Titre: Commentaire: Le néolibéralisme dévore une autre
victime: – K.C. Adams –
Peuples du monde, prenez garde; le destin de l'Argentine pourrait
bien être le vôtre. Depuis des décennies, l'élite dirigeante en
Argentine s'est conformée aux ordres des impérialistes
américains. Lorsque les États-Unis ont exigé une sale «Guerre
contre le communisme», les dirigeants argentins ont docilement
instauré une dictature militaire brutale qui a fait des dizaines
de milliers de morts et des milliers de disparus. L'élite
argentine s'est rangée du côté des États-Unis dans la Guerre
froide, et suite à l'effondrement de l'Union soviétique le
gouvernement de Buenos Aires a accueilli à bras ouverts les
politiques néolibérales exigées par les puissances occidentales.
Au début des années 1990, l'Argentine a commencé une
campagne enthousiaste pour tout privatiser, pour vendre tous les
actifs publics, accueillir l'investissement étranger direct et
les prêts comprenant peu de conditions restrictives. Les
exportations de marchandises de l'Argentine paieraient pour un
bel avenir édifié sur du capital emprunté, prétendaient les
néolibéraux. Les investisseurs américains et espagnols en
particulier ont déversé des millions en Argentine sous forme
d'investissements étrangers directs, de prêts bancaires et de
prêts institutionnels. Le peso argentin a été lié au dollar pour
nourrir la confiance des investisseurs et garantir que les prêts
ne seraient pas dévalués. À partir d'un certain moment, toutes
les transactions financières ont été menées uniquement en dollars
américains, affaiblissant l'État argentin, qui a perdu sa
capacité à contrôler les affaires monétaires et les taux
d'intérêts. Les coûts de l'électricité privatisé et autres
services ont grimpé en flèche, laissant moins d'argent disponible
pour les consommateurs pour d'autres achats; le revenu public a
chuté, forçant les gouvernements à tous les niveaux à emprunter
de l'argent pour remplir leurs engagements concernant les
programmes sociaux et autres. La dette étrangère a grossi et est
devenue la plus élevée au monde, dépassant de loin même la dette
publique interne, pour atteindre la somme incroyable de 132
milliards $US de dettes à l'étranger. Les paiements en intérêts
sur la dette étrangère à eux seuls ont pris une ampleur
incroyable. La majeure partie de ces paiements quittent le pays.
Mais les néolibéraux ne se laissent pas émouvoir; tout irait très
bien, disent-ils, si les exportations de boeuf, de denrées
alimentaires, de céréales, de bétail et de combustibles fossiles
étaient équivalentes aux prêts. Mais le marché international n'a
pas voulu coopérer; les exportations ont stagné et les prix des
échanges sur les marchandises internationales ont baissé. Les
importations en Argentine ont dépassé les exportations; les
usines et autres entreprises ont commencé à fermer face à la
compétition étrangère et au manque de capital. L'économie a
commencé à tomber en 1998 et rien n'a arrêté sa chute. Le chômage
a augmenté, freinant la consommation de façon subite, au point où
presque un cinquième de la main-d'oeuvre est en chômage et
plusieurs de ceux qui travaillent sont sous-employés; un tiers de
la population se trouve officiellement sous le seuil de pauvreté,
et 2 000 personnes rejoignent les rangs grandissants des pauvres
à chaque jour.
Finalement, il y a environ un an, on a appelé les gros
bonnets du FMI pour sauver les investissements de l'oligarchie
financière. Le FMI a présenté une longue liste d'exigences sur le
thème habituel du FMI: affaiblir l'État national et abaisser de
façon drastique le niveau de vie des Argentins – couper les
salaires, les pensions, et les programmes sociaux, augmenter le
revenu et les taxes de ventes pour payer la dette; vous départir
de vos économies d'une vie avec la dévaluation du peso et
éliminer tout ce qui pourrait rester d'une économie argentine
indépendante et à l'abri des investisseurs étrangers et des
commerçants.
Les salaires des Argentins sont payés en pesos mais la dette
étrangère est payée principalement en dollars. Avec la
dévaluation la dette devient instantanément plus élevée par
rapport à la capacité de gagner de l'argent, enfonçant le peuple
dans le cycle bien connu des bas salaires pour payer des dettes
qui ne cessent jamais. Plus tôt cette année, le gouvernement
argentin s'est retrouvé étranglé et a supplié le FMI de lui
accorder du temps pour établir une entente avec les détenteurs de
la dette publique interne. Le FMI et ses laquais impérialistes
ont commencé une campagne de déstabilisation en retenant des
fonds et en utilisant d'autres pressions financières
internationales. À présent, le gouvernement argentin s'est
effondré; le nouveau gouvernement appliquera entièrement les
désirs du FMI et des impérialistes américains. Le FMI va peut-
être vouloir faire l'expérience de sa nouvelle solution qui
consiste à déclarer un pays en faillite, les créditeurs
s'arrachant les restes des actifs de la nation, et l'instauration
d'un programme à long terme de paiement de la dette qui garantie
des décennies de pauvreté et d'asservissement. Le peuple
d'Argentine ne peut accepter cette voie, dont certains
commentateurs disent qu'elle pousse le pays dans une forme de
Moyen-Age.
Avec les guerres incessantes contre les peuples depuis la
guerre du Golfe persique, l'oligarchie financière est devenue
insatiable dans ses exigences envers les peuples du monde,
poussant même de soi-disant pays de classe moyenne comme
l'Argentine dans la pauvreté. Nous, au Canada, devons apprendre
des dures leçons de ce désastre: souhaiter aux Argentins le
succès dans leur lutte contre l'impérialisme et jurer de
combattre le néolibéralisme sur tous les fronts avant de devenir
un simple petit coin perdu annexé et fournisseur de matières
premières aux monopoles américains.
Le qutotidien numéralisé du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste)
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