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Argentine : Maillon faible dans la chaîne mondiale de la dette ?vieuxcmaq, Miércoles, Diciembre 26, 2001 - 12:00
Eric Toussaint (cdesjardins10@hotmail.com)
La situation de l'Argentine en 2001 est catastrophique : trois ans de récession due à l'application d'une politique néolibérale particulièrement agressive. En réalité, la transformation de l'Argentine entamée sous la dictature (1976-1983) a été poursuivie pendant près de vingt ans par les différents gouvernements qui se sont succédés depuis. Contrairement à une idée reçue, il n'y a pas eu véritablement de rupture suite à la dictature. Mis en perspective, les aléas des changements de gouvernement n'ont pas modifié fondamentalement le cours régressif dans lequel l'Argentine a été engagée par sa classe dominante dans les dernières décennies. L'Argentine d'aujourd'hui, comparée à celle des années 1940-1950-1960 a fondamentalement changé. Elle a régressé en tant que puissance industrielle périphérique et la majorité de la population argentine vit plus mal qu'il y a trente ans. Entre le début de la dictature (mars 1976) et l'année 2001, la dette a été multipliée par 20 ou presque (passant de moins de 8.000 millions de dollars à près de 160.000 millions de dollars). Pendant cette même période, l'Argentine a remboursé environ 200.000 millions de dollars, soit près de 25 fois ce qu'elle devait en mars 1976. Année........Dette.................Service payé Source : World Bank, GDF 2000 L'Argentine démontre jusqu'à l'extrême le caractère vicieux et infernal de l'endettement du Tiers Monde (et de la Périphérie en général). A cause du remboursement, et non en dépit de lui, l'Argentine doit en 2001 à ses créanciers près de 20 fois ce qu'elle leur devait au début de la dictature (une grande partie des nouveaux emprunts a servi à refinancer les anciennes dettes venant à échéance ou à en assurer le remboursement). Le remboursement de la dette argentine a constitué et constitue toujours un formidable mécanisme de transfert de richesses produites par les salariés vers les détenteurs de capitaux (qu'ils soient argentins ou qu'ils résident dans les pays les plus industrialisés, à commencer par les Etats-Unis et l'Europe occidentale). Le mécanisme est simple : l'Etat argentin consacre une partie toujours plus importante de ses recettes fiscales (dont l'immense majorité est apportée par les contributions versées par le peuple) au remboursement de la dette extérieure et à de multiples cadeaux au secteur capitaliste. Qui reçoit les remboursements effectués par l'Etat argentin ? Les grandes institutions financières privées internationales qui possèdent plus de 80% de la dette extérieure argentine. Le comble, c'est que via les marchés financiers nord-américain et européen sur lesquels sont émis les emprunts argentins, les capitalistes argentins achètent des titres de la dette argentine avec l'argent qu'ils ont sorti du pays et perçoivent une partie des remboursements. Dans la suite de ce texte, nous verrons que les capitalistes argentins se sont allégrement endettés pendant la dictature et ont simultanément placé une bonne partie de cet argent à l'étranger (via la fuite des capitaux). La somme des capitaux placés par les capitalistes argentins dans les pays les plus industrialisés et dans les paradis fiscaux pendant la dictature a dépassé les montants empruntés (on trouve l'explication technique de ce phénomène chez plusieurs auteurs dans différents ouvrages: A. et E. Calcagno ; A. Ferrer ; M. Rappoport, 2001, p. 813 - 814 et dans le jugement Ballestero, Poder Judicial de la Nacion, 2000). Rien qu'en 1980-1982, les fuites de capitaux ont atteint selon la Banque mondiale plus de 21.000 millions de dollars (Rappoport, p. 825). Cadeau suprême fait aux capitalistes argentins (et étrangers) : leurs dettes ont été reprises par l'Etat à la fin de la dictature. Dès lors, la dette de l'Etat s'est alourdie du fardeau de la dette des entreprises privées car il a assumé leurs obligations à l'égard des créanciers. Et depuis cette époque, les capitalistes argentins ont maintenu cette politique d'évasion de capitaux comme s'il s'agissait d'un sport national. Au point que si on devait créer un championnat latino-américain d'évasion de capitaux, la classe capitaliste argentine pourrait prétendre la gagner face à des concurrents pourtant eux-mêmes très fort en