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Les sociétés de sécurité recyclent les emplois jeunesvieuxcmaq, Miércoles, Febrero 6, 2002 - 12:00
soupe lipton (menace@altern.org)
Article des Echos, jeudi 31 janvier 2002, p58 La profession signe aujourd’hui un accord pour pouvoir embaucher les « adjoints de sécurité » qui n’auront pas de diplômes de policier. Un métier de chien. De ceux qu'on trouve dans les romans noirs. Pour les entreprises du secteur de la sécurité, pas facile de dénicher des veilleurs de nuit, convoyeurs de fonds, gardiens et autres vigiles. Dans un cas sur deux, il faut travailler de nuit. Les risques d'agression sont permanents. Le tout pour un salaire généralement bien inférieur à ceux en vigueur dans les entreprises où les agents sont envoyés. Les sociétés spécialisées, pourtant, sont en plein essor, et les attentats du 11 septembre ont encore accru la demande. En quatre ans, leur effectif global est passé de 60.000 à 100.000 personnes. Mais elles se heurtent à un manque de main-d'œuvre criant. « Avec la baisse du chômage, on a été obligé de pêcher un personnel qui est de plus en plus loin des standards classiques, de prendre des hommes parfois hors jeu sur le plan social, confie un patron. Mais, en même temps, la loi nous interdit d'embaucher des gens qui ont un casier judiciaire. Et nos clients sont de plus en plus exigeants: il faut être à la fois dissuasifs et invisibles, sourire aux uns, montrer les dents aux autres. » La quadrature du cercle. Comment faire ? Une solution consiste à recycler des emplois-jeunes. Après une première expérience dans le Nord-Pas-de-Calais, le syndicat patronal du secteur, le SNES, signe ce matin un accord national avec le ministère de l'Intérieur. Ce dernier emploie actuellement 16.150 jeunes « adjoints de sécurité », dont les contrats de cinq ans vont peu à peu arriver à échéance. Beaucoup espèrent devenir policiers. Mais, grâce à l'accord conclu aujourd'hui, le secteur privé compte bien récupérer ceux qui n'obtiendront pas le diplôme. La nouvelle loi sur la sécurité quotidienne prévoit qu'ils seront habilités d'emblée à fouiller les personnes et les bagages. Hausse des salaires Depuis un an, les Securitas, Euroguard, etc., se sont surtout engagés dans une politique vigoureuse de revalorisation des rémunérations. Première étape: la conclusion, en octobre 2000, d'un vaste accord social entre le SNES et les syndicats CFDT, CFTC, CFE-CGC et FO. Il prévoyait notamment une hausse de 6,9 % du salaire minimum et une prime pour les agents portant un uniforme. Nouvelle amélioration au le, janvier 2002: désormais, les heures de nuit sont payées 10 % de plus que celles effectuées de jour. « Aussi étrange que cela puisse paraître dans une profession dont près de 48 % des heures travaillées se situent entre 22 heures et 5 heures du matin, le travail de nuit n'était jusqu'alors pas pris en considération », note le SNES. En outre, les salaires minimaux ont été à nouveau augmentés. Au total,« on décolle par rapport au SMIC », se félicite Alexis Bordet, le secrétaire général du SNES. Au 1er janvier 2002, le salaire de base de la profession se situe à 1.146 euros brut par mois, soit 13 % de plus que le SMIC. Pour les employeurs, cet effort a entraîné en deux ans une progression des coûts sociaux comprise, selon le SNES, entre 29% et 33 %. Une hausse qu'il reste à faire admettre aux clients, plutôt habitués jusqu'ici à bénéficier de la guerre des prix entre prestataires. En attendant la troisième étape, programmée pour le 1er janvier 2003 : la mise en place d'un système de prévoyance pour toutes les entreprises du secteur. D. C. - Tiré de "Article des Echos", jeudi 31 janvier 2002 |
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