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Bouillonnement sans frontières - Le vent du changementvieuxcmaq, Jueves, Noviembre 29, 2001 - 12:00 (Analyses)
Sébastien Gilbert-Corlay (sebgc@ziplip.com)
Tôt ou tard, les zones de pouvoir seront amenées à se multiplier. La domination de la politique mondiale étasunienne ne perdurera pas éternellement, à l’image d’une Europe qui commence à peser et d’une Asie surpeuplée qui ne demande qu’à participer, n’en témoigne l’adhésion de la Chine à l’OMC, la victoire de l’Inde à Doha sur les médicaments génériques, et la venue d’une nouvelle devise, l’euro. Sans qu’il soit possible d’estimer son ampleur, un monde nouveau se construit, et c’est après coup que l’on se rendra compte de l’impact des changements, des réussites et des échecs. Mais l’on constate dans les faits que l’orientation globale matérialiste et financière tend à concentrer l’argent et le pouvoir au profit d’une minorité. Le mouvement populaire interdit à Doha, qui revendique une autre mondialisation, et que l’on continue à tort de qualifier d’antimondialiste, s’est développé à une vitesse phénoménale. En quatre ans, près d’un million d’occidentaux a manifesté dans la rue son désaccord face au manque de démocratie et face à la libéralisation des marchés, une belle formule pour définir ce qui n’est en fait rien d’autre que le droit de veto de l’argent sur tout. Entre l’euphémisme de la libéralisation et la dictature de l’argent, il n’y a que du vent, de " belles " mais dangereuses paroles alambiquées pour qu’elles plaisent, et contre lequel la prise de conscience collective s’impose de plus en plus. Pour un changement brutal ou progressif ? La (trop) simple logique binaire et abrutissante du bien et du mal légitime l’action violente. En s’attribuant la position de victime, on se permet beaucoup, on se donne tous les droits. Cette logique facile est notamment utilisée par les Etats-Unis et Al Quaïda. Aussi, une action brutale ne peut sûrement pas s’imbriquer harmonieusement dans une géopolitique mondiale bien différente et certainement plus compliquée de celle des années de la guerre froide, à l’image d’un puzzle 3D en constante évolution et croissance (nous sommes maintenant plus de six milliards) ou d’un d’OGM en pleine mutation. La génération du changement Bref, je veux terminer ce texte, qui a la prétention de ne pas être prétentieux, par un parallèle sur deux déséquilibres qui sont à mon sens la source de bien des problèmes. Le premier porte sur la géopolitique, c’est-à-dire la rivalité des pouvoirs et les rapports de forces. Les Etats-Unis, depuis l’effondrement soviétique, n’ont plus vraiment d’équivalent équilibreur ou compensatoire et sa puissance a pu s’exprimer sans retenue ni complexe. Ce qui explique sûrement la focalisation mondiale de la haine sur elle. Le deuxième déséquilibre, qui découle certainement du premier, concerne la mondialisation. Le poids de l’argent a énormément pesé et il est venu amplifier l’action d’étendre à travers le monde les valeurs du " développement économique avant tout " plutôt que de répandre des principes qu’un jour nous avions qualifiés d’universels. Mais, la réalité est beaucoup plus complexe. Il faut tenter de ne pas céder à la facilité du " tout noir tout blanc " et essayer de comprendre. Et il faut surtout continuer de lutter contre un processus qui profite à l’argent et à ceux qui le possèdent, et qui continue son chemin, à marche forcée. Je recommande à ce propos la lecture d’un texte publié en décembre 2001 dans le Monde Diplomatique, Globalisation à marche forcée, dans lequel figure une citation de Ghandi, que voilà : " Il ne saurait exister d’égalité et de liberté entre deux partenaire inégaux ". |
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