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Réflexions sur l'impact social des multinationales américaines

vieuxcmaq, Martes, Noviembre 27, 2001 - 12:00

ATTAC Association pour une taxation des transactions fin (jplarche@videotron.ca)

Tiré du Grain de sable d'ATTAC # 286

Par Noam Chomsky

Avec à peine une pointe d'ironie, le principal quotidien d'affaires de langue anglaise (The Financial Times) a décrit la rencontre de Davos comme "la réunion des maîtres de l'univers." Il est logique qu'une telle concentration du pouvoir privé s'attache autant que possible à concrétiser ses espoirs, en instrumentant les Etats qu'elle contrôle largement. Historiquement cela n'a rien de nouveau, pas plus que les luttes qui s'y opposent et tentent d'inverser le processus. Si les modalités se renouvellent, les principes de base, ancrés dans les structures internationales, demeurent inchangés.

Par Noam Chomsky

Avec à peine une pointe d'ironie, le principal quotidien d'affaires de langue anglaise (The Financial Times) a décrit la rencontre de Davos comme "la réunion des maîtres de l'univers." Il est logique qu'une telle concentration du pouvoir privé s'attache autant que possible à concrétiser ses espoirs, en instrumentant les Etats qu'elle contrôle largement. Historiquement cela n'a rien de nouveau, pas plus que les luttes qui s'y opposent et tentent d'inverser le processus. Si les modalités se renouvellent, les principes de base, ancrés dans les structures internationales, demeurent inchangés.

Pour le gouvernement américain et les intérêts économiques et
financiers qu'il représente très largement, l'Accord Inter-Américain de Libre-Echange (Free Trade Agreement of the Americas, FTAA) marquerait une étape de plus vers la réduction du secteur public - espace des choix démocratiques - et le transfert de décisions concernant des aspects majeurs de la vie, au profit de ces puissances privées qui entretiennent des liens aussi bien entre elles qu'avec des Etats puissants, tout en n'assumant pratiquement aucune responsabilité face à la société. Cet accord n'a rien à voir avec un objectif de croissance: il est indéniable que la période dite à tort de "mondialisation" a connu une croissance inférieure à celle de la période précédente, du moins chez tous ceux qui se sont pliés à la règle. Il n'a rien non plus à voir avec le "libre-échange", pour des raisons qui ont été souvent débattues. On se fera une meilleure idée
de ce qui est envisagé, si l'on examine l'extension programmée de la privatisation des "services" (nous entendons par là pratiquement tout ce qui relève du domaine public). Un tel projet est la réplique exacte des programmes de démantèlement des retraites, de l'école publique, et de ce qui reste de la santé publique etc., aux Etats-Unis.

Subsidiairement, il permet d'étendre la doctrine des "prélèvements
régulateurs", élaborés pour saper les programmes gouvernementaux
susceptibles d'entraver d'éventuels profits (ce qui, dans le nouveau jargon technique, est assimilé à une "expropriation"); dans la mesure où les gouvernements sont responsables devant l'opinion, cela signifie la disparition des programmes sociaux.

La "communauté américaine du renseignement", conjointement avec les milieux d'affaires et les milieux universitaires, a récemment rendu publics les éventuels scénarios pour les 15 ans à venir. Le plus "optimiste" voulait que la mondialisation continue sur sa lancée: cela n'amènerait qu'à une plus grande instabilité financière (qui saperait ainsi la croissance) et à une inégalité croissante (soit à une moindre "globalisation", stricto sensu). Pour l'Amérique latine, massivement affectée par l'Accord Inter-Américain de Libre-Echange, les experts prédisent que le Mexique, le Brésil et le Venezuela s'en tireront bien - du moins les couches privilégiées de ces pays - en partie parce
que les Etats-Unis entendent s'appuyer davantage sur les ressources des deux Amériques. Les autres pays resteront pour la plupart à la traîne, la région andine en particulier risquant d'être sinistrée.

Tirant le bilan des deux dernières décennies devant l'Association
Economique Américaine, Jose Antonio Ocampo, Secrétaire exécutif de la Commission Economique pour l'Amérique Latine et la Caraïbe (ECLAC), a observé que la promesse des "réformes" de l'ère de la soi-disant "mondialisation" n'a pas été tenue. C'est dans les régions qui les ont appliquées le plus fidèlement, en particulier l'Amérique Latine, qu'elles se sont révélées un "mirage". Sans doute des régions se sont-elles développées plus rapidement que d'autres: elles suivaient en cela un modèle historique, contredisant ainsi le dogme de la "libéralisation économique extensive". A cet égard, rien ne laisse penser que l'avenir différera du passé. Ocampo a beaucoup insisté sur
un point: la démocratie décline quand le pouvoir de décision des
citoyens sur les questions économiques et sociales diminue; ils
doivent jouer leur rôle dans le cadre de "l'autonomie nationale"; il n'est aujourd'hui d'autre alternative. L'Accord Inter-Américain de Libre-Echange réduira à terme le pouvoir de la société civile, avec les conséquences qui s'imposent.

www.attac.org


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