un commando « Critique immuable » (info@critiqueimmuable.org)
Oyez ! Oyez ! Voici un texte écrit par un combattant d'élite mobilisé
pour la nouvelle opération de réflexion radicale : « Critique immuable
». N'hésitez pas à vous rendre aux quartiers généraux de la résistance
de la raison : www.critiqueimmuable.org. Le texte qui suit porte sur
l'appel de George W. Bush aux Américains à redevenir des citoyens
responsables.
Depuis les événements que l'on connaît, les politiciens des pays
occidentaux nous exhortent à ne pas laisser le terrorisme gagner. Ils
nous disent : si nous cédons à la peur, les « ennemis de la
liberté » auront atteint leur but. Évidemment, si le simple fait
de tenter de comprendre les attentats pour leur donner du sens est
presque devenu un crime contre l'humanité, il ne nous reste plus qu'à
nous rendre à l'idée que ces actes terroristes n'ont d'autre but que
de nous faire peur. Et dès lors, c'est à la peur qu'il ne faut pas
céder, nous dit-on. On peut à juste titre se demander si, dans ce
contexte, « céder à la peur » ne revient pas simplement à
céder à la prudence. Si c'était le cas, qui sait, terrés dans leurs
résidences, peut-être que plusieurs pourraient trouver l'occasion de
réfléchir sur les événements. Mais voilà le fond du problème : il
ne faut pas céder à la peur - qui incidemment nous ferait peut-être
réfléchir - , parce qu'il faut continuer de vivre comme si rien ne
s'était passé. La peur altère notre mode de vie « libre »
d'une manière insupportable pour nos représentants politiques.
Pourtant, au nom de la lutte
antiterroriste, les gouvernements votent des lois qui restreignent les
libertés individuelles et donnent de plus en plus de pouvoirs
discrétionnaires aux policiers. On nous prépare aussi, à coups de
ballons d'essais médiatiques prenant la forme de sondages d'opinions
favorables, à une série de mesures de sécurité contraignantes :
gardes armés, cartes d'identité, prise d'empreintes digitales,
photographie de la pupille. Au nom de la défense de la liberté, on
nous demande de sacrifier (temporairement ?) une partie de nos
libertés.
N'y a-t-il pas là une
contradiction ? Bien sûr que non, mais il faut tout de même
dissiper un malentendu pour s'en rendre compte. À cette fin, on peut
se rappeler ce que George W. Bush a évoqué comme l'essence de ce que
peuvent espérer et doivent maintenant réaliser les hommes libres, les
hommes qui reconnaissent la liberté comme le vecteur du mode de vie
occidental. Sur le ton de l'injonction, le président, décidé à faire
sortir les hommes libres de leur torpeur, les interpelle ainsi :
« take the plane, go to our great destination spots, go to Disney
World, go shopping ». À partir de là, tout devient limpide. Selon
Bush, notre liberté est d'abord celle de dépenser de l'argent dans une
forme ou l'autre d'affairement consommateur. Et ceux qui ont le
malheur d'espérer avec trop d'enthousiasme que la liberté puisse
ouvrir un horizon un peu plus immatériel que l'horizon des vitrines,
ceux qui prétendraient pouvoir invoquer l'inscription
juridico-politique de leur propre idéal au cas où les Bush de ce monde
l'oublieraient, qu'ils se le tiennent pour dit : dans cette
nouvelle « théologie de la libération du consommateur », il
n'y a plus de place pour le petit idéalisme du démocrate classique.
Il s'agissait de la misson 8 contre l'opération américaine « liberté
immuable ».
Ce texte a été écrit par un auteur qui tient à rester anonyme et qui
ne doit pas être confondu avec Stéphane Bureau. Il oeuvre pour la
nouvelle opération de réflexion radicale : « Critique immuable ».
N'hésitez pas à vous rendre aux quartiers généraux de la résistance de
la raison : http://www.critiqueimmuable.org.
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