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La Rébellion transgéniquevieuxcmaq, Martes, Enero 15, 2002 - 12:00
Dorothée Benoit Browaeys (attac2607@attac.org)
Les "réfractaires au remaniement végétal" prônent une plus grande L'opposition des Européens à "cultiver et manger transgénique" Délicieux. Le melon impourrissable construit par Jean-Claude Pech, ne s'offre qu'aux intimes de la recherche. Seuls son "auteur" et ses acolytes, "ingénieurs du vivant" à l'École nationale d'agriculture de Toulouse (ENSAT) peuvent déguster leur rejeton végétal. Remodelé par "chirurgie moléculaire", ce fruit transgénique bien juteux, capable de résister à la dégradation du temps, est un fruit défendu... à la consommation. En attendant l'aval de Bruxelles. Limagrain, par le biais de sa filiale Tézier basée à Valence, espère bien vendre ce melon, par elle estampillé, rendu immortel par les arcanes du génie génétique. Un fruit parmi d'autres, promis à divers liftings génétiques... Courgettes résistantes aux virus, tomates à mûrissement retardé, pommes de terre interdites aux doryphores, blés rendus plus digestes, colza, soja, maïs ou cotons insecticides ou insensibles aux herbicides totaux... Toutes ces "créations" poussent aujourd'hui dans les champs américains. Les plantes transgéniques emblavent déjà 34 millions d'hectares dans le monde. Les firmes semencières investissent massivement sur ce marché des Ainsi, l'Institut National de la Recherche Agronomique (INRA), aux côtés du Centre de Coopération Internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), l'Institut de recherche pour le développement (IRD) et le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) viennent prêter main forte aux agrochimistes et semenciers, Rhône-Poulenc, Biogemma, Seracem et Florimond-Desprez. Pour Claude Lescoffit, directeur de Limagrain Agro Genetics et président du comité exécutif de Biogemma, il y a urgence à allier les expertises de chaque groupe. "Si nous ne réagissons pas très vite, la propriété intellectuelle sera irréversiblement bloquée par les groupes industriels étrangers". "Notre objectif est ici de mettre en commun l'accès aux collections végétales publiques et privées, nos moyens de cartographie, de séquençage, précise Paul Vialle, directeur général de l'INRA. Nous avons tous intérêts, financièrement, culturellement et pour gagner de temps, à avancer solidairement". Selon Pierre Pagesse, président de Biogemma, "il s'agit de construire notre indépendance, pour ne pas dépendre sous peu de la seule technologie américaine". Depuis trois ans, plusieurs gouvernements s'investissent dans la Tomates à murissement retardé, courgettes résistantes aux virus... Toutes ces 'créations' poussent aujourd'hui dans les champs américains Si la foire d'empoigne bat son plein pour gagner les marchés Mais les réglementations contraignantes et l'enlisement des dossiers d'autorisation freinent l'adoption de ces organismes génétiquement modifiés (OGM). Alors que la Commission prépare le renouvellement de la directive sur la culture et la commercialisation des OGM, le climat reste des plus hostiles: le dernier sondage réalisé par Monsanto révèle par exemple qu'une majorité de Britanniques rejette aujourd'hui les aliments issus d'OGM. La plupart des marques agroalimentaires (sauf Nestlé) ainsi que les grandes surfaces exigent des garanties pour obtenir des produits sans OGM. En conséquence, "les surfaces cultivées en colza transgénique au Canada sont en chute libre, témoigne Bruno Desprez (Florimond Desprez). Les 2/3 de la production de 1997 se sont vus bloqués à l'exportation vers l'Europe". La France a instauré à l'été 1998 un moratoire de deux ans sur la L'échec de la réunion de Carthagène (Colombie) qui s'est tenue fin février dernier montre que les 138 pays représentés ont été incapables de se rallier à un protocole de sécurité biologique. Les "réfractaires au remaniement végétal" prônent une plus grande |
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