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Pour une charte du droit à la ville

vieuxcmaq, Domingo, Febrero 3, 2002 - 12:00

Martin Bazinet (martin_bazinet@hotmail.com)

Présenté hier au FSM, le séminaire portant sur l´urbanisme et l´habitation a relevé plusieurs problèmes urbains, accentués par la dynamique actuelle de la mondialisation. Les lacunes sont telles qu´elles ne respectent pas certains droits fondamentaux.

De plus, les panellistes semblaient unanimes à reconnaître la nécessité de préciser les besoins et droits urbains de base. Au coeur de
ceux-ci, le droit à un toit décent, mais aussi, le droit au transport public et à l´inclusion sociale. Voilà pourquoi une Charte du droit à la ville mijote en ce moment. C´est donc dans un esprit de collectivités actives que les panellistes ont ciblé les pouvoirs municipaux comme principaux acteurs pour mettre en oeuvre des réponses concrètes, cela dit sans oublier le soutien des autres paliers gouvernementaux.

Patrick Braouezec, maire de Saint-Denis en France, a résumé l´initiative en cours d´une Charte du Droit à la ville. Réunis l´an dernier, des maires d´une soixantaine de villes (européennes surtout) ont accepté le principe qu´une ville n´est pas une île (tiens, tiens?). Les cités, creuset pertinent des identités cohérentes et participatives, s´avèrent un haut-lieu des revendications de droits et de réseaux. Selon lui, la concrétisation du vivre ensemble, c´est faire ensemble. Ainsi, un Conseil pour le Droit à la ville a été formé et mandaté pour présenter une Charte qui sera débattue lors d´une rencontre en novembre 2002 à Venise.

Pour sa part, Saskia Sassen , finlandaise et professeure de sociologie à l´Université de Chicago, a décortiqué où sont ces lieux stratégiques de mobilisation civile. Compte tenu de l´informatisation et de la dérégulation, les villes sont appelées à se développer en réseau. Il faudrait donc agir prioritairement aux niveaux municipal et supranational. Posant la question « A qui appartiennent
les villes », elle rappelle que les entreprises multinationales possèdent et contrôlent de plus en plus les sols urbains et édifices. Tendance conjuguée aux dénationalisations, il est impératif de récupérer les sols urbains par des appropriations sans but spéculatif. Mme Saskia fut très applaudie par l´audience pour la clarté de ses propos et aussi parce qu´elle le fit dans un espagnol impeccable, plutôt qu´en anglais, au nom de la diversité culturelle.

De son côté, Roberto Ottolenghi, de Habitat/ONU, s´est prononcé en faveur du droit à l´habitation comme priorité internationale et appuie l´avènement de cette Charte. Ensuite, Enrique Ortiz, d`Habitat International Coalition, a plaidé pour la généralisation de plans d´investissement urbains publics pour contrer les privatisations. Selon lui, les trois enjeux urbains prioritaires sont l´habitation, le contrôle des sols et les transports publics. En terminant, Tabitha Siwall, du Réseau Femmes et Habitation de Tanzanie, a plaidé pour que les plans d´action sur ces enjeux urbains incluent prioritairement des programmes d´accessibilisation destinés aux femmes. Selon elle, celles-ci possèdent généralement une mobilité moindre que les hommes pour des raisons culturelles et sont les premières victimes de discrimination.

Les enjeux liés à l´Habitation sont énormes ; des politiques adéquates en la matière coûtent des sommes astronomiques qui éloignent bien des gouvernements de cette problématique, la passant ainsi sous silence. Trop souvent reléguée au second plan derrière la santé et l´éducation, l´Habitation demeure pourtant au centre de notre vie quotidienne. De plus, l´immobilier joue un double rôle de moteur et stabilisateur économique sur lequel s´appuie la sphère financière. Alors que la pensée marchande attaque de plein fouet les services sociaux existants, la commande est grande pour augmenter les dépenses publiques en ce domaine.



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