la matière (les capitalistes brésiliens, mexicains et vénézuéliens sont redoutables dans cette discipline). Après un quart de siècle de ce scénario, le pays est exsangue. Les salaires et les revenus sociaux ont terriblement chuté, l'emploi est au plus bas, les services publics sont dans un état lamentable, la pauvreté s'étend à des secteurs de plus en plus importants de la population (y compris des secteurs qui naguère vivaient dans un certain confort), les caisses de l'Etat sont vides, une grande partie de l'appareil industriel est à l'abandon et le reste sous le contrôle de l'étranger. Il n'y a plus grand chose à privatiser. La révolte gronde (plusieurs grèves générales en 2000, blocage des routes par les " piqueteros ", soulèvement de villes paupérisées ou de quartiers entiers). Manifestement, l'Argentine constitue un des maillons faibles de la chaîne d'endettement international. Peut-être cette chaîne se rompra-t-elle grâce à ce pays. Mais il n'y a rien d'inéluctable. La crise peut se prolonger encore pendant des années. Les coups portés par la dictature entre 1973 et 1983 aux organisations de travailleurs et aux mouvements sociaux en général ont des effets dans la durée et bien que le peuple argentin ait cent raisons de dire : " ya basta ! ", il semble hésiter tant l'issue est incertaine. Les directions syndicales ne s'engagent pas à fond dans cette bataille centrale. Pourtant, vu sur un plan international, un changement d'attitude de l'Argentine par rapport à la dette aurait des répercussions énormes. Le montant qu'elle doit rembourser aux marchés financiers des pays les plus industrialisés est tel qu'un défaut de paiement est de nature à leur " foutre la trouille " et à les obliger à ouvrir un dialogue. Pour que cela soit favorable aux Argentins et, au-delà, aux autres pays endettés, il faudrait que les autorités argentines soient amenées sous la pression citoyenne à adopter une position ferme dans la durée (à la différence d'Alan Garcia au Pérou en 1985 ou du régime brésilien en 1987) combinée à des réformes économiques favorisant une répartition progressiste du revenu national par une politique fiscale redistributive, organisant le retour dans le domaine public des entreprises privatisées et favorisant les accords régionaux Sud-Sud plutôt que la relation commerciale avec les Etats-Unis via l'ALCA (Accord de Libre Commerce des Amériques). Arrêter le paiement de la dette extérieure et mener une autre politique économique impliquent une rupture des accords entre gouvernement argentin et FMI. Cette rupture ne constituerait pas un dommage, au contraire, elle pourrait être une chance pour l'Argentine. Pour la population argentine et les mouvements dans lesquels elle s'organise, il s'agirait en tous cas d'une opportunité. S'en saisiront-ils ? Afin de comprendre comment on en est arrivé à la situation actuelle du point de vue de l'endettement, voici une mise en perspective historique qui débute avec la dictature. Endettement et dictature militaire La période pendant laquelle la dette argentine a littéralement explosé, correspond à la dictature militaire du général Videla (1976-1981) - voir tableau ci-dessous. La politique économique promue par Martinez de Hoz, ministre de l'Economie de la dictature, à partir du 2 avril 1976 marque le début d'un processus de destruction de l'appareil productif du pays, créant les conditions pour une économie de spéculation qui dévasta l'Argentine. La majeure partie des prêts octroyés à la dictature argentine, provenait des banques privées du Nord. Il faut relever l'accord complet des autorités des Etats-Unis (tant la Réserve fédérale que le gouvernement des Etats-Unis) avec cette politique d'endettement. Ils y ont vu dès le début le moyen de gagner en influence dans ce pays. Les maîtres d'œuvre argentins de la politique d'endettement étaient le ministre de l'Economie, Martinez de Hoz et le secrétaire d'Etat à la Coordination et à la Programmation économiques, Guillermo Walter Klein. Pour obtenir des prêts des banques privées, le gouvernement exigeait des entreprises publiques argentines qu'elles s'endettent auprès des banquiers privés internationaux. Les entreprises publiques se convertirent donc en levier fondamental pour la dénationalisation de l'Etat, à travers un endettement qui a entraîné l'abandon d'une grande partie de la souveraineté nationale. Evolution de la dette extérieure