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Indymedia en palestine : 2ème jourvieuxcmaq, Sábado, Febrero 23, 2002 - 22:17 (Analyses | Guerre / War)
Cécile ... (imcfrance-contact@yahoogroupes.fr)
Dans le cadre de la campagne civile pour la protection civile du peuple palestinien, 3 indymedi'activistes sont actuellement en Israel et en Palestine. 8 février - 2e journée en territoire palestinien. Les destructions de maisons palestiniennes planifiées par le gouvernement israélien puis exécutées avec l’aide de l’armée israélienne – voir le témoignage d’hier – font, en fait, partie d’une stratégie planifiée élaborée par les différents gouvernements successifs (Netanyahou, Barak, Sharon, pour ne citer que les plus récents) avec tous les gardes fous imaginables tant historiques que légaux. Un architecte urbaniste israélien, cartes à l’appui, nous en explique la logique : « aujourd’hui le grand Jérusalem, nous montrent tous les effets et l’efficacité des ces constructions. Les accords d’Oslo ont formalisé des zones : les zones A sous contrôle de l’Autorité palestinienne, ont, en fait, permis de valider l’implantation des colonies existantes et préparé des possibilités d’extension dans les zones C (qui est sous contrôle israélien) ; les zones B sont sous le contrôle de l’autorité partagée Israel-Palestine -. Toutefois le pouvoir est entre les mains d’Israel. Il faut savoir que les limites des zones peuvent changer à tout moment. Et reconnaître que les palestiniens n’ont jamais eu de plans d’occupation des sols après les accords d’Oslo. D’autre part un personne habitant dans un village situé en Zone A peut très bien avoir sa maison en zone C. » Michel Warshawski, israélien et ardent militant pour la justice, se désole « les Palestiniens ne se sont jamais souciés de ces plans. Ils ne se réveillent malheureusement que quand les bulldozers arrivent devant chez eux pour détruire leurs habitations. » Ce matin nous sommes parti de Jérusalem à la découverte des terres palestiniennes de Cisjordanie sous l’occupation israélienne . Une occupation qui vise à la politique de continuité du territoire israélien, et au morcellement des terres palestiniennes. Rejetant la population arabe de Cisjordanie dans de véritables bantoustans sud-africains. Nous montons vers le nord, dans la direction de Ramallah où nous irons demain samedi 9. Le paysage est composé de collines et de vallons, la terre est très rocailleuse. Sur le haut des collines et sur les flancs sont implantées des colonies juives aux constructions uniformes et peu esthétiques. Hier, en allant vers Bethléem, ville arabe au sud de Jérusalem, nous avions observé le même phénomène : la ville de Bethléem est encerclée d’implantations juives, dont la plus ancienne, celle de Gilo, est la plus impressionnante. Arrogante, du haut de sa colline, elle nargue Bethléem. Elle est accessible aux seuls Israéliens par une véritable autoroute, comme une blessure au beau milieu de la vallée. Les Arabes, eux, doivent emprunter des routes cabossées parsemées de check-points. Une communauté de Bédouins originaire du Néguev s’était réfugiée sur le périmètre des colonies sur ordre des Palestiniens. Malheureusement aujourd’hui, leur campement se trouve sur une zone d’extension d’une colonie. Car les colonies ne se multiplient pas, elles s’agrandissent... à l’infini. Les Palestiniens, eux, sont cantonnés dans des espaces de plus en plus petits. À notre passage, nous voyons qu’il reste encore quelques tentes car les les Bédouins ont été dans l’obligation de se déplacer de nouveau vers le haut d’une colline au sud de Jérusalem Cette colline n’est autre qu'une décharge publique. Toutes ces implantations, on le voit bien, visent, non seulement à préserver une continuité israélienne, mais aussi à couper la Cisjordanie en trois parties arabes morcelées de colonies : le sud, le centre et le nord. Les frontières sont de vastes couloirs autoroutiers habitées par des juifs. En quelque sorte des enclaves israéliennes en territoire palestinien, des terres annexées par Israel en toute impunité. Nous poursuivons la visite par la vieille ville, partagée en trois quartiers. Le premier est essentiellement chrétien arabe et vit en parfaite entente avec le quartier voisin, arabe musulman. Seule différence : les boutiques sont délaissées par les chrétiens rendant les ruelles fort peu animées. En effet, les Israéliens ont augmenté les taxes les portant à une seuil prohibitif. Les chrétiens sont donc partis travailler du côté des Israéliens. Dans le quartier musulman, on voit parfois flotter un drapeau israélien, un colonisateur. Le quartier juif, tout propre, semble reconstruit. Notre accompagnateur dans la vieille ville à passé de nombreuses années dans les prisons israéliennes pour avoir posé une bombe quand il n’avait que 17 ans dans une rue de Jérusalem, bombe qui a blessé 9 israéliens. La veille, des bombardements israéliens avaient tué de nombreux civils palestiniens. Nous nous rendons ensuite sur la traditionnelle manifestation des femmes en noir, femmes israéliennes pour la paix, qui a lieu en plein quartier de Jérusalem ouest, depuis 1987, au début de la première Intifada. Nous allons ensuite à l’AIC (Centre d’Information Alternative animé par des juifs pour la paix), dans lequel sont regroupées plusieurs associations dont certaines tentent, par des actions, de s’opposer aux démolitions de maisons. Demain : Ramallah et rendez vous avec Arafat assiégé. |
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