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Lettre ouverte à M. André Boisclair, ministre d’État à l’Environnement et à l’Eauvieuxcmaq, Lunes, Diciembre 10, 2001 - 12:00 (Analyses)
Jean-Martin Fortier (jmfortier@hotmail.com)
Le projet de loi 58 est un impératif extrêmement important considérant les enjeux politiques qui ont trait à l’exportation de l’eau au Québe. Nous souhaiterions cependant que le ministre Boisclair, ainsi que le gouvernement du Québec, soient aussi fermes à propos de la « marchandisation » de notre patrimoine collectif. Montréal, lundi le 10 décembre, 2001 Lettre à M. André Boisclair, Ministre d’État à l’Environnement et à l’Eau M. Boisclair, Nous sommes plusieurs à saluer la décision du gouvernement d’interdire définitivement le transfert massif de l’eau à l’extérieur du Québec. Le projet de loi 58 est un impératif extrêmement important considérant les enjeux politiques qui ont trait à l’exportation de l’eau au Québec. Étant conscients des impacts environnementaux que créerait l’exportation massive des ressources en eau, nous saluons la volonté gouvernementale d’assurer une gestion durable de la ressource au Québec. Nous souhaiterions aussi que votre ministère, ainsi que le gouvernement du Québec, soient aussi fermes à propos de la « marchandisation » de notre patrimoine collectif. Il est vrai que dans un contexte de pénurie anticipée, il est plus que jamais le devoir de notre génération actuelle d’utiliser, de valoriser, de protéger et de conserver nos ressources en eau afin que les générations futures puissent jouir à leur tour de notre grande richesse naturelle. La gestion durable répond à ce besoin. Cependant, nous ne devons pas oublier que le jour viendra où la rareté et la demande en eau sera telle qu’il sera impossible d’éviter le partage de cette ressource. Une gestion solidaire de notre eau est tout aussi importante qu’une gestion durable. Étant irremplaçable et vitale, l’eau ainsi que les services d’assainissement ne devraient jamais servir à l’économie de l’accumulation du privé ni à la prédation de la richesse d’autrui. Le présent régime de libéralisme économique ainsi que son modèle de développement économique favorise et pousse sans merci vers la voie de la privatisation et du coup, vers l’éventuelle exportation à des fins lucratives de la ressource québécoise en eau. En théorie, le projet de loi 58 s’oppose à ce régime, cependant nous devons nous assurer que la volonté du gouvernement en matière de gestion de l’eau repose aussi sur certaines fondements idéologiques. Il est fondamental, M. Boisclair, que l’eau du Québec et sa gestion contribuent à la solidarité de vie entre communautés, sociétés, pays, sexes et générations. L’eau appartient davantage à l’économie des biens communs et il nous faudra bientôt envisager le bien commun signifiant plus que la société québécoise. L’eau est un patrimoine commun de l’humanité et bientôt viendra le jour où le Québec, qui détient 3 % des réserves mondiales d’eau douce et qui a un rôle de fiduciaire et une responsabilité face à cette resource, devra décider de sa gestion. L’eau est une affaire de citoyenneté et de démocratie. Jean-Martin Fortier Citoyens et finissants aux études
Association québécoise pour un contrat mondial de l'eau. « L’eau c’est la vie. La vie n’est
pas une marchandise ».
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