argentine 1975 - 1985 (en millions de dollars) Année........Dette totale........Augmentation Source: Banque centrale argentine citée dans le jugement Ballestero p. 172 Endettement forcé des entreprises publiques C'est ainsi par exemple que la principale entreprise publique argentine, l'entreprise pétrolière YPF (Yacimientos Petroliferos Fiscales), a été forcée de s'endetter à l'extérieur alors qu'elle disposait de ressources suffisantes pour soutenir son propre développement. Au moment du coup militaire du 24 mars 1976, la dette externe de YPF s'élevait à 372 millions de dollars. Sept années plus tard, à la fin de la dictature, cette dette s'élevait à 6 000 millions de dollars. Son endettement a été multiplié par seize en sept ans. Presque aucun montant emprunté en devises étrangères n'est arrivé dans les caisses de l'entreprise, ils sont restés aux mains des dictateurs. Sous la dictature, la productivité par travailleur de YPF a augmenté de 80%. Le personnel total est passé de 47 000 à 34 000 agents. La dictature, pour augmenter les recettes dans ses caisses, a diminué de moitié l'argent ristourné à YPF sur la vente des combustibles au public. De plus, YPF était obligé de faire raffiner une partie du pétrole qu'elle extrayait par les multinationales privées Shell et Esso alors qu'elle aurait pu, vu sa bonne situation financière au début de la dictature, se doter d'une capacité de raffinage correspondant à ses besoins (complétant ses raffineries de La Plata et de Luján de Cuyo). En juin 1982, tout l'actif de la société était représenté par l'endettement. L'endettement de l'Etat Les responsables économiques de la dictature et le FMI ont justifié l'endettement massif de l'Etat argentin par le fait d'augmenter ses réserves en devises étrangères de manière à soutenir une politique d'ouverture économique. En bonne gestion économique, l'augmentation des réserves internationales de l'Etat argentin aurait dû être le produit des activités d'échange sur le marché mondial. Or, les réserves internationales annoncées par la dictature argentine provenaient de l'endettement. Les réserves n'étaient ni gérées ni contrôlées par la Banque centrale dont le gouverneur était Domingo Cavallo (il faut remarquer que ce même Cavallo dont le rôle fut si funeste à l'économie argentine à la fin de la dictature -président de la Banque Centrale durant 54 jours à partir du 2 juillet 1982- en participant activement à l'étatisation de la dette privée-, a occupé à deux reprises le poste de ministre de l'Economie par la suite. Une première fois entre 1991 et 1996 pendant la présidence de Menem, il a ancré la monnaie argentine au dollar et a développé un vaste programme de privatisations. La deuxième fois en 2001 sous le gouvernement dit de centre gauche De la Rua pour imposer une dose massue d'austérité à la majorité de la population comme le recommande le FMI). En général, les sommes fabuleuses empruntées aux banquiers du Nord étaient immédiatement replacées sous forme de dépôts auprès de ces mêmes banquiers ou auprès de banques concurrentes. 83% de ces réserves furent placées en 1979 dans des institutions bancaires situées en dehors du pays. Les réserves s'élevèrent à 10 138 millions de dollars et les placements dans les banques extérieures, à 8 410 millions de dollars. La même année, la dette extérieure passait de 12 496 millions de dollars à 19 034 millions de dollars (Olmos, 1990, p. 171-172). Dans tous les cas, l'intérêt perçu pour les sommes déposées était inférieur à l'intérêt dû pour les sommes empruntées. La logique de cette politique du point de vue des autorités argentines qui l'ont organisée, c'est 1° un enrichissement personnel grâce à la perception de commissions versées par les banquiers du Nord ; 2° il s'agissait d'augmenter les réserves internationales de manière à pouvoir soutenir une forte augmentation des importations, notamment l'achat d'armes (les achats d'armes se seraient élevés à environ 10.000 millions de dollars); 3° la politique d'ouverture économique et d'endettement recommandée par le FMI permettait à la dictature argentine d'améliorer sa crédibilité internationale auprès des principaux pays industrialisés, à commencer par les Etats-Unis. La dictature argentine n'aurait pas été en mesure de maintenir un régime de terreur interne dans les premières années (1976-1980) sans la bénédiction de l'administration américaine. Confusion