Bilan de fin soiree des manifestations entourant le G20, FMI, BM.

Ottawa, le samedi 17 novembre, 19H00:

Sur le campus de l'université d'Ottawa, les manifestants se réunissent. 25 arrestations viennent d'être annoncées comme bilan final de ce deuxième jour de G20. La decision rendue: se rendre par solidarité au lieu de détention, coin Laurier et Elgin. Sitôt le viaduc traversé, une série de voitures banalisées, de fourgons et de minivans emplies de policiers s'engagent derrière les manifestants. Il est 19H15. Ce sont les dernières nouvelles.

On ne peut parler de réussite pour qualifier les manifestations d'Ottawa. Les manifestants, au nombre estimé de 2000, étaient à peine plus nombreux que les policiers anti-émeute et les médias corporatifs installés sur la colline parlementaire. La journée, morne et ennuyeuse, n'a guère vu de coups d'éclat. La marche, savamment canalisée par les barrages policiers, s'est retrouvée devant le parlement sous bonne garde. Tension, oui, confrontation, non. La foule s'est rassemblée devant la Cour Suprême pour entendre discours et chants; l'ambiance festive était à l'ordre du jour. Cette ambiance s'est d'ailleurs transportée près du centre des congrès, où la marche s'est ensuite dirigée. Si les tams-tams étaient peu nombreux, ils offraient tout de même un rythme plus entraînant que le frappement des matraques sur les boucliers, musique de cadence des forces policières anti-émeute bien présentes. Coupant tous les accès aux rues à l'Ouest d'Elgin ainsi que l'accès au Centre des Congrès, l'Ontario Provincial Police (OPP) est aisément parvenue à contrôler la foule, soutenue par la GRC, la police militaire (pour la garde de certains immeubles de la défense nationale) ainsi que ce qui semblait être des membres de l'escouade tactique(?). Bergers allemands, fusils à balles de caoutchouc, lances-grenades (lacrymogenes..) et poivre de cayenne auraient été utilisés minimalement, selon certains manifestants. L'effet dissuasif et intimidant du port de telles armes, cependant, était bien ressenti. Plusieurs arrestations sélectives et arbitraires auraient eu lieu. D'autres manifestants qui avaient franchi les barricades se sont littéralement livrés aux agents. Plusieurs manifestants ont vu certains de leurs effets (masque à gaz, gants, lunettes, etc.)confisqués à la suite de fouilles arbitraires. La manifestation a stagné durant plusieurs heures, sans trop de conviction,devant le centre des congrès avant de se disperser à la tombée du soir.

En somme, les manifestations, très pacifiques, ont manqué un peu de vitalité et la répression s'est faite subtile; il n'en transparaîtra probablement rien dans les médias corporatifs. L'utilisation de gazs lacrymogènes ne peut être confirmée au moment d'écrire ces lignes. Assurément, s'il y en eut, ce fut ponctuel. Aucune confrontation majeure ne s'est produite. Grand contraste, donc, avec le Sommet des Amériques, où les manifestants, les policiers et les affrontements étaient en nombre beaucoup plus considérables. Il n'en demeure pas moins que plusieurs arrestations arbitraires sont à nouveau à déplorer, dont celle d'une organisatrice de la marche, qui n'a pu livrer son discours, ayant été arrêtée en fin d'avant-midi.

À suivre...
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