Il y a des siècles de cela, un Chinois, du nom de Sun Tzu, a écrit un livre très important sur les façons de faire la guerre et de la gagner. Cet homme, très au fait des manières de gagner ou de garder le pouvoir, a écrit, très intelligemment, que les plus grandes victoires sont celles que l'on gagne sans avoir eu à combattre.

21/08/2001 - Il y a des siècles de cela, un Chinois, du nom de Sun Tzu, a écrit un livre très important sur les façons de faire la guerre et de la gagner. Cet homme, très au fait des manières de gagner ou de garder le pouvoir, a écrit, très intelligemment, que les plus grandes victoires sont celles que l'on gagne sans avoir eu à combattre.

Il disait que la déception et la manipulation, bien utilisées, étaient des armes d'une grande puissance; que la force brute ne devait être qu'un dernier recours et qu'une bonne armée devait tirer ses forces à même celles de l'adversaire, afin de ne jamais s'épuiser.

Même si bien des choses ont changé depuis, un fait demeure : une lutte de pouvoir est bel et bien relancée. En effet, les démonstrations dont nous avons été témoins au cours des derniers mois à Seattle, à Québec et à Gênes, entre autres, marquent un réveil de gens de partout en occident vis-à-vis de ce que la plupart considère comme un éloignement du pouvoir politique des
intérêts populaires.

On dit de la démocratie qu'elle est le pouvoir du peuple, pour le peuple, par le peuple. Donc, pour qu'il y ait bel et bien démocratie, le peuple a le DEVOIR de participer au processus. Si le peuple ne participe pas aux décisions, on ne peut alors parler de démocratie, mais de gestion politique privée, exercée par des technocrates sans compte à rendre à quiconque si ce n'est que leurs employeurs directs.

Comment alors donner le pouvoir au peuple ? D'abord, on ne donne le pouvoir à personne, on le prend ! Et, une fois que nous l'avons, il y a des étapes à suivre. Premièrement, comme dans une entreprise bien gérée, en donnant à ceux qui ont le pouvoir de prendre les décisions importantes les outils nécessaires à une réflexion éclairée, par l'éducation, des débats ouverts et
largement diffusés et un accès facilité à l'expression dans les grands médias. C'est pourtant exactement l'inverse que subissent les électeurs ; on ne leur donne pas accès aux informations - qui a parlé de la ZLEA aux dernières élections fédérales ? - et on leur assure qu'ils détiennent le pouvoir démocratique.

Cela fait présentement défaut ; la majorité des gens est tenue éloignée d'une éducation critique et ne reçoivent qu'une éducation utilitaire, facilitant ainsi le conformisme et l'acceptation du statu quo. Par ailleurs, les plus critiques n'ont qu'un accès très restreint aux grands médias, le plus souvent contrôlés par des intérêts privés de connivences avec un des deux clans qui se disputent le pouvoir.

Ensuite, en responsabilisant les citoyens. L'éducation est un droit qui vient avec sa responsabilité. En effet, sachant que beaucoup n'ont pas encore la chance d'avoir accès à une bonne
éducation, il est primordial de se rappeler que notre inaction, lorsquejumelée à nos connaissances, nous rend coupable de complicité avec les gens qui commettent des injustices dont nous sommes conscient.

Une fois que nous avons compris cela, il est temps de regarder le processus actuel de mobilisation contre la mondialisation. Les gouvernements au pouvoir font aujourd'hui face à un dilemme réel. Après avoir éduqué de plus en plus de gens, ils font face à des critiques de plus en plus sérieuses ou à une désillusion de plus en plus grande. Le niveau d'éducation des gens dans la rue lors des manifestations étant plus élevé que celui de la
population en général, les élites sont confrontées à leurs propres consciences sociales, quoiqu'elles en disent.

La violence dont nous avons été témoins à Gênes est l'exemple parfait du pouvoir non-démocratique ; malgré les tentatives de camouflage, la condescendance des élites est ressortie à la face du monde. Il est en effet inexcusable d'assaillir ainsi des manifestants, ou des journalistes dans leurs locaux et de parler de liberté démocratique.

Pour avoir été à Québec, je peux vous affirmer que les autorités d'ici ont été plus brillantes. Elles ont lu Sun-Tzu. En laissant des gens violents accomplir des actes de vandalisme sans les arrêter afin de discréditer les 50, 000 non-violents. En lançant une quantité inimaginable de bombes lacrymogènes afin de provoquer et de semer la panique chez les manifestants,
pour ensuite arrêter des non-violents et les effrayer en prison. En disant des mensonges éhontés aux médias sur le non-sens des craintes des manifestants. En infiltrant des mouvements considérés à risque sans les arrêter, et même en les encourageant à la violence. En organisant un Sommet des Peuples qui empêchait aux manifestants d'avoir des représentants à la
table du Sommet des Amériques (alors que des entreprises y avaient droit) mais montrait une place pour eux dans les médias. Et finalement, en se servant du manque de profondeur presque institutionnalisé des médias afin de présenter des impressions plutôt que de laisser place à l'information.

Les autorités ont fait preuve d'un sens de la manipulation développé. En gardant la population rassurée face à leur légitimité, ils s'assurent de garder une mainmise sur le pouvoir, afin de faire à leur guise ; c'est l'artde la guerre...

Mais, malgré tout, les gens commencent à y voir clair. Comme le disait notre fameux Sun-Tzu : il est possible d'acquérir la victoire par la vertu école de Confucius ) et d'ici quelques années, les mensonges n'en seront que plus évidents. La mondialisation est une lutte de pouvoir entre les grandes corporations et les peuples, et il va falloir occuper le terrain
politique actuellement à la solde des entreprises multinationales afin de retrouver l'essence de la démocratie. C'est ce que propose le Parti Vert du Québec.