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Le cas Pinochet fait un petit: Ariel Sharon est cité à comparaître le 28 novembre à Bruxelles

vieuxcmaq, Miércoles, Noviembre 21, 2001 - 12:00

Sébastien Gilbert-Corlay (sebgc@ziplip.com)

L’histoire commence le 18 juin 2001, quand une plainte contre le Premier ministre israélien Ariel Sharon est déposée à la Cour d’assise à Bruxelles. M. Sharon est notamment accusé d’acte de génocide et de crimes contre l’humanité pour son implication dans un massacre de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants.

En fait, l’histoire commence en 1982. Ce qu’on a appelé le massacre de Sabra et Chatila, implique les autorités libanaises et israéliennes. Cet épisode tragique condamné par les Nations unies et qualifié par son Assemblée générale d’acte de génocide s’est déroulé proche de Beyrouth, au Liban. Plusieurs milliers de Palestiniens furent tuées par les forces libanaises, sous la surveillance de l’armée israélienne alors dirigée par le ministre de la Défense, Ariel Sharon. Israël avait alors envahi le Liban lors de l’opération " paix en Galilée " ( !) , en réaction à une tentative d'assassinat de l'ambassadeur israélien Argov à Londres le 4 juin 1982. Selon de nombreuses sources concordantes (BBC, témoignages, faits…) sur lesquelles les juges à Bruxelles se basent, l’armée israélienne, et en premier lieu M. Sharon, ont organisé ce massacre. Pour le récit voir à www.paix-en-palestine.org/doss/shaplatxt.htm.)
Bref, d’Israël à la Belgique, il y a plus d’une heure de marche, pourrait-on dire. C’est que, en Belgique, depuis qu’une résolution a été adoptée en 1992 et révisée en 1999, la loi européenne de compétence universelle belge fait en sorte qu’aucune immunité n’est valable, même pour un chef de gouvernement en fonction, ce qui n’est pas le cas ailleurs en Europe.
Cela n’est pas sans rappeler " Le cas Pinochet ", raconté par le cinéaste chilien Guzman dans un documentaire sorti cette année. Mais si l’histoire de l’ancien dictateur Augusto Pinochet a créé un précédent dans l’histoire de l’impunité des chefs d’Etat et que maintenant l’ancien président yougoslave Milosevic est jugé pour des crimes similaires, le cas Sharon est loin d’être terminé. Pour plusieurs spécialistes du Moyen-Orient, les chances pour que Sharon soit jugé de son vivant sont faibles. Le lobby juif est fort et exerce des pressions pour changer la loi belge en question. Une association des victimes du terrorisme, soutenu par des personnalités israéliennes, a même décidé de porter plainte, en Belgique, contre Yasser Arafat. La décision de recevabilité de la Cour d’assise n’a pas encore été rendue.
Selon le Journal Le Monde du 21 juin 2001, " le gouvernement belge cherche à l’évidence un échappatoire et va tenter d’éviter l’inculpation du premier ministre israélien ". Cette situation n’est pas confortable pour la Belgique et les relations diplomatiques avec Israël s’enveniment. M. Sharon pourrait se faire arrêter s’il venait en Belgique à titre privé, comme ce fût le cas de M. Pinochet quand il fut retenu plus d’un ans en Angleterre grâce à la juridiction européenne qui donne droit de compétences extraterritoriales.
L’affaire comporte ses textes, ses lois, ses dérogations, ses juges…, mais comme le rappelle l’un des avocats de la partie civile, M. Chibli Mallat, l’affaire est avant tout d’ordre moral.

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"Tout ceci est vrai. Les soldats israéliens n'ont pas vu des civils innocents se faire massacrer, et ils n'ont pas entendu les cris d'enfants innocents menés vers leur tombe. Ce qu'ils ont vu, c'était "un nid de terroristes" se faire "nettoyer", des "infirmiers terroristes" se faire massacrer, des "adolescents terroristes" essayant de les défendre, et ce qu'ils ont entendu c'était des "femmes de terroristes" qui hurlaient. Dans la psyche israélienne, vous ne venez pas en aide à des "terroristes". Des "terroristes" qui se font massacrer, cela n'existe pas".
Thomas Friedman, journaliste
américain, un des premiers témoins
du massacre. Cité dans la plainte.
http://www.paix-en-palestine.org/doss/shaplatxt.htm



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