des rôles Le secrétaire d'Etat à la Coordination et à la Programmation économiques, Walter Klein, a occupé cette fonction de 1976 à mars 1981. Dans le même temps, il dirigeait un bureau d'étude privé représentant à Buenos Aires les intérêts des créanciers étrangers. Lors de son entrée en fonction, son bureau ne représentait que les intérêts d'une banque : la Scandinavian Enskilda Bank. Quelques années plus tard, il représentait les intérêts de vingt-deux banques étrangères. En mars 1981, il quitte son poste de secrétaire d'Etat au moment où le général Viola remplace Videla à la tête de la dictature. Quelques semaines plus tard, le 7 avril 1982, cinq jours après l'occupation des Malvinas (Iles Falkland) par l'armée argentine, et l'entrée en guerre contre la Grande-Bretagne, il est désigné comme fondé de pouvoir à Buenos Aires de la société anonyme britannique Barclays Bank Limited qui était un des principaux créanciers privés de la dette publique et privée argentine. A la chute de la dictature et l'accession au pouvoir d'Alfonsin en 1984, son bureau d'étude est resté le défenseur des intérêts des créanciers étrangers. L'après-dictature militaire : le gouvernement Alfonsin et l'impunité La Banque centrale argentine déclare alors ne pas avoir de registre de la dette extérieure publique si bien que les autorités argentines qui ont succédé à la dictature, ont dû se baser sur les déclarations des créanciers étrangers et sur des contrats signés par des membres de la dictature sans que ceux-ci soient passés par le visa de la Banque centrale. Malgré cela, le régime post-dictatorial sous la présidence d'Alfonsin a décidé d'assumer l'ensemble de la dette, tant privée que publique, contractée pendant la période de la dictature. Au moment où les militaires tortionnaires obtenaient l'impunité par les lois du " point final " et de " l'obéissance due " décidées en 1986 et 1987, les responsables économiques de la dictature bénéficiaient de la même clémence. La plupart des hauts fonctionnaires de l'économie et des finances, sont restés dans l'appareil d'Etat, certains d'entre eux bénéficiant d'une promotion. Les militaires engagés dans la répression qui a fait au moins 30 000 morts, sont également restés pour la plupart en fonction ou ont bénéficié d'une retraite anticipée. Un scandale a éclaté parce que l'un d'eux, le capitaine Astiz, a brisé pour la première fois la loi du silence observée par les militaires : En 1982, un ami m'a demandé s'il y avait bien eu des disparus. Je lui ai répondu : " Bien sûr, il y en a eu 6 500, voire plus, mais pas plus de 10 000. Tous ont été éliminés " (Le Soir, 16 janvier 1998). L'endettement du secteur privé et la reprise par l'Etat de ses dettes Les entreprises privées argentines et les filiales argentines des multinationales étrangères avaient également été encouragées à s'endetter sous la dictature. La dette totale privée s'est élevée à plus de 14 000 millions de dollars. Figurent parmi ces entreprises endettées, les filiales argentines de sociétés multinationales : citons Renault Argentine, Mercedes-Benz Argentine, Ford Motor Argentine, IBM Argentine, City Bank, la First National Bank of Boston, la Chase Manhattan Bank, la Bank of America, la Deutsche Bank. La vague de privatisations Le régime Menem qui a succédé à Alfonsin s'est lancé dans une politique généralisée de privatisations en 1990-1992, en bradant littéralement une grande partie du patrimoine national. On estime que cela a représenté une perte de 60 000 millions de dollars. Menem a prétexté l'endettement formidable des entreprises publiques argentines pour justifier aux yeux de l'opinion publique nationale leur mise en vente. Leur mauvaise situation financière était due à la politique d'endettement forcé qui leur avait été imposée par les autorités économiques de la dictature, comme mentionné plus haut, l'essentiel des sommes empruntées n'était jamais arrivé dans leurs caisses. Menem a confié à la banque américaine Merril Lynch l'expertise de la valeur de YPF. Merril Lynch a délibérément réduit de 30% les réserves pétrolières disponibles afin de sous-estimer la valeur de YPF avant sa mise en vente. Une fois la privatisation réalisée, la partie des réserves occultées est réapparue dans les comptes. Les opérateurs financiers qui avaient acheté à bas prix les actions de l'entreprise, ont pu alors engranger de formidables bénéfices grâce