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Contre la guerre, contre le terrorismevieuxcmaq, Miércoles, Octubre 10, 2001 - 11:00
Carl Desjardins (cdesjardins10@hotmail.com)
: En décidant de considérer l’acte terroriste comme un acte de guerre non seulement l’OTAN identifie son nouvel ennemi et donc sa nouvelle mission – justifiant sa propre existence, notamment sur le plan des dépenses militaires – mais il réalise également une transformation de ses fonctions. La guerre contre le terrorisme est en fait une guerre « anormale », impropre, ne prévoyant pas de conflit entre États adversaires mais plutôt un choc entre un pouvoir militaire aux proportions énormes et un ennemi invisible qui peut s’insinuer partout, même au cœur de l’Occident. C’est une guerre, donc, qui a pour but de suspendre les garanties et les droits, de criminaliser les dissensions et diaboliser la critique. L’attaque terroriste sanguinaire de Washington et New-York qui a engendré des milliers de victimes, ne fait que conformer la nécessité d’une modification radicale des relations internationales qui sont aujourd’hui basées sur l’arrogance des puissants et sur la destruction des conditions de vie de milliards d’êtres humains sur toute la planète. L’action terroriste se calque sur la même logique de guerre menée pas l’impérialisme, elle est le reflet spéculaire. Cette même injustice sociale, qui sont les eaux dans laquelle nage le poisson du terrorisme, ne parvient plus à expliquer les raisons et le sens de ces actes malgré sa propre force si destructrice, sa puissance militaire et son aversion à l’égard du partage civil. En ces termes, l’attentat terroriste de New-York représente, non pas un crime contre la civilisation, entendue comme un leur de la représentation des valeurs occidentales, et, en premier lieu le Marché, mais un crime contre l’humanité. Avec la déclaration de guerre faite par Bush, soutenue par tous les pays de l’OTAN, les nations occidentales optent, ainsi, pour une autre voie : celle d’une redéfinition de la guerre, non pas en tant que moyen pour résoudre les conflits internationaux, mais en tant qu’instrument de domination de l’Occident sur le reste la planète, de la « Civilisation » (capitalistes) contre la barbarie (les Barbares), des privilèges des plus forts contre les plus faibles. Cette stratégie apparaît particulièrement évidente à la lumière du choix faite par l’OTAN d’activer l’Article 5 de son traité et donc de considérer l’agression des États-Unis comme un acte de guerre contre le Pacte militaire. Avec ce choix, l’alliance militaire la plus ancienne du monde se met au service de la guerre déclarée par ce crétin de première (Georges Bush Jr), s’alignant sur les exigences politico-militaires des États-Unis, en incluant bombardements et représailles sur des population désarmées, excluant « de facto » un éventuel rôle de l’ONU. Une nouvelle mission De cette manière, on se dirige vers une redéfinition complète, après la disparition de l’URSS, d’une nouvelle « mission » pour l’Occident. Un objectif pour lequel les États-Unis et ses alliés ont travaillé depuis l’écroulement du mur de Berlin en 1989 et de la guerre du Golfe en 1991, même si à l’époque la situation internationale ne permettait pas encore de contourner l’existence et le rôle de l’ONU qui fut nécessaire à avaliser sur le plan institutionnel l’agression militaire de l’Irak (créant ainsi les conditions de sa marginalisation). Avec la guerre du Kosovo, cette stratégie fut élargie à l’OTAN. Grâce aux bombardements sur Belgrade et le Sommet de Washington en avril 1999 qui se déroulait en même temps, l’Alliance Atlantique a présenté au monde entier son nouveau rôle de bras armé de la Globalisation politique et économique, de garant de la « sécurité) en rapport avec les intérêts occidentaux. Un rôle direct par le biais d’une force militaire prête à intervenir sans limites géographiques et en destituant totalement l’ONU de sa mission fondatrice (médiation des conflits et garantie de la paix). Cette transformation de l’OTAN, avec à sa tête les États-Unis, a pour finalité de constituer le bras armé de la globalisation capitaliste, en présidant, prévenant et punissant les conséquences désastreuses de la domination du Marché à l’échelle mondiale. La première conséquence d’une telle stratégie a été un réarmement général des pays de l’OTAN, qui voit dans la proposition de bouclier spatial la pointe émergente d’un nouvel aspect géopolitique ruinant les précédents traités internationaux sur le désarmement nucléaire contrôlé en tentant de donner à l’OTAN une nouvelle forme d’omnipotence militaire. La zone rouge mondiale En décidant e considérer l’acte terroriste comme un acte de guerre, non seulement l’OTAN identifie son nouvel ennemi et donc sa nouvelle mission – justifiant as propre existence, notamment sur le plan des dépenses militaires – mais il réalise également une transformation de ses fonctions. La guerre contre le terrorisme est en fait une guerre « anormale », impropre, ne prévoyant pas de conflit entre États adversaires mais plutôt un choc entre un pouvoir militaire aux proportions énormes et un ennemi invisible qui peut s’insinuer partout, même au cœur de l’Occident. C’est une guerre, donc, qui a pour but de suspendre les garanties et les droits, de criminaliser les dissensions et diaboliser la critique. Les représailles contre les immigrés, les accusation de connivences du mouvement anti-globalisation en sont des exemples limpides. Dans ce sens, l’Alliance n’es plus seulement « le gendarme mondial » et le bras armé de la globalisation, mais s’identifie directement en tant qu’ « espace de civilisation » à l’intérieur duquel il y a besoin de se ranger pour jouir d’une bonne réputation, pour faire partie des « gentils » de la planète. Avec cette transformation, l’Alliance Atlantique délimite une véritable Zone Rouge mondiale : qui en fait partie est sauvé, qui est en dehors est un paria, un Judas, un ennemi a atteindre ou à éliminer. - Tiré du courriel d’ATTAC |
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