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Multinationale du mensonge

A suivre, le communiqué de presse envoyé le samedi 12 janvier 2002, pendant l'action contre Total et le Dakar. L'action aura duré 2 heures, sans intervention des flics. Un reportage photo devrait être en ligne d'ici quelques jours.

Rest of the text:

Depuis 15H00, nous sommes une vingtaine d’individus (dont des militants de Chiche! Paname, Résistance à l’Agression Publicitaire et Info-Birmanie) à occuper la station Total de l’avenue du Président Kennedy, face à Radio France. Cette action se déroule de manière non-violente, créatrice et festive. Quelques militants sont montés sur le toit de la station pour y accrocher une banderole scandant « Dakar, Toulouse, La Baule : Total sème sa zone». D’autres distribuent des tracts aux clients de la station, ainsi qu’aux automobilistes passant auxa abords.

Alors que le Total-Dakar est sur le point de se terminer, nous entendons dénoncer cette épreuve de « sport mécanique » médiatisée et moralement plus que douteuse. Car l'Afrique ne doit pas être, même pour quelques jours, le lieu d'un grand safari pour gens aisés en quête de sensations et de dépaysement. Et ni les manifestations culturelles sénégalaises ponctuelles, ni les rares réalisations solidaires, ni l’envoi d’aide humanitaire ne peuvent suffire à effacer cette démonstration insolente d’inégalité (de ressources et de moyens de déplacement).

De plus, cet événement consolide la culture automobile dans laquelle l’occident s’emprisonne. Or, les répercussions négatives de l’automobile sont indéniables en terme de santé, d’environnement, de paysages, d’urbanisme, de dépenses et de comportement social.

Total se permet de revendiquer haut et fort son soutien à un rallye très controversé en terre d’Afrique. Pourtant cette entreprise est responsable de la pollution du littoral africain (golfe de Guinée). Elle est coupable d’entretenir des relations douteuses et intéressées avec des politiciens et des militaires de tous pays (Angola, Gabon, Tchad, Soudan …), et d’offrir l'appui logistique et financier au général Sassou N’Guesso au Congo-Brazzaville, qui pour prendre et asseoir son pouvoir, a commis et fait commettre les crimes les plus odieux, dont 200 000 morts.

En faisant ses affaires en Afrique, et dans une culture de rapport de domination Nord-Sud, de corruption institutionnelle et d’exploitation sociale, Total est en partie responsable de la misère dans laquelle vivent les personnes qui applaudiront le passage des coureurs.

Avec son appétit insatiable et maladif d’engranger des bénéfices, TotalFinaElf procède aussi à une exploitation dangereuse et sans conscience de la planète (changement climatique et épuisement des ressources). Non-respect de l’environnement, lobbying contre le développement de ressources énergétiques alternatives et propres, négligence en matière de sécurité... les doléances sont nombreuses.

Nous n’oublierons pas le naufrage et la marée noire de l’Erika, ni l’explosion de l’usine AZF de Toulouse, pour lesquels Total a fui sa responsabilité, responsabilité qu’elle n’assume pas et dont elle ne s’acquitte pas. Enfin, nous n’oublions pas non plus la collaboration active avec la junte militaire Birmane qui y impose en Asie la plus sanguinaire dictature du monde.

Bien sûr, les lobbies intéressés essayent de ne pas laisser transparaître les critiques et les récriminations en nous abreuvant de communication justificatrice pour les actionnaires, flatteuse pour les consommateurs, en défendant l’esprit sportif, en soulignant la coopération solidaire que le rallye engendre. Comme toujours, le divertissement fait diversion… Total, comme tant d’entreprises, use du sponsorat, de la publicité, et même de l’humanitaire, pour bonifier son image, pour présenter un emballage rose mais cacher une réalité morose. Si une partie du grand public accorde encore aujourd’hui une ferveur populaire à ce rallye, c’est que les entreprises font bien leur travail d’intoxication médiatique.

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> Chiche ! Paname
chic...@ouvaton.org

> Résistance à l’Agression Publicitaire
t...@antipub.net

> Info Birmanie
Info...@globenet.org

Contacts :
06 87 35 60 19
06 62 60 06 12