à l'augmentation des cotations en bourse des actions YPF. Cette opération permet en plus de vanter idéologiquement la supériorité du privé sur le public. Outre YPF (vendu à la multinationale pétrolière espagnole Repsol en 1999), un autre fleuron argentin a été bradé : il s'agit de l'entreprise Aerolineas Argentinas (vendue à la compagnie aérienne espagnole Iberia). Les boeing 707 qui faisaient partie de sa flotte, ont été vendus pour un dollar symbolique (1,54 dollar exactement !). Quelques années plus tard, ils desservaient encore les lignes de la compagnie privatisée mais Aerolineas devait payer un " leasing " pour les utiliser. Les droits d'utilisation des routes aériennes de la compagnie, d'une valeur de 800 millions de dollars, ont été estimés à 60 millions de dollars seulement. L'entreprise a été cédée à Iberia moyennant en cash 130 millions de dollars; le reste étant constitué d'annulations de créances de dettes. Iberia a emprunté pour acheter l'entreprise et a fait porter la charge totale de l'emprunt sur le dos de la nouvelle entité Aerolineas Argentinas qui, du coup, s'est retrouvée endettée dès l'origine de l'opération. En 2001, Aerolineas Argentinas, propriété d'Iberia, était au bord de la faillite par la faute de ses propriétaires. Procès contre la dictature Le scandale de la dette argentine a, dans les années qui ont suivi la dictature, suscité l'intérêt des citoyens. Le gouvernement civil qui lui a succédé a mis en place une commission parlementaire qui, après un an et demi de travail, a été dissoute car ses résultats risquaient de porter un coup à la politique économique d'Alfonsin, celui-ci ayant décidé entre-temps l'étatisation de la dette. Le président Menem, aussi, avait en son temps ferraillé contre les responsables de l'endettement. Une fois au pouvoir, il a abandonné toute velléité de revenir sur ce sujet désormais tabou. Malgré toutes ces compromissions et tous ces atermoiements, un procès a néanmoins fini par aboutir en juillet 2000. Il est le résultat d'une plainte introduite en octobre 1982 par un citoyen argentin, Alejandro Olmos, alors que l'Argentine vivait toujours sous la dictature. Ce journaliste courageux et infatigable a obtenu que la question des responsabilités de l'endettement du pays, fasse l'objet d'une enquête réalisée par les autorités judiciaires. De multiples auditions des responsables économiques de la dictature et des responsables des entreprises publiques, ont eu lieu. Le bureau d'études de Walter Klein a fait l'objet de perquisitions et une grande partie de la documentation relative à la période de la dictature a été saisie et mise en sécurité dans les coffres forts de la Banque centrale. Le jugement rendu le 13 juillet 2000 n'a abouti à aucune condamnation (notamment en raison de la prescription) mais il a révélé l'ampleur du scandale que constitue la dette argentine. Les conclusions du jugement sont accablantes pour la dictature, pour le régime qui lui a succédé, pour le FMI, pour les créanciers privés… La sentence rendue par le tribunal énonce clairement que "la deuda externa de nación (...) ha resultado groseramente incrementada a partir del año 1976 mediante la instrumentación de una política-económica vulgar y agraviante que puso de rodillas el país a través de los diversos métodos utilizados, que ya fueran explicados a lo largo de esta resolución, y que tendían, entre otras cosas, a beneficiar y sostener empresas y negocios privados -nacionales y extranjeros- en desmedro de sociedades y empresas del estado que, a través de una política dirigida, se fueron empobreciendo día a día, todo lo cual, inclusive, se vio reflejado en los valores obtenidos al momento de iniciarse las privatizaciones de las mismas" (p. 195). L'arrêt du remboursement de la dette doit être complété par d'autres mesures essentielles. Voici quelques propositions pour un débat nécessaire. Premièrement, l'exigence d'une enquête internationale sur les avoirs illégitimement accumulés par des résidents argentins et placés à l'étranger (les dépôts des capitalistes argentins dans les banques des pays les plus industrialisés s'élèvent grosso modo à 40.000 millions de dollars - voir BIS, Quarterly Review: International Banking and Financial Market Developments June 2001, www.bis.org). L'objectif est de récupérer un maximum de fonds dérobés à la Nation. |
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