Pendant la tenue du sommet de l'OMC à Doha, au Qatar des centaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues partout sur la planète. Une chose qui est passée totalement inaperçue dans les grands médias...

Voici un aperçu des événements qui ont été organisés ces derniers jours.

Tout d'abord, à Doha où seulement 300 membres d'ONG ont pu se rendre, il y a eu une petite manifestation réprimée par la police. José Bové aurait été brutalisé en tentant d'amener un message des manifestants aux délégués de l'OMC. Au large des côtes le Rainbow Warrior, le bateau de Greenpeace, diffuse via sa radio internet "No new round" des points de vus critiques sur l'OMC, et il y a eu quelques manifestations devant le centre des conférences.

C'est surtout ailleurs dans le monde que c'est impressionant de constater que les gens ont montré leur opposition à l'OMC.

Des marches ont eu lieu dans presque toutes les principales villes européennes. En Allemagne, dans a peu près toutes les principales villes du pays il y a eu des manifestations. Juste pour l'Allemagne, la liste est assez longue et même à Uelzen, une ville pas très grande du Nord de l'Allemagne, 200 personnes ont marché. À Berlin, selon les rapports, autour de 7 000 personnes auraient marché, alors que partout au pays les gens étaient sur le qui vive pour bloquer le passage du train Castor, qui transporte de matières nucléaires. En Suisse, à Genève il y aurait eu 10 000 personnes, d'autres à Berne. En Autriche des manifs ont eu lieu à Vienne, Salzburg et Linz, celébrant le fait que l'OMC a été envoyé dans le désert. À Prague un groupe de militants dit avoir effectué une offensive médiatique, en Bulgarie des milliers de personnes se sont réunies, en Russie aussi, au Danemark une cinquantaine de militants ont occupé un ferry en exigeant du gouvernement Danois qu'il leur paie le transport vers Doha. En Finlande aussi des gens sont sortis. Revenons vers le Sud! En France, Ils ont célébré les "funérailles" de l'OMC à Ales, et à travers le réseau ATTAC il y a eu des manifestations ou des conférences à Nimes, Reims, Gap, Foix, Marseille, Nimes, Grenoble, Montluçon, Manosque (c'est où ça?), Toulouse, Metz, Lille, Colmar, Valence, Foix, Carcasonne, Montpellier, Paris,et j'en passe (en tout j'ai compté 43 villes!). ATTAC dit avoir organisé 120 événements dans 13 pays. Aussi, il y a eu plusieurs manifestations dans le pays Basque. Les espagnols étaient aussi très présents dans plusieurs villes; apparemment ils étaient 1000 à Barcelone. En Grande-Bretagne, à Manchester un petit groupe de militants dit s'être levé très tôt le vendredi matin pour aller déranger les bureaucrates d'une firme privée qui se fait "consulter" pour planifier la privatisation de l'éducation. Il y a eu des actions à Guildford et Newcastle. Reclaim the Streets a participé à la manif-festive "Trade Justice Parade" de Londres où 5 000 personnes se sont rejoint? À Rome, 100 000 personnes auraient répondu à l'appel mondial en manifestant aussi contre la guerre, impressionant les 40 000 personnes qui marchaient avec le président Berlusconi pour la guerre. En Irlande, Il y avait du monde à Dublin Et puis il ne faut pas oublier la Grèce où des milliers de personnes ont pris les rues, aux Pays-Bas, en Slovaquie, en Slovénie, à Stockholm, etc.

Changeons de continent. En Australie des gens ont organisé une semaine de solidarité contre l'OMC et aussi contre la guerre. À Wellington en Nouvelle-Zélande des discours contre l'OMC se sont tenus dans la rue. À Christchurch aussi il y a eu des manifs. Pareil pour les Philippines, à Kuala Lumpur en Malaisie, en Indonésie, à Hong Kong... À Bangkok, des membres de l'Assemblée des pauvres ont protesté dans les rues. En Corée, 20 000 personnes ont marché contre l'OMC, la guerre et l'impérialisme. En allant lentement vers l'Ouest, des membres de la confédérations de syndicats Mongoles disent avoir réunis 300 personnes. Au Bangladesh il y a eu des manifestations dans les villes de Dhaka, Chittagong, Khulna et Sylhet. En Inde de 50 000 à 100 000 personnes ont marché à New Delhi. Il y a eu aussi une manif à Lucknow dans l'Uttar Pradesh. En Iran, 500 personnes ont marché à partir de l'université de Téhéran. À Ankara, en Turquie, ils auraient été 10 000 travailleurs du secteur public et privé. Ils ont fait face à 5 000 policiers.

L'Afrique n'était pas à part! Il y a eu des manifs contre l'OMC en Afrique du Sud, au Burkina Faso, au Cameroun, en République Démocratique du Congo, au Nigéria, en Tunisie et sans doute ailleurs!

En Amérique du Nord, au Canada, une caravane contre l'OMC à fait le tour des principales villes d'un bout à l'autre du pays. Il y a eu des manifestations à Edmonton avec les "ragging grannies" (les grands-mères enragées), à St-Jean, Terre-Neuve, à Québec, à Ottawa, à Montréal et sans doute ailleurs. Aux États-Unis, il y a eu des manifs dans plusieurs grandes villes, notamment à Washington, à New York, à Palo Alto et à San Francisco où sept personnes ont été arrêtés alors qu'ils manifestaient avec 500 autres devant une rafinerie de la pétrolière Chevron.

Même aux Barbades des gens ont décidé de prendre la rue!

L'Amérique latine maintenant. Au Brésil, à Rio, le "Bloco independente apartidário" s'est réunis avec des anarchistes, des socialistes, des environnementalistes, des féministes, des punks et des anarcho-punks. Il y a eu aussi des rencontres de rue à Sao Paolo et à Fortaleza. En Bolivie, où les manifestations sont déjà très nombreuses depuis quelques temps, des gens ont bloqués les routes. À Buenos Aires en Argentine, où, là aussi, il y a eu des grosses manifs dernièrement, il y a eu une action anticapitaliste et les gens disent s'être fait brutaliser par la police. Il y a l'Équateur et le Costa-Rica aussi. Mais ça se corse en Colombie. Dans des manifs contre la guerre impérialiste des É.U. en tout trois personnes sont mortes. Tous étaient des étudiants. Le premier, Carlos Geovanny Blanco Leguzamoa, été tué par la police à Bogota, et deux autres morts tués dans des manifs de dénonciation à Medellin.

Il est probable qu'entre le 8 et le 11 novembre plus de 300 000 personnes sont descendues presque simultanément dans les rues de la planète. Combien exactement? On le saura peut être un jour. C'est peut être un pourcentage minime de la population de la planète, mais c'est aussi la plus grande action du genre à avoir eu lieu jusqu'à présent. C'est aussi, possiblement, une des actions mondiales ayant démontré la plus grande diversité de points de vue. Des groupes anticapitalistes, environnementaux, communistes, des ONG, des paysans, des zapatistes, des membres du parti vert, des squatters, des anarchistes, des socialistes, des communistes, des travailleurs ont manifesté ensemble, en partie contre la guerre, mais en garnde partie contre l'OMC, une organisation anti-démocratique qui négocie le libre-échange, et non les échanges justes et équitables.