrer sur notre vie individuelle ; en nous repliant sur nous-même (après le référendum de 1980), pour nous réveiller 15 ans plus tard, horrifiés de voir le néant dans lequel elle baigne et constater la vacuité des discours et la petitesse des enjeux débattus, qui n'ont que peu à voir avec les vrais enjeux, que nous connaissons tous, plus ou moins consciemment. Aussi, en faisant des demandes qui ne vont pas dans le sens de notre épanouissement collectif, mais de notre bien-être individuel, de façon nombriliste. Nous, les politiciens, qui avons volontairement décidé de voir le Québec comme une somme de lobbies à satisfaire afin de garder le pouvoir coûte que coûte ; tout cela dans le but d'accomplir, plus tard, toujours plus tard, le grand projet, ou tout simplement pour le pouvoir. Nous, les journalistes, qui faisons à la fois preuve de cynisme face aux politiciens traditionnels, et d'élitisme condescendant face aux petits nouveaux comme ceux-là qui essaient de mettre sur pied un parti, en 2001, ne daignant même pas en apprendre plus sur ces gens qui ont le courage (ou l'inconscience) d'essayer de faire quelque chose. Nous, les chefs de pupître et directeurs de nouvelles, qui censurons et dirigeons les articles et reportages en fonction soit des intérêts des propriétaires de nos médias respectifs, ou du spectacle médiatique dans l'instant. Nous, les jeunes, qui ne voulons rien savoir des partis politiques, car nous ne leur accordons aucune crédibilité, mais voulons que les choses changent, sans nous impliquer dans aucun d'eux, car c'est salissant. Et enfin, nous les lobbies et nos chefs, qui n'osons pas faire face à nos responsabilités collectives lorsque nous sommes placés devant des choix difficiles, et même parfois inacceptables pour l'avenir du Québec. "Notre mandat se limite à une revendication en fonction de nos membres" répondrons-nous. Ceci dit, une nouvelle réalité politique commence à poindre dans le paysage du Québec. De plus en plus de gens se disent qu'il faut faire quelque chose pour ranimer la politique, et tasser la politicaillerie. Il est trop tôt pour dire ce qui en résultera mais une chose est sûre, pour que le Québec arrive finalement au XXIème siècle, le politicien idéal aura besoin de 3 qualités : du leadership, de la vision et du courage. Mais il ne pourra faire le travail tout seul, nous devrons tous y collaborer. Rappelez vous la célèbre phrase de J.F.K.: « Don't ask what... » Il est clair que nous ne pouvons pas demander aux politiciens de n'être qu'altruistes lorsque nous sommes de plus en plus individualistes (pour ne pas dire égoïstes), mais un équilibre doit être retrouvé entre l'individuel et le collectif. Le 26 mai 2001, nous avons inauguré le Parti Vert du Québec avec cette idée en tête, notre interdépendance à tous. Il nous faut recommencer à nous responsabiliser collectivement aussi bien qu'individuellement, pour notre épanouissement à tous. Une multitude de signes inquiétants révèlent une perte de sens et de direction dans la vie des gens du Québec, et ce, à tous les niveaux. Que l'on parle de famille, de suicide, de jeu, de travail, le portrait profond du Québec en est un de remise en question. Un parti politique écologiste - dont le point de départ n'est pas l'environnement, mais le respect et l'interdépendance de la vie sous toutes ses formes - représente une piste de réflexion politique à cette remise en question. Nous n'avons pas la prétention de croire que nous sommes LA solution mais une chose est sûre, nous savons que ce n'est pas dans la fuite en avant ou en nous croisant les bras que nous créerons un Québec que nous serons fiers de léguer à nos enfants. La tempête de verglas a bien illustré ce qu'une crise fait ressortir comme esprit de solidarité, d'entraide et de leadership. Nous nous approchons à grands pas d'une tempête de verglas politique, et ce sera là que le politicien "idéal" aura la chance de se faire valoir parce que reconnu par des citoyens, humains et vulnérables, pas avant.
Parti Vert du Québec
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