Pendant 4 jours, les participant-es au FSM ont baigné dans la foule qui débordait de partout. Pour assister aux conférences, aux séminaires et à plusieurs des 700 ateliers, on s'assoyait là où on le pouvait. Bourré à raz bord de slogans, de manifestations, de musique, de soleil.....

Pendant 4 jours, les participant-es au FSM ont baigné dans la foule qui débordait de partout. Pour assister aux conférences, aux séminaires et à plusieurs des 700 ateliers, on s'assoyait là où on le pouvait. Bourré à raz bord de slogans, de manifestations, de musique, de soleil, de tout, le
campus était aussi rempli de kiosques d'information et d'étals où on vendait des livres, des CD, de l'artisanat, des t-shirts, des produits biologiques et j'en passe. Malgré la diversité linguistique, les barrières culturelles et les gens assis dans les escaliers ou s'arrêtant de
préférence, semble-t-il, en plein milieu du chemin, l'énergie circulait allègrement. Peu importe les chamboulements logistiques, il était difficile de ne pas embarquer dans cet extraordinaire flux militant.

Le 5 février, c'est dans une immense salle bondée que le FSM se clôturait - déjà! Des représentant-es des peuples autochtones partageaient leur désir de prendre enfin leur place légitime sur cette planète et au sein du FSM : "Nous sommes des êtres humains!" Contrastant avec la participation très inéquitable des femmes qui furent rarement invitées en tant que panélistes dans les grandes conférences, ce matin, elles étaient bien présentes sur scène. C'était aussi une nette amélioration par rapport au premier FSM où, selon Diane Matte, coordonnatrice de la Marche mondiale des femmes, elles avaient brillé par leur absence au cours de cet événement. En 2003, le comité organisateur du FSM va-t-il venir à bout d'en faire autant concernant les conférences?

Nous étions plus de 50.000 personnes à être venues à Porto Alegre d'un peu partout, dont 22.000 femmes, c'était beaucoup, trop selon certain-es, mais peu en regard des milliers de personnes qui rejettent le monde stérile, injuste et homicide de l'OMC, du FMI, de la Banque mondiale et du G8. Ce matin, on annonçait la mondialisation du FSM afin d'élargir la participation. Dans toutes les régions du monde, les femmes, les autochtones, les paysan-nes, etc., devront être vigilants quand le FSM s'enracinera dans chaque continent au moyen de Forums régionaux qui auront lieu au cours du deuxième semestre de chaque année. Nos propres comportements organisationnels et individuels ne cadrent pas toujours avec le monde que nous voulons tout comme le FSM n'a pas inclus d'emblée les
femmes. Afin d'être des héritières et des héritiers à la hauteur de l'espoir de tous les peuples et des femmes, il faut se lancer le défi d'apprendre à penser et à agir de façon inclusive. En enracinant le Forum social mondial dans toutes les régions du monde ET en nous-mêmes, ainsi que dans nos organismes, notre globalisation solidaire sera de plus en plus irrésistible, partout. Lutter pour faire tomber les barrières politiques, militaires et économiques sur lesquelles tous les peuples de la terre se butent et encore plus les femmes, si, si, mais en repoussant aussi celles que nous portons.