Multimedia
Audio
Video
Photo

Le pourquoi et le comment de l'opération « Critique immuable »

vieuxcmaq, Martes, Diciembre 18, 2001 - 12:00

un commando « Critique immuable » (info@critiqueimmuable.org)

Oyez ! Oyez ! Voici un texte écrit par un combattant d'élite mobilisé
pour la nouvelle opération de réflexion radicale : « Critique immuable ».
N'hésitez pas à vous rendre aux quartiers généraux de la résistance
de la raison : www.critiqueimmuable.org

Le texte qui suit porte sur le pourquoi et le comment de l'opération « Critique immuable ».

Devant la gravité et l'énormité de ce qui nous menace en cette ère que
l'on doit nommer « post-11 septembre 2001 », l'exercice de
réflexion socio-critique croule sous le poids de tout ce qui doit être
rappelé, oublié, confirmé, infirmé, relativisé, mis en rapport,
souligné, justifié, mis en contexte, expliqué ou compris. C'est que la
réflexion est bousculée par le flot des faits, des jugements, des
projets que l'on nous rapporte comme étant les faits qui sont avérés,
les jugements et les projets qui sont les nôtres. En d'autres mots, la
réflexion socio-critique est confrontée à son absolu contraire,
c'est-à-dire à une enflure et une réussite inouïe de la propagande
dans nos « sociétés démocratiques » dont on avait l'habitude
de dire, il y a encore quelques jours, que leur vrai problème était
d'être de véritables tours de Babel. Aucune réflexion critique de fond
ne peut dans un tel contexte prétendre produire, dans les délais
qu'impose le déferlement de la bêtise et du mensonge propagandiste,
une pensée qui puisse embrasser la réalité tellement encombrée
d'irréalité. La propagande massive confronte la pensée critique à son
impossibilité d'actualiser, comme celle-là, dans un langage affirmatif
et instantané, tout ce qu'elle doit rappeler, oublier, confirmer,
infirmer, relativiser, mettre en rapport, souligner, justifier, mettre
en perspective, expliquer ou comprendre, afin d'être fidèle à son
idéal de communication rationnelle.

Il reste cependant la possibilité pour
la pensée critique de subvertir radicalement l'affirmativité et
l'instantanéité de la propagande. Sans jamais prétendre brandir la
vérité, comme la propagande le fait avec pompe pour son propre compte,
les saillies ironiques peuvent atteindre le coeur de la bêtise
propagandiste, en révéler le puant mélange de mensonge calculateur et
d'ignorance complaisante. Sur le site www.critiqueimmuable.org (dont
le nom fait écho à celui tout à fait cynique de l'opération militaire
et de contrôle social global : « liberté immuable »),
on prendra connaissance des frappes de défenseurs de la raisonnabilité
mise au service de la liberté d'expression. Car il faut le dire :
la prise de parole marquée du sceau de la rationalité est déjà prise à
parti par certains qui refusent explicitement de réfléchir sur notre
situation. N'a-t-on pas déjà entendu quelques personnalités
démagogiques américaines autant que certains personnages infatués et
pensant laborieusement - que l'on nomme, dans notre petit village
québécois, « intellectuels » - affirmer avec emphatisme que
l'heure n'est plus à la réflexion mais à l'« action » ?

Dans un tel contexte, on doit craindre
par dessus tout que si les « actions » entérinées par tant
de gens n'avaient pas les résultats escomptés, les penseurs
socio-critiques ne seraient plus simplement des empêcheurs de tourner
en rond ou même des irresponsables, mais carrément des coupables. Les
défenseurs de la raison contre la propagande ne peuvent pas faire
autrement que de voir venir tout cela. Et c'est pourquoi il faut
qu'ils prennent à chaque fois la parole en explicitant que faire usage
de la raison dans l'espace public est la raison ultime de l'existence
de ce que l'on appelle le droit à la libre expression. Et là, il n'est
plus question de demander aux médias de faire leur
« travail » - sinon cyniquement -  ; il est question de
prendre leur place.

Car on sait de toute manière que
depuis le 10 octobre 2001, les mythologues de la liberté d'expression,
c'est-à-dire les journalistes des grands médias de masse américains
ont pris une assurance contre un blâme éventuel si les actions
militaires en cours en Afghanistan devaient échouer. Les médias qui se
consacrent méticuleusement depuis toujours à structurer l'opinion
publique avec des idées affirmatives simplistes cèdent même sur le
mythe dérisoire auquel ils carburent. Au nom de la sécurité, les
messages des islamistes ne seront plus diffusés sous prétexte qu'ils
pourraient réveiller les fous de Dieu dormant à travers le monde.
L'ironie, c'est que le premier message d'Ousamma Ben Laden à notre
attention était ce dont l'absence jusqu'à maintenant avait été le
prétexte pour affirmer l'insondable barbarie de ce qui est arrivé le
11 septembre 2001. Et qu'a-t-on appris de la bouche de Ben
Laden ? Ce que tous les intellectuels informés de la misère et
l'humiliation du monde pauvre savent déjà et que l'on écoute sans
faire attention. Il est certain que d'entendre le
« monstre » lui-même présenter des justifications à ce qui
s'est passé, justifications similaires aux explications des
intellectuels, a donné en quelques instants à réfléchir à quantité de
gens confus. Eh bien, c'est précisément cela que les opérateurs de la
mission « liberté immuable » ne veulent pas.

Les auteurs que l'on pourra lire sur
ce site croient qu'il faut défendre le droit de tous à entendre Ben
Laden afin que tous jugent par eux-mêmes et séparent le bon grain de
l'ivraie dans les interventions du « monstre ». Ils
attaqueront systématiquement la langue de bois là où elle est :
non pas particulièrement chez les islamistes médiatiques, mais, ô
ironie, parmi les représentants politiques de nos démocraties
occidentales.

Phases de l'opération « Critique immuable »

Sous la rubrique  L'intégrisme de la puissance , on pourra prendre connaissance des attaques chirurgicales de la raison contre la
propagande et la puissance des Américains ainsi qu'à l'égard de leurs
dépendances politiques, médiatiques et policières.

Sous la rubrique Le génie de la misère, on pourra prendre connaissance de réflexions visant à comprendre ce qui a acquis une
réputation non méritée d'incompréhensibilité et qui est pourtant si
riche d'expression : la colère. Personne n'ira aussi loin que
Michel Vastel qui affirmait crûment que la classe politique
occidentale n'a pas compris le message des terroristes et mérite
simplement d'en reprendre sur la gueule (entendu à l'émission
« Indicatif présent » de la radio de Radio-Canada, le 25
octobre 2001). Mais nous n'allons pourtant pas rougir en reconnaissant
le génie là où il est, c'est-à-dire chez ceux qui réussissent à
ébranler le monde jusqu'à commotionner les crétins d'idéologues
médiatiques qui finissent, dans la confusion, par dire de telles
énormités.

Par ailleurs nous nous réjouissons de
savoir qu'il n'est pas encore criminel d'oser reconnaître le talent
des terroristes. En tout cas, les Charles-Philippe David, Morteda
Boukhari et autres experts légitimes que l'on a pu voir reconnaître le
« génie » de Ben Laden, le jour de sa première sortie
publique après le 11 septembre 2001, ne semblent pas avoir été
importunés. Grand bien leur en fasse. Nous comptons sur le même bon
jugement de la part de notre très sincère et préventif gouvernement.

Sous la rubrique La complaisance des sages, certains attaqueront ces intellectuels autorisés qui proposent des analyses
manquant d'humilité - et de clairvoyance - devant l'énormité de
l'événement. Ils ont l'insupportable capacité à faire de telles
occasions une opportunité de sortir du ronron de la
« sagesse » hyperspécialisée - dont ils sont les seuls à
blâmer - pour affirmer médiatiquement avec emphatisme le
« vrai » sens à tirer de l'événement. On pourra lire des
textes qui ridiculisent les prétentions à faire de l'attentat et de
ses conséquences, une césure de l'expérience humaine qui commande un
recommencement pour la pensée, autant que les prétentions
je-m'en-foutistes à n'y voir que l'éternel retour du même ; le
miroir de la condition contemporaine de la civilisation et quoi
encore, tout en refusant d'admettre l'évidence première qu'il s'agit
d'abord d'une forme d'expression radicalement tragique de la misère du
monde.

Sous la rubrique Ce ne sont pas les oubliettes, on traitera enfin de ce qui avait déjà commencé à dénoncer de manière convaincante
la mauvaise foi de la classe politique devant la misère du monde et
qui risque de couler au fond de la mer de la propagande : il sera
évidemment question de ce qu'il advient, malgré tout, du mouvement
social d'opposition à la globalisation économique.

Ce texte a été écrit par un combattant d'élite mobilisé pour la
nouvelle opération de réflexion radicale : « Critique immuable ».
N'hésitez pas à vous rendre aux quartiers généraux de la résistance de
la raison : www.critiqueimmuable.org.



CMAQ: Vie associative


Collectif à Québec: n'existe plus.

Impliquez-vous !

 

Ceci est un média alternatif de publication ouverte. Le collectif CMAQ, qui gère la validation des contributions sur le Indymedia-Québec, n'endosse aucunement les propos et ne juge pas de la véracité des informations. Ce sont les commentaires des Internautes, comme vous, qui servent à évaluer la qualité de l'information. Nous avons néanmoins une Politique éditoriale , qui essentiellement demande que les contributions portent sur une question d'émancipation et ne proviennent pas de médias commerciaux.

This is an alternative media using open publishing. The CMAQ collective, who validates the posts submitted on the Indymedia-Quebec, does not endorse in any way the opinions and statements and does not judge if the information is correct or true. The quality of the information is evaluated by the comments from Internet surfers, like yourself. We nonetheless have an Editorial Policy , which essentially requires that posts be related to questions of emancipation and does not come from a commercial media.